Je suis rentré de Londres mardi soir, après 9 mois passés avec beaucoup de plaisir dans la capitale anglaise. Mes cours étaient terminés depuis un petit bout de temps, mes examens tous concentrés sur deux semaines fin mai (8 examens), avec entre-temps un projet à présenter et un rapport à écrire. J'ai essayé de profiter de rejoindre au maximum le club de triathlon et cross-country dès le deuxième semestre, autant pour l'ambiance que quelques collègues d'entraînements toujours utiles pour se tirer la bourre et progresser. Au final je suppose avoir nagé de manière similaire à l'année passée (avec éventuellement un peu plus d'endurance et moins d'intensités, organisant mes entraînements moi-même), couru plus fréquemment mais beaucoup moins roulé.
Désormais, le programme pour cet été est le suivant: début de la saison en Suisse ce samedi déjà à Zug où je fais le double-sprint PRO (Daniel sera en passage de Freising pour le circuit classique). Ensuite lundi je commence un stage de 12 semaines au k-lab à l'EPFL. Et mes prochaines courses seront toutes en Suisse, principalement le circuit PRO (Spiez, Genève, Nyon, Lausanne, Yverdon et Morat) et éventuellement Préverenges également.
J'ai monté le vélo avec les roues Easton EC90 Aero aujourd'hui, pour une petite sortie de 58km afin de se mettre en jambes, la météo est superbe !
Et enfin à partir de septembre je rejoindrai Zurich pour suivre mon Master à l'ETH, à priori pour 18 mois.
2 comments
Welcome home Jean-Claude !
Te souhaite une toute belle saison de compétitions en Suisse...
A la prochaine ! Nicole par nibel64 the 07-06-2013 at 10:54
Bonne chance frérot!!!
Je te tiens les pouces à distance pour ce début de saison (à Daniel aussi bien sûr...). Et tu me donneras de temps en temps des nouvelles sur tes courses et ton stage ;) Bisous par Nadine the 08-06-2013 at 05:06
Grande étape de montagne le samedi. Pas d’arrivée en côte cette année mais quasiment pas de plat de toute l’étape. On commence par le col de la Tourne avec la montée sur Rochefort comme l’année passée mais en déneutralisé cette fois-ci. Le rythme est d’abord tranquille avec Philip qui mène et Giorgio et P-A en échappée. La tactique avec Matthieu est que je mette un peu la pression sur Philip en poussant un peu dans Rochefort et les Grattes qui est la partie la plus raide. On ne lâche personne par contre je pense et sur l’arrière, on ne fait que l’embêter avant de partir seuls sur la deuxième montée. S’il doit tirer et se fatiguer vers le lac des Tayères, le Soliat permettra de faire les écarts qu’il faudra de toute manière. Déjà deux kilomètres avant Rochefort je passe à l’avant du peloton car on s’endort un peu et je n’ai pas envie d’accélérer d’un coup ensuite. Je vais encore facile mais reste à l’avant et après 500m Matthieu vient à mes côtés et redonne encore une fois la même accélération. Chauncey est dans sa roue et à un moment je lui laisse un tout petit mètre d’espace. Il se retourne alors et voit Philip derrière moi, ce qui fait qu’il arrête de pédaler pour l’attendre. Je me remets derrière Matthieu qui, comme il remarque qu’un petit écart est fait avec Philip, décide de lancer la machine et de ne plus relâcher son effort. Je souffle très fort derrière lui qui semble facile sur la partie moins raide pour finir le col. On a déjà une bonne avance mais maintenant il faut la tenir et peut-être même l’agrandir sur la fin du tour et on est parti moins de cinq kilomètres après la déneutralisation sur 110km de prévus et beaucoup de montée. Sur les Ponts-de-Martel, on passe de bons relais avec Matthieu malgré le vent de face et Gilbert et Anton nous annoncent nos deux poursuivants à 1’15 avant la descente sur Travers. Je fais la petite montée de 800m en tête avec Matthieu qui me semble moins frais qu’auparavant mais je n’y fais pas très attention. La descente est rapide et sur une petite route mais je me donne et suis très bien descendu alors qu’il ne s’agit d’habitude pas d’une de mes forces. Matthieu suit comme il peut et à Couvet l’écart est toujours constant. Dans le village nous ralentissons le rythme pour échanger deux trois mots et se mettre d’accord sur une stratégie. On fait la partie plus raide du début en rythme constant sans se griller puis on en remet une. Je passe devant dès le début et la montée me convient à merveille. Matthieu est à la peine derrière mais tient bien dans ma roue. A un ou deux virages il se retourne et on ne voit plus ni Philip ni Chauncey. Au sommet, Matthieu me laisse prendre un bon relais pour récupérer un peu. A la Brévine où il commence à pleuvoir un peu il nous fait un tout droit dans le premier virage à gauche et au deuxième virage en direction des Bayards les choses se compliquent un brin. Il souffle fort, le parcours est vallonné et Matthieu a froid. Il me propose de partir seul, ce que je refuse car l’étape est encore longue. Après un ou deux relais plus longs je fatigue également. Heureusement, Matthieu arrive toujours à en prendre quelques fois les devants pour me soulager. La montée sur les Bayards se passe au mental en se convainquant « qu’ils ne sont pas mieux derrière » et, à la redescente, il a arrêté de pleuvoir mais nous ralentissons clairement le rythme jusqu’à Fleurier. Les relais ne sont plus appuyés du tout et on s’accorde un brin de répit en prévision de la suite. On ne connaît pas l’avance au niveau temps mais on l’espère importante (après l’étape on apprendra qu’elle était de 2’30 au maximum au sommet des Bayards). Entre Fleurier et Couvet le vent de dos nous redonne un peu de force et on attaque la montée du Soliat comme on peut en se souhaitant bonne chance et à bientôt à l’arrivée. Matthieu me laisse partir tout de suite mais à peine ai-je pris dix mètres que j’entends « Merde ! Il est là ». Un coup d’œil derrière et effectivement Philip arrive en trombe. Je passe dans la forêt comme je peux en comptant voir Philip arriver d’une seconde à l’autre. C’est finalement la voiture qui me dépasse en premier avec Gilbert qui me motive et me dit qu’il attendra à la sortie de la forêt pour donner l’écart. Le problème est qu’à cette sortie de forêt l’écart est de 45’’ d’avance… pour Philip sur moi. Je n’avance plus, Matthieu derrière moi non plus et Chauncey pas plus non plus (il a fait un beau relais pour ramener Philip à 1’ à Couvet paraît-il). Philip devient gentiment un point au loin sur les faux-plats de la fin du Soliat. « Tiens le voilà un kilomètre plus loin » me dis-je sur la première ligne droite et puis après je suis seul et je ne peux même plus le voir. Je vais donc à mon petit rythme en tournant les jambes. Pareil à la descente où je laisse aller sur une bonne partie et profite du beau temps et de la belle vue comme l’objectif du jour est manqué pour sûr et que derrière il n’y a rien à craindre. Presque au fond de la descente, je vois Philip à gauche de la route, une roue à la main, avec Gilbert qui court pour le rejoindre. Anton est parqué avec la voiture un peu plus bas et je m’arrête pour lui demander si tout va bien. Il a juste percé de l’avant et je me décide donc de continuer gentiment. Il me rejoint juste un peu plus tard et nous traversons Saint-Aubin ensemble. La route que nous étions censés prendre est en travaux et il me semble qu’il y avait un panneau interdisant le passage même, ce qui fait que Philip et moi prenons la route sur la droite pour contourner le village. Une fois de retour sur la route cantonale au bord du lac, nous rattrapons Matthieu qui a passé tout droit et faisons les trois ensemble le trajet jusqu’à Bevaix avec de bons relais relativement appuyés. Dans la dernière bosse sur la Rouveraie je décide de laisser partir et Matthieu choisit également de rester calme à l’arrière. Philip prend donc la victoire d’étape et un peu d’avance à nouveau sur la toute fin.
Attaques à volonté
Pour le dimanche, il ne reste plus grand-chose à faire. Les maillots sont attribués en gros et un changement serait une surprise. Le principe est donc simple. Une attaque à deux avec Matthieu dès la déneutralisation ou le sprint de Concise, puis on s’amuse en chacun pour soi tout en essayant de forcer Philip à tirer. Aux prévisions, on aura le vent de face tout du long et on fera donc avec. Sur la partie neutralisée, Giorgio perce et le groupe des filles décide de prendre déjà de l’avance. Ensuite Stéf part chercher la voiture de ses parents et on se trompe encore de parcours pour prendre le pont sur la Thielle. Notre petit groupe est donc bien en retard sur les premiers au passage à Concise et il n’y aura tout simplement pas de sprint. Matthieu me donne l’ordre de lancer l’attaque et je dois forcer un peu notre coéquipier Matteo à passer son relais avant de le faire. Lors de mon attaque en fin de relais à Philip, Matthieu et Chauncey suivent. Matthieu s’emploie ensuite à lâcher Chauncey (était-ce une bonne idée d’ailleurs ?) et nous passons le groupe qui avait pris de l’avance dans le dernier village avant la montée sur Villars-le-Grand au guidon de tri et en pleine tentative d’échappée. Dans Villars-le-Grand, nous prenons la première route à droite et voyons ensuite Philip, Stéf et Chauncey qui font le détournement. En sortie de village, l’écart est réduit à une vingtaine de mètres et nous décidons donc de les attendre. Ensuite de cela, c’est Stéf qui se colle la majeure partie des relais. Au bout d’un moment, ça finit même par m’embêter un peu et je refuse mes relais tout comme Philip. Dans une petite montée dans un village où Philip se retrouve pour la première fois devant, je fais une petite poussée sur les pédales juste pour les forcer à changer de rythme. Stéf revient alors à l’avant pour garder un tempo constant et nous refait 2km en tête. A peine se relâche-t-il que je lance mon attaque dans le faux-plat descendant qui suit. Chauncey est dans ma roue dès le départ mais lorsque je me retourne le trou est fait avec les autres. Peu après cela, Chauncey se retourne également et décide de me laisser seul pour aller faire l’équipier derrière. Me voilà donc seul un peu avant Estavayer et avec le but de tenir le plus longtemps possible pour les forcer à se fatiguer également à l’arrière. L’écart augmente rapidement au début il me semble et ensuite je fais toute la fin pour moi sans presque jamais me retourner. Tout le long d’Estavayer et d’Yvonand passe très bien et le vent me paraît moins terrible qu’en début d’étape. La dernière montée sur Cheseaux-Noréaz est un peu plus difficile mais je suis encouragé par nos chers accompagnants et assez fier d’être allé au bout. Au final j’ai deux minutes d’avance sur Philip et Matthieu mais suis un peu déçu lorsque j’apprends que Stéf et Chauncey ont pris les relais à ma poursuite en laissant Philip caché jusqu’à la dernière montée.
Terrible clm final… comme d’habitude
Pas grand-chose à dire pour le contre-la-montre final. Je ne me mets pas beaucoup de pression et de toute façon je suis déjà bien fatigué du matin (c’est d’ailleurs presque toujours le cas au TDFO puisque je n’ai jamais considéré de tactique avec du repos comme il ne s’agit que d’un entraînement en théorie). Je pars troisième depuis la fin juste derrière Chauncey et devant Matthieu et Philip. Au premier virage à Yverdon encore, je sens déjà les cuisses dans la relance et me dis alors que ce clm sera long. J’ai Chauncey en point de mire par contre et ça me motive. A Chavornay, je le dépasse déjà et continue à mon rythme plus ou moins constant. Peu avant Bavois, je commence à voir la file des rushtistes devant moi quand tout à cas la fusée Philip me passe sans même que je ne puisse réagir. Je pensais bien me faire rattraper à un moment ou à un autre mais j’espérais plutôt que cela arrive dans la montée entre la Sarraz et Cossonay ou par là-bas. Ma foi tant pis. Je double malgré tout presque tous les autres avant la Sarraz. Il y a juste P-A qui me résiste malgré le fait que je le vois au loin depuis longtemps. La montée sur Cossonay me permettra finalement de le dépasser et je n’ai finalement juste pas rejoint Joël parmi les gars. Mon retard sur Philip est de 6 minutes au final (soit presque plus du double que l’année passée) et mon temps est également moins bon que celui de l’année dernière mais les conditions n’étaient pas non plus comparables.
Pour conclure, nous finissons la journée par une petite douche (entamée sur la route par une petite pluie express d’ailleurs) puis la traditionnelle soirée des résultats chez Joël. Très sympa comme d’habitude et c’est l’occasion de faire le bilan. Le temps a été plutôt potable et même plus que respectable comparé aux prévisions. Les jambes ont eu un peu de peine quoiqu’elles se soient presque portées de mieux en mieux au fil du weekend. La fatigue ne m’a pas trop pesé non plus… peut-être que faire le TDFO en sortant de l’aéroport est à conseiller pour vaincre le décalage horaire. En tout cas, le but d’accumuler des kilomètres avec de bons relais bien appuyés en rapide est atteint et ça me satisfait pour ce très beau weekend.
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Bin dis donc Daniel, il n'y a que les sportifs comme toi qui peuvent laisser le jet lag au vestiaire et se permettre un parcours sportif pareil ! Suis toute en admiration... ;) Bravo ! par nibel64 the 07-06-2013 at 11:00
Cette année, c’est à peine rentré des USA que j’ai l’occasion de participer au TDFO pour revoir tous les copains du Rushteam. L’horaire est par contre serré et je suis censé arriver à la maison aux alentours des 16h pour remonter mon vélo en vitesse et repartir deux heures plus tard direction Cheseaux pour le départ. Mon premier avion Atlanta-Londres en a toutefois voulu autrement et après avoir été retardé aussi bien au départ qu’à l’arrivée, ma correspondance décolle sans moi. Longue queue au guichet pour changer de ticket vu que je ne suis pas le seul dans ce cas mais rien ne semble presser le flegme du personnel british. Bref, 2h15 plus tard je vole dans un avion presque vide ; ou je dors devrais-je dire puisqu’après avoir très peu dormi dans mon long vol transatlantique, je suis cette fois-ci endormi avant même le premier passage des hôtesses. Pas un gros repos avec tous les réveils pour ci et çà malgré tout. Une fois à Genève, la valise sort très vite et après une petite attente pour mon vélo pendant laquelle je prends déjà mon ticket de train, je me sens enfin près à rentrer. Je dois malheureusement faire encore un autre détour par le bureau des réclamations pour la poignée qui a été littéralement arrachée ; celui-ci sera très court par contre, l’agent m’a fait une constatation pour mon assurance mais eux ne font rien car « les poignées sont à l’extérieur et donc fragile par définition ».
Pierre-André et Gianna, tous motivés qu’ils sont, viennent me retrouver à la gare de Morges en voiture et nous nous dirigeons ensemble vers le départ du TDFO. Les vélos sont déjà sur le toit avec l’ancien orange à P-A que j’utiliserais ce soir-là. Un petit troc pour changer le jeans en un cuissard et arborer mon beau T-Shirt Popeye, puis quelques kilomètres pour chauffer les jambes, discuter avec Matthieu et vérifier que je ne m’endors pas sur le vélo et finalement nous voilà déjà au premier briefing. Cette année le peloton est très petit surtout suite aux désistements de dernière minutes, mais bon l’organisation est tip top et Anton ainsi que Gilbert nous guide en parole sur un parcours que je connais bien. En l’absence de Jean-Claude, Cédric et Galla, je crois que je suis le mieux classé au maillots jaune, blanc, à pois et vert de l’année passée. L’objectif n’est toutefois pas d’en garder un seul mais de limiter la casse sur Philip pour pouvoir animer les étapes suivantes.
Je suis le dernier à partir mais je ne verrai personne de tout le parcours. Ma gorge me brûle dès le départ en passant entre deux champs de colza et après mes cuisses tirent un peu dans la relance et le guidon de tri me manque sur les longues lignes droites. Certainement pas mon meilleur chrono mais assez content à l’arrivée. Les classements me donnent 1’30 de retard sur Philip, 30’’ sur Matthieu et secondes sur P-A et Joël. Les commentaires fusent donc et c’est vrai qu’il faudra se donner pour aller chercher Philip les jours qui suivent. On redescend ensuite à vélo avec une ou deux gouttes dans Crissier avant de remonter mon vélo, vider les valises et avaler une bonne assiettée de lasagnes heureux de retrouver la maison.
Marchairuz et faux-plats descendants
L’étape du jeudi est une étape où la tactique se veut cool et relax. Le passage du Marchairuz représente la seul difficulté mais la fin d’étape est trop longue pour véritablement essayer quelque chose. Matthieu et moi nous mettons d’accord pour lui donner le maillot vert et moi essayer celui à pois. Après la déneutralisation, nous laissons partir les quelques irréductibles de l’attaque du kilomètre 0 et c’est ainsi que tour à tour Nicolas, Benoit et P-A prendront quelques mètres sur le peloton. Matthieu s’impatiente un peu avant Lavigny bien que le sprint ne soit qu’à Gilly, mais après Aubonne je finis donc par donner le rythme. Personne ne tente le sprint et c’est presque décevant car ça annonce un peu la couleur de ces prochaines étapes. Peu après, Philip et Chauncey nous font un début d’attaque. Matthieu saute dans les roues de suite et surpris que je suis il me faut une petite cinquantaine de mètres pour rejoindre, mais l’accélération manque de mordant et le peloton tout entier finit par revenir. Toute la première partie du Marchairuz qui se trouve encore dans les villages se fait au rythme, dicté principalement par Philip ou moi avec Matthieu et Chauncey dans les roues et quatre ou cinq yoyos qui prennent quelques mètres de retard dans les parties plus pentues et reviennent sur le plat ou nous nous reposons devant. Je discute beaucoup avec Philip sur cette partie et me sens facile. Après le demi-tour à gauche de l’intersection, la donne change du tout au tout. Philip appuie un peu plus et c’est Matthieu qui vient à côté de lui. Les discussions ont stoppé net et les rares bruits sont dus aux souffles qui commencent à se faire marqués. J’ai un peu de peine à suivre même par moment et j’attends le sommet avec impatience. Sur les cinquante derniers mètres je trouve la force de faire une petite accélération qui ne me convainc pas moi-même, mais qui suffit malgré tout pour passer le sommet en tête. A la descente, Matthieu tire un peu le début car Chauncey a concédé un tout petit retard. En bas à Bière, il se met même à tirer de bons relais et après discussion on s’accorde de tirer mais de ne pas trop se crever non plus. Chauncey est désormais seul dans le vent, mais Philip est calé dans notre roue et il ne prend évidemment aucun relais. Matthieu veut faire le sprint de Cottens et l’étape et je lui dis alors que Philip ne fera pas le sprint mais il faudra être attentif entre Aclens et Moulin-du-Choc car il risque d’attaquer comme c’est ensuite une descente qu’il aime bien. Rien de très spécial ensuite avec des relais entre Matthieu et moi. Mes jambes reprennent un peu des couleurs mais je donne carte blanche à Matthieu pour jouer la victoire d’étape quitte à me sacrifier. On croise juste Stef qui est arrêté au feu de Ballens avec une petite mine. A la fin de mon relais au giratoire au bas d’Aclens, Philip accélère d’un coup et je dois laisser partir. Matthieu le suit par contre. Après trente mètres je tiens l’écart pendant encore une bonne centaine de mètres, mais ensuite de cela je ne fais que regarder la distance s’agrandir avec un petit sourire quand même puisque Matthieu est dans le sillon de Philip et qu’il le passera sans doute au sprint. L’après-midi, la récupération consiste en une petite natation à Mont-Repos suivie de la première bière du weekend en ville de Lausanne.
Transition par la Bessonne
L’étape du vendredi est une vraie étape de transition. Une ou deux petites bosses au programme mais trop de plat et de vent de face pour attaquer véritablement. Vaut-il la peine d’attaquer ? Je ne sais pas. Faut-il faire le forcing ? Dur à dire. Je doute un peu de mes jambes à ce moment-là. Bref, le départ d’étape est assez classique avec P-A qui nous fait un interminable relai entre Pompapples et Vallorbe avant les quelques échappées de ceux qui ne dérangent plus au classement général. Je prends le commandement ensuite pour revenir en douce avant le village de Ballaigues où nous tournons sur la Bessonne. Petite montée raide dans le village, puis nous nous retrouvons sur une petite route dans la forêt. La pente redevient potable mais le répit n’est que de courte durée avec la partie la plus raide et la plus ventue à la sortie de la protection des arbres. Philip donne le rythme à Chauncey et moi alors que Matthieu doit faire une belle accélération pour revenir après avoir déraillé. Au sommet c’est à nouveau moi en tête suivit de très près par Matthieu qui me laisse les points comme prévu, mais j’ai comme l’impression qu’encore une fois ni Philip ni Chauncey n’essaie. La descente et les faux-plats de derrière se font tranquillement et c’est à peine perturbés par Chauncey qui nous force à nous lever pour le sprint de Sergey que nous faisons cette magnifique partie au pied du Jura pour rejoindre la deuxième bosse. Philip nous dit que Gilbert a dit qu’elle serait encore plus raide que la première… si c’est possible. Tous les quatre partons donc tout peinard jusqu’à Villard-Burquin puis suivons Fontalchez et sommes surpris lorsque le sommet est annoncé à 100m sans avoir vu la partie raide venir. Je me sentais bien au rythme mais n’arrive pas à sprinter malgré tout et c’est Matthieu et Chauncey qui passent en tête pour les points du GPM. Sur les bords du lac de Neuchâtel, le groupe est cohérent sans être trop rapide jusqu’à 5km environ de Bevaix où Chauncey nous remet une attaque après un relai de Matthieu. Tout le monde finit donc par refuser ses relais et c’est en pistards quasiment arrêtés sur la route avec uniquement des attaques de Chauncey et des retours de Matthieu que nous rejoignons tant bien que mal Bevaix. Après une traversée de village et des travaux à bien 20km/h, Matthieu nous met une attaque bien sèche sur le premier raidillon pour la Rouveraie. Il ne lâche personne (sauf presque moi), tout comme Chauncey lorsqu’il en remet une ensuite. A moins de 500m de la ligne, Philip se montre pour la première fois avec une grosse accélération qui fait exploser tout le monde. Chauncey n’essaie même pas de suivre, Matthieu s’accroche sur quelques pauvres petits mètres et je monte comme je peux entre les deux. Il me semble être arrêté là, mais je finis par rattraper Matthieu et finir avec lui. Philip nous reprend tout de même une trentaine de secondes sur presque rien et nous sommes tous quatre couchés dans le pré épuisés de ces efforts. Les autres nous rejoignent peu après et il en a fallu de peu pour que la blague de Philip lorsqu’il s’est fait klaxonner à 9km/h à l’entrée de Bevaix que « on va voir bientôt P-A nous passer comme un boulet » ne se révelle être une prophétie auto-réalisatrice.
L'écart sur Philip est désormais conséquent et il faudra donc se montrer attaquant (si ce n'est pas pour reprendre le maillot jaune, ce qui risque d'être difficile, au moins pour le forcer à tirer et ne pas le laisser passer ses journées de leader en mode peinard). Place donc maintenant à l'étpae reine de montagne, mais surtout aux attaques qui partent dans tous les sens (et aux défaillances qui vont avec). Mais pour cela, suspens... la suite suivra bientôt (de toute façon, le récit est déjà long comme ça, donc je m'accorde une pause).
Dernier triathlon pour moi aux USA. Après une semaine de grisaille et de pluie, départ à 2h du matin de la maison pour 3h30 de route environ en direction de Knoxville, Tennessee. Nous sommes parmi les seuls à faire le check-in le matin-même comme il était normalement obligatoire la veille au soir mais la fête de fin de bachelor de Georgia Tech à laquelle mes copains allaient en a voulu autrement (et moi j’ai pas pu y aller comme je ne reçois pas le diplôme de Georgia Tech mais de l’EPFL… bon, je m’étais rattrapé en avance le jour avant pour être honnête). Dans la nuit et la pluie, nous retrouvons donc notre chère organisatrice sur une herbe boueuse où se trouve la zone d’arrivée et elle nous remet nos dossards et autres tatouages. Nous nous dirigeons ensuite vers la zone de change sous les commentaires de certains autres jaloux de nous voir arriver le matin uniquement (« they must be pros… or have a special authorization »). La zone de change est un kilomètre plus au sud environ dans le parking du stade de football et, bien que très spécial, il a au moins l’avantage d’être couvert. Nos affaires resteront donc au sec pour un petit moment. Il fait par contre froid et la pluie semble bien installée pour toute la journée. Par manque de place dans la zone de change, nous retournons poser nos sacs dans la voiture où la femme de Joël tente de récupérer un peu de sommeil. A ce moment, j’ai vraiment froid et tout le monde a cette envie de dire « mais qu’est-ce que je fais là ». Malgré tout le temps restant avant le départ, nous enfilons la neoprène pour rester au chaud et pour une fois je la boucle jusqu’en haut. Température de l’eau annoncée à 58, soit dans les 15-16°C et l’air est aux alentours des 13 à 15°C. Avec la pluie, ça fait pas chaud… Je sais, je me répète mais c’est un peu la seule chose à laquelle je pensais à ce moment-là : il ne va pas faire chaud en natation et le pire sera le vélo.
Natation en rivière
Bref, on marche jusqu’au départ et après avoir vu les pros partir, nous nous mettons dans la file pour rejoindre la jetée par les petits escaliers et il faut bien se jeter à l’eau. Petite natation jusqu’au départ 20m plus loin et pipi obligatoire. Mes deux amis le font aussi d’après mon « conseil de pro » comme ils l’appelleront, mais au final on n’est de loin pas les seuls et quelques blagues sur « si on s’y met tous ensemble, elle finira par être bonne » fusent même dans le peloton. Heureusement les organisateurs ne tardent pas trop à donner le départ et je me lance assez devant. Un autre vient se frotter un peu à moi (ou moi à lui car il me semble que je suis parti tout à gauche mais dévie un peu sur la droite), mais finira par me laisser partir lorsque les frottements deviennent un rien plus importants. Le parcours natation consiste à remonter la rivière sur un 400m environ puis un petit bout de travers et ensuite un long bout avec le courant. Les américains diront tous que le courant est impressionnant comme il aide et s’il est vrai qu’on peut le ressentir, il n’est de loin pas comparable à celui d’Oberaargau après une période de pluie. Bref, je suis un peu seul sur le retour avec deux ou trois athlètes devant mais personne autour de moi. J’ai les mains un peu engourdies mais finalement pas vraiment froid. Quoiqu’au final j’ai besoin de pisser une deuxième fois et c’est la première fois que ça m’arrive en course. Sortie de l’eau sur un ponton, les bénévoles sont aux aguets avec des « are you OK ? » presque inquiets. Pas de soucis pour moi et je cours le quart de mile pour aller à la transition.
Vélo vallonné pour une fois
Le vélo est ensuite assez vallonné (même beaucoup comparé aux autres que j’ai faits aux USA). Je fais très attention dans les descentes et virages et essaie de tirer comme je peux sur les longs bouts droits. J’ai l’impression que pas mal de monde me passe malgré tout. Tous en vélo de clm encore une fois. J’entends un bruit un peu bizarre à un moment et il me semble que c’est plutôt la pluie, mais vous verrez à la fin que j’ai peut-être bien cassé un rayon à ce moment-là. Un bon nombre d’athlètes sont sur le bord de la route pour des crevaisons également avec toutes les pierres et gravillons amenés par la pluie, mais pas moi heureusement. Fin de vélo, assez content. Peut-être pas une top performance (même certainement pas d’après les résultats) mais pas eu froid, un rythme OK (sans plus) et pas de chute ou de tour en trop ( ;-)). Place maintenant à la course.
Bonne course tiré par une locomotive
J’arrive plus ou moins avec deux autres dans la zone de change et change mieux qu’eux il me semble. Un concurrent me rejoint toutefois après 500m de course et je me mets dans ses pieds. On croise rapidement les premiers pros déjà au retour et vers un mile, mon ami me lâche presque. Je me force à boucher les 2-3 mètres d’écart et revient me placer dans sa foulée au plus près possible. Il vérifie souvent sa garmin alors que je me contente de suivre sans même prendre la peine d’éviter les grosses flaques (parfois impossibles à éviter d’ailleurs). Les miles s’enchaînent et se ressemble. Le rythme est excellent pour moi et nous finissons même par dépasser quelques femmes pro (parties 7 minutes avant nous). Au demi-tour, mon meneur d’allure privé continue son job sans broncher. Je prends un relai pour faire le quatrième mile devant avant qu’il ne repasse devant vers le cinquième. Sur la toute fin, un autre concurrent nous passe tous deux comme un bolide et j’accélère un peu pour lâcher mon ami mais suis incapable de suivre l’autre. Très heureux d’être à l’arrivée malgré tout et j’enfile le T-shirt manches longues de finisher de suite. Je n’ai presque pas eu froid de toute la course, mais peu après, je commence à greloter en attendant l’arrivée de mes copains avec la femme d’un des deux qui est sortie prendre des photos de nous malgré le temps exécrable. Ensuite de cela, nous allons prendre notre « sandwich bbq » avec des chips et cookies. Encore une fois, très bon, mais très américains comme after-race food. A cet instant j’ai sur moi encore un linge qu’on nous a offert mais malgré tout la femme doit pousser les deux autres à rejoindre la voiture rapidement car je grelotte et j’ai les lèvres violettes paraît-il.
Mécanique quand tu nous tiens…
Au niveau résultat, j’ai fait 3e de la catégorie d’âge en 2h07. Bonne natation et très bonne càp en 37’ mais vélo qui laisse un peu à désirer surtout en comparaison avec les pros et autres. Le premier me met presque 20’ quand même. Sinon, j’ai eu quelques surprises avec mon vélo ensuite. Pendant la course, les vitesses ne passaient pas très bien car j’avais cassé la visse d’ajustement du dérailleur arrière en retour des championnats universitaires et le magasin où je suis allé m’a fait une réparation provisoire car ils n’en avaient pas en rechange. De retour dans la zone de change, mon vélo était couché par terre, mais semblait en bon état sauf le frein arrière qui touchait la jante. Après le voyage du retour chez Joël (qui m’a très gentiment invité à souper en plus de m’avoir conduit), ma roue avant était presque à plat avec une crevaison lente. Et finalement, en arrivant chez moi, j’ai remarqué un rayon cassé à la roue arrière. Je ne peux pas dire pour autant que ça m’a vraiment gêné pendant la course car, mis à part les vitesses, je n’ai rien remarqué. Je crois que c’est plutôt la force de tirer qui m’a manqué un peu mais tout ça d’un coup, c’est quand même bizarre. J’ai tout fait réparé lundi au magasin pour être prêt pour le TDFO malgré tout (qui commence à peine après que je ne sois rentré). Espérons que le vélo tienne le voyage en avion sans soucis.
Jo & Co
Finalement, j’aimerais remercier tout particulièrement Joël, sa femme, et son ami David avec sa fiancée. Déjà la semaine passée se sont eux qui m’ont amenés au triathlon et invité à dîner sur le retour et cette semaine, ils m’ont encore une fois amené jusqu’en Tennessee, avant de dîner ensemble sur place et de souper chez eux. Finalement avec Joël et sa femme, nous avons encore soupé ensemble aux abords du campus le lundi soir. Je regrette un peu de ne pas être allé avec eux plus tôt je dois dire car ils forment un groupe d’amis juste fantastique et grâce à eux j’ai énormément apprécié ce weekend dans le froid et la pluie… c’est comme ça que devrait être le triathlon et peut-être que certaines choses font changer un peu l’année prochaine pour le club de Georgia Tech avec Joël et Caleb fraîchement nommés dans le comité pour la saison prochaine.
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Je vois que les vieux trucs d'un bon poloiste commencent à faire leur apparition chez les pros du triathlon. J'espère que les 30 nageurs qui viennent le lundi soir au Pontet ne vont pas tous trouver l'eau trop froide !! par PA the 08-05-2013 at 17:01
Ce week-end, premier triathlon en Grande-Bretagne, et on commence direct par les championnats nationaux universitaires, sur distance sprint. La compétition à lieu quelque part dans la cambrousse pas très loin de Bath. Nous prenons deux minibus pour les 18 compétiteurs d'Imperial à participer.
Natation
Etant encore un peu tôt dans la saison, et voulant attirer un max d'étudiants, la compétition est organisée en piscine intérieure à mon grand désespoir. Donc 750m à parcourir correspond à 30 longueurs. Mais le pire c'est de devoir partir par 4 dans une ligne, tous à 10s d'écart, et ensuite en vagues chaque 15min. Donc il n'y a que 6 personnes (la piscine comporte 6 lignes) qui partent effectivement ensemble, un peu dommage pour l'esprit compétition à mon goût (ça s'apparente plus à du contre-la-montre).
J'ai annoncé pour ma part un temps de 9'30 sur 750m, quelques doutes sur mes capacités à le respecter. Je pars en 4e position de ma ligne, et rattrape tous ceux devant moi (qui visiblement se sont pus surestimés que moi). J'ai des bonnes sensations, ne suis pas trop gêné par le fait de devoir dépasser quelques fois, et sors de l'eau assez content de moi, en un temps de 9'25 environ, parfait!
Vélo
Sur la portion cycliste, je débute avec quelques concurrents en ligne de mire (après une transition où l'on pousse son vélo sur bien 200m avant de rejoindre une route!). J'en rattrape 3 sauf erreur, dont deux filles, avant de me placer bien régulier mais en appuyant fort sur l'aller. On m'a prévenu un vent de face sur le retour, il faut se méfier un peu. Sur la montée à l'aller, une fille me répasse sur le premier coup de cul, avant de se faire poser dans la vraie montée droit derrière (orgueil?). Au bout du tour, un puis deux concurrents me dépassent et me lâchent dans les faux-plats qui suivent. Je commence à câler un peu et le vent n'aide pas. Un peu déçu de manquer d'entraînement vélo. Pas de compteur non plus (le mien n'ayant pas supporté l'humidité londonienne cet automne...), mais je suppose que la vitesse baisse dès que je n'ai plus de repères devant.
Une fille et un garçon me dépassent vers le 20e km, je resterai à distance sur la fin en me câlant sur leur rythme (bien que des fois tenté de dépasser). Une moto nous surveille sans rien dire, alors qu'ils roulent sans arrêt en parallèle (le blocking n'existe pas en GB?). Sur la fin un 4e nous rejoins et nous posons le vélo en petit groupe.
Càp
Sur la longue transition pour la course, les mollets me tirent passablement. Mais une fois les chaussures enfilées, ça semble aller mieux, alors je tente de partir sur un bon rythme. J'arriverai à le maintenir sur un bon 2km, avant de devoir ralentir un tantinet. Un de mes compatriote de fin vélo me dépasse et je m'accroche comme je peux. Limite d'avoir un point de côté en rejoignant le ravito au demi-tour. Je perds quelques mètres mais profite de les effacer lorsqu'il ralenti un peu pour traverser la route. Et je parviens à relancer sur la fin pour le poser à nouveau, et finir vraiment bien mon triathlon.
Timing
En natation, 750m officiellement en 9'39, mais ça inclut sortir de la piscine et courir vers l'entrée de la zone de change. Equivaut à 9'25 je suppose, soit rythme 5'00/400m, tout à fait convenable. 21e temps.
A vélo, 41' pour 25km, soit une moyenne pas terrible. Le parcours était un peu valloné, mais pas tant que ça. Je sais pas la précision du kilométrage. Passablement venteux. 44e temps, à améliorer.
Càp: 19'49 pour 5km officiels, 5.5-6km suivants les Garmin de quelques concurrents. Quoi qu'il en soit, bonnes sensations, 16e temps, très satisfait.
Total; 21e, un peu plus d'une heure douze minutes (avec deux concurrents à moins d'une seconde devant, mais pas couru l'un contre l'autre, dommage...).
1 comment
Jetez un coup d'oeil à l'album photo également. par Jean-Claude the 06-05-2013 at 22:17
Te souhaite une toute belle saison de compétitions en Suisse...
A la prochaine ! Nicole
par nibel64 the 07-06-2013 at 10:54
Je te tiens les pouces à distance pour ce début de saison (à Daniel aussi bien sûr...). Et tu me donneras de temps en temps des nouvelles sur tes courses et ton stage ;) Bisous
par Nadine the 08-06-2013 at 05:06