Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

Medium de Morat: dernier tri de la saison

Après la grande réussite sur semi à Belfort en début de saison, je m'étais fixé comme dernier triathlon de la saison de refaire un semi à Morat. Les difficultés en course à pied ressenties aux deux précédentes courses (Lausanne et Uster) m'ont toutefois forcé à revoir ma préparation d'une manière assez spéciale. Pas de course du tout ni d'intensité en vélo ou natation pendant cinq jours après Uster pour récupérer, puis un gros week-end passé sur les barres de mon cher et tendre contre-la-montre pour retrouver les sensations et se réadapter à la position. Il reste alors deux semaines avant la compétition et la confiance est revenue avec d'excellentes sensations à l'entraînement (une série de 6x1000m sur route par exemple où rien ne semble pouvoir m'arrêter) et un tendon d'Achille qui a enfin cessé de se plaindre. L'objectif peut donc effectivement être placé assez haut. Je ne me fais pas trop de soucis pour la natation, m'attends aussi à un vélo correct et j'aimerais bien passer sous les 1h20 pour la course pour me faire vengeance à moi-même mentalement.

Natation devant puis dans les bulles

Dans la zone de change, je repère Adrian Haller et me dis que je vais bien peiner à le suivre mais au moins ça me fera des bulles en natation. Je pars en effet à côté de lui. Adrian à ma droite, un autre concurrent à ma gauche et moi-même partons plus ou moins au même rythme. Adrian se décale un peu trop sur la droite sans prendre ni perdre des mètres toutefois et lorsqu'il revient se placer sur la ligne direct peu avant la première bouée, je me glisse dans ses pieds (et le troisième dans les miens) pour ne plus le quitter jusqu'à la fin. Dans la zone de transition, je fais mon changement assez rapidement et sors même premier après qu'Adrian se soit un peu perdu avant de trouver sa place.

Départ vélo sur de (trop) bonnes bases

C'est donc plus ou moins ex-aequo avec Adrian que je pars sur le vélo et appuie alors bien sur les pédales pour ne pas me faire dépasser trop vite. Après environ 5km il me passe malgré tout et je le garde alors en point de mire un bon moment même si je laisse l'écart grandir gentiment. À la première montée sur le Vully, il me semble même mieux monter que lui tandis que je perds plutôt du terrain sur les parties vent de face ensuite jusqu'à ne plus le voir que de temps en temps. À la fin du premier tour je fais le pointage au giratoire du demi-tour et j'ai environ 1'40 de retard sur lui. Il me semble avoir encore un bon trou sur ceux de derrière... mais j'ai dû raté quelqu'un parce qu'il y en a un qui me dépasse immédiatement. Le rythme est malheureusement trop différent pour que je me cale derrière lui. Il me semble encore bien avancer sur cette partie jsuqu'à la montée du Vully, mais ma cuisse droite commence gentiment à se plaindre et montrer de mauvais signes. La partie de derrière entre Cudrefin et Chabrey sera alors très difficile et la cadence tout comme la moyenne ne sont certainement plus pareilles qu'au premier tour. Je m'accroche à ce qu'il me reste et essaie de bien me nourrir pour pouvoir relancer la machine en course à pied mais suis quand même un brin déçu lorsque deux concurrents me dépasse à peut-être un kilomètre de la zone de change.

Hauts et bas de la course à pied

L'habitude de courir en PRO me marque alors dans la zone de change où je rentre avec un peu de retard sur les deux autres mais ressors clairement devant. La différence n'est bien sûr pas grande mais je me sens encore bien et peux me mettre gentiment dans le rythme avant qu'ils ne me rejoignent. Enfin, je ne devrais pas dire gentiment car je suis moi-même parti en 4min/km et on passe directement en 3'45-3'50/km lorsque le groupe est formé. Nous croisons alors Philip et Cendrine qui ont fini leur sprint du matin et qui nous encouragent à revenir sur le deuxième "qui ne court pas au même rythme". Notre groupe se scinde moins d'un kilomètre plus loin et je me lance dans les pieds du plus rapide des deux autres en voulant viser le podium. Malheureusement ce choix était probablement le mauvais et mes jambes me lâchent subitement entre le 4e et le 5e kilomètre. La douleur déjà ressentie à vélo ressort alors et mon quadriceps droit me force subitement à rajouter une minute au kilomètre à ma vitesse de croisière; la crampe n'est pas loin du tout. Les espoirs de podium s'envole par conséquent et il me faut tenir dans la tête pour ne pas commencer à marcher (ce qui n'est pas chose facile). Un tour complet passe ainsi avec du monde qui me dépasse si bien que je ne sais même plus où j'en suis... même si cela ne m'intéresse plus trop à ce momnet-là. Pour les cinq derniers kilomètres, j'essaie de reprendre un rythme un peu plus élevé et j'arrive à accélérer un peu; mais pas trop, parce que si la cuisse droite s'est habituée à cette sensation de crampe quasi-continue, le mollet gauche se met à faire lui-même les rappels des efforts produits à vélo et au début de ce parcours càp.

Une fois à l'arrivée, il me faut beaucoup de temps pour reprendre des forces avec les jambes complètement à bout de forces... un peu comme à Troyes en 2014 et non pas comme à Belfort comme je l'aurais bien voulu. Cela est certainement de ma faute toutefois avec une gestion de course de loin pas optimale: premier tour à vélo trop rapide tout comme les cinq premiers kilomètres de course à pied. Ma foi, j'ai essayé de tenir les devants plutôt que de faire ma course à moi et, lorsque le rythme est trop élevé sur le début, on finit forcément par le payer sur une plus longue distance comme celle-ci. À prendre comme une expérience pour les prochaines fois. Mais avant cela pause et préparation hivernale parce que les prochains objectifs importants n'auront pas lieu avant l'année prochaine.



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