Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

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Quart Marathon Lausanne

Comme presque chaque année, j'ai fait cette saison encore le quart de marathon (ou plus correctement 10km et même pas homologable car plutôt descendant) lors du marathon de Lausanne. Comme la plupart des années également me semble-t-il, les sensations avant la course ne sont pas au rendez-vous avec une pause puis une période d'entraînement un peu désorganisée depuis le dernier triathlon (Morat, un mois et demi plus tôt). Cette fois, une douleur au fléchisseur de la hanche vient encore s'y mêler (et ressort à l'échauffement) et c'est donc sans trop d'ambitions que je me lance dans la course.

Le départ est rapide avec un grand groupe d'africains qui mène le bal de suite. A la hauteur de la pizzeria San Marco, le groupe s'en va déjà de l'avant et je fais bien de laisser partir car même sans ça je passe au premier kilomètre en 3'05 environ. S'en suit la descente de Denantou où je me relâche bien et dépasse même un ou deux camarades un peu plus coincés. Sur la ligne droite direction Pully, la voiture ouvreuse joue à faire des zig-zags entre les cônes et tout le monde a l'air de se contenter de suivre (moi également). 2km, 6'00. Bon c'est bien parti et je ne sens pas ma hanche (mais une douleur sous le pied gauche, comme la chaussure mal mise; cerveau off et on continue (tiens ça me fait penser à quelqu'un... mais c'est une autre histoire). Après 3-4km, je me dis être parti trop vite et que la fin sera difficile. Au passage à 5km, je suis en 16' environ et commence à me retrouver seul contre moi-même. Il faut me forcer à tenir un bon rythme pour faire mon chrono. J'entends plusieurs encouragements venu du peloton passant en face mais dois avouer ne pas voir grand monde avec ma technique de regarder par terre un mètre devant mes pieds; j'aperçois malgré tout quelques têtes connues par ci par là (et plutôt des spectateurs en bord de route).

Entre 7 et 8km, l'allure est vraiment pénible à tenir et je sens l'attaque de ma foulée venir plus des talons. C'est malgré tout plus les forces qui me manquent que les jambes (en tout cas c'est l'impression, car à l'entraînement suivant du mardi, les jambes n'avaient toujours pas récupéré). Je me fais encore passer par Nicolas Repond et un autre qui auront probablement mieux géré la course que moi mais le temps devrait être bon pour passer sous les 33'.

Le résultat à l'arrivée est en effet de 32'55. Objectif largement rempli (c'est vrai que c'est plus facile quand il n'y en a pas) avec un record personnel sur le parcours et la distance (35" de mieux qu'à Payerne en début d'année, probablement pas entièrement dû à la descente).

Prochaines courses au programme: Corrida d'Octodure à Martigny le 14 novembre et Escalade à Genève le 5 décembre. Et aussi, remettre cette hanche en état.



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Rock'n'Roll Half Marathon

Juste un petit mot pour vous dire que dimanche dernier j'ai participé au semi-marathon 'Rock'n'Roll Downtown LA'. Avant la course des sensations un peu mitigée, avec depuis fin août le mollet/périoste gauche qui m'empêche de courir proprement sur plus de 8km, mais aussi les trois dernières semaines de belles séances sur piste avec les Los Angeles Flyers qui m'ont redonné un peu confiance.

Le départ est fixé à 7h, il fait déjà passé 20°, alors que le soleil est encore couché, depuis LA Live. Devant ça part assez vite, j'essaie de me fixer à 3'30/km comme prévu (enfin plutôt 3'20 mais c'est les aléas de course). Il se trouve au fait que les 5km ont le même départ, donc lorsque nos chemins se séparent après 2km je suis plus ou moins seul. Vers le Coliseum (3-4km) déjà je sens que ce ne sera pas mon jour: la foulée n'est pas la mienne, je compense pour éviter d'avoir mal au mollet, et les forces me manquent un peu aussi. Le rythme ralentit progressivement. Je n'arrive pas non plus dans la tête à me motiver à aller chercher au bout de moi-même. Les temps de passage ne sont vraiment pas flattant sur le retour en direction du départ, le vent de face qui se lève n'aidant pas non plus. A 10km en presque 38min je suis loin déjà de mes espérances, et la deuxième moitié est plus difficile avec deux fois la montée en direction du Walt Disney Concert Hall (entre Flower St et 1st).

La première dame me dépasse alors, accompagnée d'un petit groupe. Moi je reprends quelques forces dans la première descente mais pas pour très longtemps. Je ne la sens vraiment pas, cette course. La montée de 1st sur le retour au km 18 je la fais la tête baissée, pas très fier de mon parcours. Au km 19 j'ai déjà mis plus de temps qu'escompté à l'arrivée. Je finis en déroulant, très déçu de mon résultat (1h25). A l'arrivée, super sympa, un concert est organisé, avec une bière offerte à chaque finisher.

Tout petit au milieu de LA Live.

L'année 2015 aura été (il reste l'escalade encore, et éventuellement la Midnight mais on décidera en temps voulu) faite de beaucoup d'expériences personnelles, mais tout sauf consistente en entraînements, et les résultats en dents de scie en sont la conséquence logique. Espérons que la saison 2016 (à priori de retour en Suisse) sera plus cohérente dans sa planification et réalisation.



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Medium de Morat: dernier tri de la saison

Après la grande réussite sur semi à Belfort en début de saison, je m'étais fixé comme dernier triathlon de la saison de refaire un semi à Morat. Les difficultés en course à pied ressenties aux deux précédentes courses (Lausanne et Uster) m'ont toutefois forcé à revoir ma préparation d'une manière assez spéciale. Pas de course du tout ni d'intensité en vélo ou natation pendant cinq jours après Uster pour récupérer, puis un gros week-end passé sur les barres de mon cher et tendre contre-la-montre pour retrouver les sensations et se réadapter à la position. Il reste alors deux semaines avant la compétition et la confiance est revenue avec d'excellentes sensations à l'entraînement (une série de 6x1000m sur route par exemple où rien ne semble pouvoir m'arrêter) et un tendon d'Achille qui a enfin cessé de se plaindre. L'objectif peut donc effectivement être placé assez haut. Je ne me fais pas trop de soucis pour la natation, m'attends aussi à un vélo correct et j'aimerais bien passer sous les 1h20 pour la course pour me faire vengeance à moi-même mentalement.

Natation devant puis dans les bulles

Dans la zone de change, je repère Adrian Haller et me dis que je vais bien peiner à le suivre mais au moins ça me fera des bulles en natation. Je pars en effet à côté de lui. Adrian à ma droite, un autre concurrent à ma gauche et moi-même partons plus ou moins au même rythme. Adrian se décale un peu trop sur la droite sans prendre ni perdre des mètres toutefois et lorsqu'il revient se placer sur la ligne direct peu avant la première bouée, je me glisse dans ses pieds (et le troisième dans les miens) pour ne plus le quitter jusqu'à la fin. Dans la zone de transition, je fais mon changement assez rapidement et sors même premier après qu'Adrian se soit un peu perdu avant de trouver sa place.

Départ vélo sur de (trop) bonnes bases

C'est donc plus ou moins ex-aequo avec Adrian que je pars sur le vélo et appuie alors bien sur les pédales pour ne pas me faire dépasser trop vite. Après environ 5km il me passe malgré tout et je le garde alors en point de mire un bon moment même si je laisse l'écart grandir gentiment. À la première montée sur le Vully, il me semble même mieux monter que lui tandis que je perds plutôt du terrain sur les parties vent de face ensuite jusqu'à ne plus le voir que de temps en temps. À la fin du premier tour je fais le pointage au giratoire du demi-tour et j'ai environ 1'40 de retard sur lui. Il me semble avoir encore un bon trou sur ceux de derrière... mais j'ai dû raté quelqu'un parce qu'il y en a un qui me dépasse immédiatement. Le rythme est malheureusement trop différent pour que je me cale derrière lui. Il me semble encore bien avancer sur cette partie jsuqu'à la montée du Vully, mais ma cuisse droite commence gentiment à se plaindre et montrer de mauvais signes. La partie de derrière entre Cudrefin et Chabrey sera alors très difficile et la cadence tout comme la moyenne ne sont certainement plus pareilles qu'au premier tour. Je m'accroche à ce qu'il me reste et essaie de bien me nourrir pour pouvoir relancer la machine en course à pied mais suis quand même un brin déçu lorsque deux concurrents me dépasse à peut-être un kilomètre de la zone de change.

Hauts et bas de la course à pied

L'habitude de courir en PRO me marque alors dans la zone de change où je rentre avec un peu de retard sur les deux autres mais ressors clairement devant. La différence n'est bien sûr pas grande mais je me sens encore bien et peux me mettre gentiment dans le rythme avant qu'ils ne me rejoignent. Enfin, je ne devrais pas dire gentiment car je suis moi-même parti en 4min/km et on passe directement en 3'45-3'50/km lorsque le groupe est formé. Nous croisons alors Philip et Cendrine qui ont fini leur sprint du matin et qui nous encouragent à revenir sur le deuxième "qui ne court pas au même rythme". Notre groupe se scinde moins d'un kilomètre plus loin et je me lance dans les pieds du plus rapide des deux autres en voulant viser le podium. Malheureusement ce choix était probablement le mauvais et mes jambes me lâchent subitement entre le 4e et le 5e kilomètre. La douleur déjà ressentie à vélo ressort alors et mon quadriceps droit me force subitement à rajouter une minute au kilomètre à ma vitesse de croisière; la crampe n'est pas loin du tout. Les espoirs de podium s'envole par conséquent et il me faut tenir dans la tête pour ne pas commencer à marcher (ce qui n'est pas chose facile). Un tour complet passe ainsi avec du monde qui me dépasse si bien que je ne sais même plus où j'en suis... même si cela ne m'intéresse plus trop à ce momnet-là. Pour les cinq derniers kilomètres, j'essaie de reprendre un rythme un peu plus élevé et j'arrive à accélérer un peu; mais pas trop, parce que si la cuisse droite s'est habituée à cette sensation de crampe quasi-continue, le mollet gauche se met à faire lui-même les rappels des efforts produits à vélo et au début de ce parcours càp.

Une fois à l'arrivée, il me faut beaucoup de temps pour reprendre des forces avec les jambes complètement à bout de forces... un peu comme à Troyes en 2014 et non pas comme à Belfort comme je l'aurais bien voulu. Cela est certainement de ma faute toutefois avec une gestion de course de loin pas optimale: premier tour à vélo trop rapide tout comme les cinq premiers kilomètres de course à pied. Ma foi, j'ai essayé de tenir les devants plutôt que de faire ma course à moi et, lorsque le rythme est trop élevé sur le début, on finit forcément par le payer sur une plus longue distance comme celle-ci. À prendre comme une expérience pour les prochaines fois. Mais avant cela pause et préparation hivernale parce que les prochains objectifs importants n'auront pas lieu avant l'année prochaine.



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Uster triathlon, CS PRO & U23

Dernière course du circuit PRO avec les championnats suisses de ma catégorie à Uster. Long voyage en voiture pour y aller avec une autoroute surchargée par le retour des vacanciers et la street parade de Zürich. On arrive à temps malgré tout grâce à la marge prise en partant.

Je passe les détails de l'échauffement qui est devenu une routine depuis le temps pour arriver directement au briefing et à la natation. Le parcours est un peu compliqué avec un tour extérieur à faire d'abord puis une sortie de l'eau et 50m de course à pied pour replonger et faire un tour en ne prenant que les deux bouées intérieures. Tout ça pour 500m de natation. Enfin, bref il me semble avoir bien compris et je suis fixé sur la première bouée à prendre au départ. À ma droite Sylvain et le groupe partent beaucoup à droite mais sûr de moi je fonce droit sur la première bouée, jusqu'à ce que le type à ma gauche me passe complet dessus... Je décide de suivre quand même du coup et apprandrai par la suite que celle-là ne servait à rien. Merde! Moi qui avais pris un bon départ et me sentais très bien niveau sensations, me voilà à pousser toute la fin du parcours pour accrocher un groupe. Je sors finalement avec les autres avec qui je suis d'habitude mais je me sentais capable de faire mieux.

Uster 2015 - T1
Motivé à block en T1 après cette erreur en natation

À vélo, je me sens bien également, mais personne n'arrive à faire rouler le groupe. C'est toujours le même sénario: quelqu'un va devant tirer un bout et dès qu'il se décale la personne derrière lui essaie de refuser le relai le plus longtemps possible, ce qui finit par casser notre rythme. Je me retrouve même au premier demi-tour du parcours à prendre une dizaine de mètres d'avance sur notre petit peloton parce que personne ne semble vouloir suivre. Je dois malheureusement attendre les autres comme cela ne vaut pas la peine de se fatiguer sur 2 tours et demi encore sans gagner de temps sur le groupe. Notre rythme est si cassé que c'est finalement un anglais accompagné de Colin qui vont nous rattraper au début du troisième et dernier tour vélo et l'anglais va tirer quasiment à lui seul ce dernier tour pour presque rejoindre le groupe de devant où l'entente ne semble pas très bonne non plus.

Uster 2015 - vélo
Relance après le demi-tour

Je fais une realtivement bonne transition ensuite puis un départ course qui me semble OK sur 300m. Puis voilà, la crispation niveau respiration (et peut-être aussi ce tendon gauche toujours qui me impacte négativement sur ma technique de course) me reprend comme à Lausanne. La fin sera très dur et je ne peux que regarder de loin tout le groupe partir. Dur, dur donc et manqué aussi en conséquence mon objectif de 3e U23 puisque Colin a nettement mieux couru que moi. Quelques regrets pour la natation, mais comme le vélo n'a pas bien marché pour tout le monde, je ne serais parti qu'à peine plus devant à pied et pas possible de faire le résultat éspéré avec une course pareille. Et avec des si...


Grosse grimace à l'arrivée d'une càp plus que difficile

Pour la fin de cette saison, je ne planifie plus que le triathlon de Morat où je ferai le "Medium" soit 1.9-84-20 avant une pause et la planification de quelques courses sur route cet hiver et des triathlons de la saison prochaines.



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Santa Barbara Triathlon

Une fois n'est pas coutume, le récit ne se trouve pas sur ce site, mais dans le Tricycle du Rustheam Ecublens (pdf)


Voici une copie (la version publiée dans le Tricycle contient des images supplémentaires, ainsi que d'autres articles intéressant sur les activités du Rushteam) :

Home Run – 2015 Edition

Une saison de triathlon est souvent (toujours ?) marquée par une course à la maison – traditionnellement Lausanne, et 2015 étant une saison particulière, il lui fallait un Home Run particulier, le week-end de Lausanne.

2015 pas comme les autres

Mais revenons quelque peu en arrière tout d’abord, à 2015 qui commence sous les drapeaux de la caserne de Dübendorf (ou dübi pour les intimes). Après un hiver chargé en ski de fond, ma première course se fait à Payerne, sur 10km. Et les sensations sont terribles : je m’attendais à un chrono pas exceptionnel, mais dans la tête j’ai craqué bien avant mes prévisions, et ne suis jamais rentré dans la course. Un changement de mentalité s’impose, oublier la montre et prendre plus de plaisir, pour moi-même. Changement payant puisqu’à Kerzers je réussis une course presque parfaite, battant au passage quelques PRO (enfin en tout cas un – oui je veux dire Daniel ;)).

Enfin libéré de mes obligations, je passe un week-end magnifique comme d’habitude à Porrentruy, mais aussi plus difficile que la saison passée, ah les kilomètres me manquent. On me refuse la participation à Wallisellen, puisque partant pour les US peu après je n’ai pas pris de licence PRO. Je serai donc spectateur avec les jambes qui me titillent malgré tout. Les 20km de Lausanne seront l’occasion de se défouler, encore une belle réussite, et satisfaisant pleinement l’objectif de l’année passée (où j’étais un peu à côté malgré une bonne – meilleure ? – préparation).

Le grand départ s’ensuit pour la Californie, son soleil brûlant, ses plages, la visite des parcs nationaux avec Nadine, l’accommodation au laboratoire et à la ville si grande qu’il me faut 45km pour rejoindre l’océan ! Peu de sport le mois de mai, en voilà une nouveauté ! Et quand je lis les premiers récits de courses sur le forum du Rushteam, me revoit-là l’envie de courir. Il m’en faut donc peu pour m’inscrire à un semi-iron réputé difficile à une semaine de la course, début juillet. June Lake, me voilà !! Le cadre est splendide, la natation et le vélo se déroulent bien, mais la préparation un peu aléatoire se paie cash dans un parcours càp très vallonné.

Après tant de particularité, il faudrait bien justement une course que je puisse préparer sur plusieurs semaines, et Santa Barbara fin août semble opportun. Juste le temps de placer une semaine de récup, un bloc d’entraînement, quelques bonnes intensités à J-15 puis 7 jours et un taper pour me présenter en pleine forme. En réalité ça se modifie un poil en fonction de la charge de travail au labo, de douleurs au mollet droit, et de la canicule apportant 42°C à une semaine de la course, mais ça c’est tout le travail d’adaptation.

Santa Barbara

Vendredi donc prise des dossards avec mon coloc qui court le sprint du dimanche, et une bonne nuit de sommeil à Isla Vista, chez un ami Suisse étudiant à UCSB (enfin c’est le plan, mais quand il faut se lever à 4h35 je pars au lit à 20h, et je découvre qu’Isla Vista est une ville-campus étudiantine à part entière à environ 20km de Santa Barbara, c’est donc bercé par la musique des voisins de gauche et le beer-pong de ceux de droite que je somnole allongé).

Samedi matin départ de bonne heure sur le lieu de la course (alors que mes voisins sont à peine couchés). Je serai dans la 5e vague, drôle d’idée (les PRO partent premiers, suivis par les AG en ordre décroissant). L’océan est de température agréable avec néo, mais ça irait aussi sans, salé évidemment (je remarque avoir une drôle de tendance d’avoir toujours de l’eau dans la bouche en nageant), et sans requin (enfin je crois, paraît qu’un kayak c’est fait attaquer deux jours plus tôt. Peut-être que toute cette agitation l’a juste effrayé ?). Rapidement je me retrouve 2e de ma vague, et après la première bouée et quelques 300m on se prend à zigzaguer entre les vagues précédentes. Avec la houle et les dépassements, dur de suivre dans les pieds, mais je me repère quand même plus ou moins. La fin de la nat (1600m) se passe sans histoire et je sors 3e (4?) de ma vague, juste derrière un relai. Transition rapide et départ pour le vélo le long de la côte. Pas trop de vent aujourd’hui, c’est parfait (parce que rapide mais aussi et surtout parce que l’humidité de l’océan mettra du temps à se dissiper, et on se retrouve donc avec des conditions fraîches).

Commence donc pour moi une chasse au contre-la-montre : je suis un des rares sur vélo de course traditionnel avec petit guidon de tri draft-legal, et pourtant je rattrape beaucoup de vélos bien plus « aéros », qui parfois se mettent à former un train de cyclistes derrière ma roue. Peu importe, je fais ma course, me dis-je sur le premier tronçon. Avant de me rappeler que le profil présente 3 côtes. Parfait : une attaque sur la première en danseuse et paf le groupe explose (mis à part un autre cycliste qui m’accompagnera plus ou moins sur la moitié du parcours). Scénario idem jusqu’à la 2e bosse : quelques faux-plats ou je rattrape du monde (qui parfois se prennent l’idée de me dépasser en faux-plat descendant) et boum tout le monde (sauf le même à nouveau) disparait dès la montée. La descente est un peu mauvaise, je reste très prudent. Sur le retour un arbitre nous force à freiner (quelle idée lui a-t-il prise de respecter les panneaux 20mph ?). La troisième montée arrive, là plus grand monde avec moi, et les deux clm qui m’accompagnent me lâchent dans la descente puis les derniers 5 kilomètres vers la transition. Je gère tranquille, ravitaillant comme il faut – redoutant un peu le mollet sur la càp.

Rassuré dès les premiers pas, je peux pas dire autrement. Je me sens vraiment bien, le ravito a bien passé aussi (mélange de powershots solide et de 2/3 iso 1/3 coca dégazéifié liquide), je vole le long de la plage, et reprend mes deux cyclistes en un rien de temps. Un coup d’œil à la montre : après un départ en 3’20 sur 500m, je stabilise à 3’45 les premiers kilomètres pour passer à 5k en 18’30. Un peu de ballonnement dans le ventre, mais ça passe vite. Une petite montée m’attend, et elle passe presque sans efforts. Juste un peu d’eau aux ravitos alors que le soleil pointe son nez. Je croise une fusée en tête puis plus personne. Enfin des concurrents en face alors que j’approche du demi-tour. Un seul de ma catégorie, et avec 8km à parcourir il compte 600m d’avance. Aller on se motive, c’est maintenant qu’il faut essayer ! Passage aux 10km en 38’09, et puis attaque de la descente à vive allure : je le vois en point de mire, accélère la cadence à 3’25 en profitant de la descente et le passe après un peu plus de 12km (il se met à marcher peu avant, je lui tape alors sur l’épaule et lui lance un « keep going » pour le motiver un peu). Me reste 4km, dont les deux derniers seront plus pénibles parce que la cheville gauche montre des signes de fatigue mais aussi les pieds forment de nombreuses cloques avec le sable et l’humidité (pas de chaussettes – évidemment). A un mile, l’encouragement opportun : “Home Run boy, way to go! Go get it!” Je passe au-dessus de l’heure pour les 16km à quelques secondes près, hyper-content de ma course.

Une préparation qui a été payante, et une gestion de course qui a permis un càp dont je suis fier. Première place de la catégorie 20-24ans, 6e overall derrière 5 PRO (en 3h02, à 7min du 2e mais 21 du 1er !), qui sont partis malheureusement bien plus tôt donc aucune comparaison possible pendant la course.

En spectateur

Je passe ma journée de samedi à flâner à travers Santa Barbara et Isla Vista pour regarder la course sprint du dimanche, l’occasion de voir aussi certains détails qu’on n’apprécie pas forcément en tant que coureur :

  • Le rituel d’un départ américain : tout le monde s’échauffe dans l’eau bien avant le départ, parce que 10 minutes avant on appelle les participants à sortir. Les lifeguards (qui portent de nos jours un espèce de skinfit manches longues blanc en plus du traditionnel short/bikini rouge – je suppose pour limiter le nombre de noyades simulées) font une démo où ils partent tous en courant dans l’eau avec leur surfboard, puis on chante l’hymne national, la main sur le cœur, tourné vers le drapeau, avant de se battre pour la première ligne.
  • Les bénévoles : comme cette dame du tri-club local qui nous guidait dans la zone de change le jour précédant, chante l’hymne national a cappella le matin même à quelques minutes du départ, et participe ensuite à son triathlon sprint. Elle me reconnait sur la plage, et me demande comment mes cloques ont guéri pendant la nuit !!
  • Mon coloc, qui en bon Américain, la cinquantaine, est convaincu qu’il est capable de faire un triathlon. Après June Lake, il se décide donc de s’inscrire (il était semi-PRO en football américain – j’apprendrai plus tard que par semi-PRO il veut dire membre du team de son gymnase). De multiples achats (2 néos, tuba, pull-boy, vélo, casque, compteur, chaussures, abo fitness et piscine, etc) et moindres entraînements (max 15km vélo, 5km pied et 80m nat sans s’arrêter) plus tard il semble confiant – un peu trop d’ailleurs : 4min30, c’est le temps qu’il estime pour 500m de natation (en ayant compté sur 25m dans sa tête). Evidemment les doutes arrivent avec l’approche de la course (« J’aime me pousser au fond pour me reposer, je pourrais faire ça dans l’océan ? », « Pourquoi ils mettent 4 grosses bouées oranges, plutôt que plein de petites, il y aurait plus de place pour que des gens se reposent ? » et j’en passe). Après 50m, il perd l’orientation, et se fait ramener à bout de souffle par un lifeguard sur la plage (moi j’aurai choisi une lifeguard m’enfin on se noie pas toujours là où on veut). Alors qu’on lui dit de retourner vers la zone de transition prendre ses affaires et rendre la puce, il choisit d’enfourcher son vélo et de partir sans gêne sur la fin du parcours ! En passant la ligne, ses commentaires seront : “I could’ve done it if I really wanted to!” et “I’m surprised the average population is in such good shape!”.
  • Le matériel ne fait pas tout : la course des enfants est particulièrement flagrante. C’est l’occasion de voir deux jeunes filles de 15 et 16 ans poser leur contre-la-montre carbone en trifonction club et avaler un gel en T2 en même temps qu’une jeune nageuse en maillot de bain et city-bike !
  • Enfin, et je m’arrêterai là : un unijambiste qui m’a impressionné de volonté. Le voilà qui arrive avec des béquilles sur la ligne de départ, les refile à un ami, sautille sur une jambe jusque dans l’eau, enfile une prothèse en T1, effectue le parcours vélo, change de prothèse en T2, et part à pied dans le top20 du sprint !! Il a pris son temps en boitillant sur les 5km, mais mille fois mérité l’ovation en passant la ligne d’arrivée !

La suite…

… est encore bien incertaine, mais peut-être bien que je retenterai ma chance sur un semi-marathon vers la fin octobre (pour essayer, comme aux 20km où 2015 a effacé une perf de 2014 malade, d’effacer un chrono pourtant potable d’Amsterdam blessé au genou). Mais pour cela on verra d’abord d’ici une bonne semaine comment mon mollet récupère de mes efforts. Et ce sera ensuite l’écriture de ma thèse de master, le retour en Suisse, et – je l’espère – la préparation d’une saison 2016 beaucoup plus traditionnelle. Enjoy and be safe ! comme ils disent par ici.



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