Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

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Triathlon(s) de Zug

PRO league

Deuxième course de la PRO league suisse de 2015. Après le longue distance de Belfort, les distances changent radicalement pour moi. Il s'agit en effet d'un sprint coupé en deux; soit 300m de natation, 5km de vélo en deux boucles et 2km de course en quatre boucles, le tout à effectuer deux fois. L'avantage est qu'il n'y a pas besoin de réfléchir, à fond tout le long!

Première natation avec des sensations très moyennes. J'ai rarement été autant tiré et bousculé par les autres concurrents. Après la transition et quelques centaines de mètres en forçant un peu sur les pédales avant d'enfiler les chaussures, je me retrouve malgré tout dans un bon groupe. Pas de soucis pour tenir alors et je me sens très bien à vélo (contrairement à quand je faisais cette course pour la première fois en junior). Au départ course à pied par contre, je vois partir quasiment tout le groupe devant moi à une vitesse effrénée. Je m'accroche comme je peux sur le premier tour de 500m mais finis par lâcher prise et perds beaucoup de terrain sur les troisième et quatrième tours avec un peu de peine à respirer librement. Au final, ce n'est qu'une trentaine de secondes de perdues, mais le groupe paraît déjà bien loin. Je dévie en plus sur la gauche en allant chercher la première bouée et me fais rattraper par deux autres depuis l'arrière en natation. À vélo, je me sens bien de nouveau et prends quelques relais avec Philip Grosheny tandis que Nikos reste dans notre roue mais refuse les relais. Je ne fais pas une super transition ensuite et sors donc dernier des trois. Je prends d'abord quelques mètres de retard avant de tenir le rythme et enfin rejoindre les pieds en milieu de troisième tour. Au passage du dernier tour, je force un peu la montée pour prendre les devants. Les deux autres ont l'air d'avoir lâché prise mais Nikos finira par me reprendre à 100m de la ligne.

Zug PRO race
Deuxième partie vélo avec Philip et Nikos.

13e PRO au final avec en plus 2 juniors qui m'ont battu. Content de ma performance malgré tout... mis à part de ma première course à pied, et c'est bien dommage mais avec un niveau aussi serré qu'en pro les conséquences sont directes. L'occasion aussi de me rendre compte comme à Wallisellen d'ailleurs que j'ai fait de gros progrès à vélo et tiens sans problème le deuxième pack sur les courses pro suisses.

Short distance

P-A faisant l'olympique le lendemain matin et les Waser nous ayant gentiment invité à dormir chez eux, nous restions forcément sur place. Petit 5km de vélo direction Baar donc pour décrassage, une bonne douche, un excellent souper et déjà le moment de foncer au lit. Et oui demain un autre triathlon m'attend. Je voulais faire l'olympique aussi à la base, mais la fédération me l'a refusé à cause de la course PRO de la veille. J'ai le droit de faire le short par contre. L'objectif est là de le prendre comme entraînement et voir ce qu'il reste dans les jambes du jour précédent. Il pleut malheureusement sur Zoug ce dimanche matin, mais la température n'est pas trop froide. Bam, départ natation, et là je suis tout seul après trois coups de bras. Bon, on va gérer ça soi-même parce qu'avec le niveau qui n'est pas le même qu'en pro je pars quand même pour la victoire. Début à vélo avec un petit pépin: la lanière de la chaussure droite est sortie de son accroche, pas possible de l'attacher du coup et je sens que je tire aussi d'habitude car j'ai le pied qui glisse un peu. Bref, c'est pas grave et je me sens bien jusque vers Arth. Les cuisses se réveillent ensuite et commencent à faire de la résistance estimant avoir assez donné pour le weekend déjà. Il me faut donc me relever un peu dans la seule montée du parcours. En fin de descente, je vois enfin quelqu'un avec Andrea Luberti qui me dépasse. Je peux le suivre à 10m dans le faux-plat descendant qu'il reste avec les giratoires où il freine plus que moi. Je le laisse par contre partir dès le premier faux-plat montant. La déviation pour Cham nous en rajoute un d'ailleurs qui me fait mal avec son beau vent de face, mais la descente suivante est très belle... sauf lorsqu'un pack me dépasse juste avant le giratoire du bas en draftant à 10cm d'écart maximum. Je laisse passer le groupe et me mets en fin de peloton avec quelques mètres d'écart. Tant pis pour la victoire si jamais, mais j'ai pas envie de finir dans les roues. Plus que 4 ou 5 kilomètres à faire et je bouillonne vraiment de cette bande de drafteurs. C'est pas qu'on est obligé, il y a toute la place à côté. A 2km de l'arrivée je me lance donc dans un grand dépassement pour poser le vélo en tête du groupe. Tout le monde est dans ma roue mais je m'en fiche, j'aurais fait ma course comme je le voulais. Décrocher les chaussures, descendre du vélo et paf, bim boum badaboum, sans avoir le temps de réaliser je me retrouve à plat ventre sur les pavés. Ma cheville gauche a lâché au moment de mettre le pied par terre ou a glissé sur un pavé encore mouillé. Que sais-je? Deux mètres à reculons pour récupérer une chaussure qui s'est détachée dans la chute, puis une sorte de petit trot/marche pour rejoindre ma place. Changement très lent du coup et départ en càp pas très motivé et plutôt tranquille pour voir comment vont le genou et les pieds qui sont un peu en sang. Malgré tout le groupe n'est pas loin devant et on voit même le vélo ouvreur juste plus loin. C'est la tête qui reprend du coup, m'en vais me venger des packs à vélo et de ma chute! Après 1.5km j'ai déjà repris la tête et le trou est fait à 2km. Le retour se fait donc en mettant un bon rythme mais sans être trop inquiété car il y a de la marge pour gérer.

Zug PRO race
À l'aise en course à pied sur le short du dimanche matin.

Belle course donc avec une très bonne càp et un bon vélo malgré les muscles un peu fatigués. Dommage des transitions ratées par contre, peut-être un manque de concentration avec l'objectif uniquement sur la course pro du samedi soir pour ce weekend à Zug.

Zug PRO race
Podium du short.



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Random things I did/heard/discovered in the US

Voilà environ 6 semaines que je suis aux Etats-Unis, et après deux semaines de vacances avec Nadine j'ai commencé à travailler à Caltech. Quelques impressions en vrac, DCR style :

Turning right on red is safe, left on green not

En sortant quelques fois à vélo, je me retrouve sur des grands boulevards où les carrefours sont parfois déroutants: une lumière verte indique qu'on peut tourner à gauche, mais il faut faire attention au trafic venant en face (logique). Par contre, tourner à droite lorsque le feu est rouge est permis la plupart du temps. Je me suis fait klaxonner une fois en m'arrêtant au rouge, et le carrefour suivant je m'apprête à tourner à gauche sans réfléchir et me retrouve à planter sur les freins lorsque je vois une voiture déboucher en face...

En essayant de suivre les routes cyclables encore relativement nombreuses (bien qu'elles s'arrêtent parfois sur une entrée d'autoroute genre c'est fini y'a plus rien à voir...), je me retrouve plus souvent sur des routes secondaires où les feux sont absents et remplacés par des 4-way stops : ie chaque véhicule est sensé s'arrêter et le premier arrivé peut passer. Un peu d'exercice à vélo lorsque chaque 500m il faut freiner puis relancer (et ça plombe la moyenne). Et surtout ne pas tenter de couler le stop lorsque personne ne vient d'une autre route sous peine de recevoir un regard méchant du conducteur derrière vous...

Courtois mais fermes

Beaucoup de gens saluent dans la rue en marchant (faut dire que les seuls qui sont dans la rue sont à faire du sport ou promener le chien, personne n'irait au travail à pied ou en bus). Ou à vélo lorsque je dépasse un cycliste dans une montée et lance un poli 'Hi!', on m'a répondu 'How are you doing? Great pace. Beautiful. Keep going!'...

De même lorsque j'ai suivi le panneau ci-dessus pour rejoindre JPL, le policier gardant l'entrée m'a salué d'un 'How are we doing today buddy?'. Tout content je remercie et m'apprête à demander mon chemin avant de me faire couper sèchement par 'This is the government owned NASA operated Jet Propulsion Laboratory, no unauthorized entry.'. Au moins c'est clair, je ferai demi-tour...

Best in the world

On m'a dit plusieurs fois que les californiens ne sont pas arrogants, mais tout simplement persuadés d'être les meilleurs du monde. Mon expérience semble confirmer pour l'instant

1) En discutant à Caltech avec un post-doc qui s'apprête à ouvrir un nouveau labo à Chicago: je vais réaliser (notez que ce n'est pas essayer mais faire) <insert crazy idea> (en l'occurence du traitement d'information quantique avec le spin d'électrons lévitant sur de l'hélium superfluide). Et quand quelqu'un lui fait remarquer que trois autres groupes dans le monde s'y affairent depuis quelques années sans succès il répond simplement: 'we know how to work better and have new ideas'. Parce qu'à Caltech si c'est théoriquement faisable on trouvera une solution pour que ça marche (et dans le cas contraire on aura tellement poussé pour qu'on obtiendra des side-results qui valent la peine). On y entend aussi des phrases du genre 'I don't expect you to be at work all the time, but nobody was here during the week-end; and it used not to be like that'.

2) En discutant d'une companie de Los Angeles avec un local: 'cette firme est leader à LA, et comme elle n'a pas de concurrent à San Francisco, elle est leader en Californie, donc no.1 aux US et ainsi la meilleure du monde.'. A nouveau, on argumente pas, ce sont pour eux des faits indéniables.

Some crazy bike hills

La région est une vallée, et comme toute vallée elle est bordée de montagnes, dont les cyclistes raffolent pour échapper à la ville. Seulement souvent les routes qui les traversent sont typiquement américaines (je veux dire énormes). Et parfois on se retrouve sur un bosse de 30km...

Mon premier week-end ici j'ai aussi profité d'aller chercher le passage du Tour de Californie, pour voir les pros me mettre presque 10km/h dans les dents sur un segment STRAVA !

Warning signs keep you away from court

Beaucoup de signes partout pour prévenir de tout et rien, dans un à la cafét de Caltech qui m'a marqué: 'WARNING: Chemicals Known To The State Of California To Cause Cancer, Or Birth Defects Or Other Reproductive Harm May Be Present In Foods Or Beverages Sold Or Served Here'... Mine de rien faut quand même que je mange moi!

Sur le beurre il est écrit 'avec du lait de vaches sans hormones de croissance*' et la petite étoile rassure les gens que 'des études n'ont trouvé aucune différence significative entre le lait de vache traitées avec ou sans hormones de croissance'...

Big Bear

Une station touristique autour d'un lac qui donne un peu l'impression de la Vallé de Joux, réputé pour ses pistes de skis apparemment (mais quand il fait passé 30° ça joue plus vraiment).

San Diego

Balboa park (photo) et sa fête des cultures de tout autour du globe, le centre-ville avec le gas-lamp quartier (soit disant que c'est le premier quartier à avoir eu l'éclairage au gas du pays et donc ils conservent le style des anciens lampadaires) et la plage...

Greater LA

Entre Dowtown, Hollywood (photo), les plages, et quelques autres sorties, je commence à connaître un peu mieux les environs. Et à découvrir aussi, que parfois c'est dur de se déplacer autrement qu'en voiture étant donnée les distances. Les transports publics ? Mon coloc dit les avoir utilisés une fois, parce qu'il les avait financé avec ses impôts et voulait voir si ça valait la peine. Mais on est plus libre avec la voiture, et qui n'en a pas?

Tu n'es là que 6 mois ? Ouais ça rend le leasing impossible mais tu pourrais toujours acheter d'occasion et revendre non ? C'est juste limite, pour plus long il t'en faudrait une absolument...

Caltech Beaver 5k run

Un 5km organisé par l'association pour la santé des étudiants de Caltech à l'occasion de la fin des cours ? Bien sûr que je vais participer, et malgré la chaleur remporter la course pour montrer qui c'est le meilleur ;)

Checking account

Pour une raison quelconque, les gens paient encore par chèques aux US (les banques facturent le e-banking mais pas les chèques, sauf pour imprimer un set). Du coup pour le club de natation chaque mois les membres amènent un chèque personnellement au début de l'entraînement au coach. Parfois la modernité d'un campus ultra-high-tech et l'archaïsme de certains principe se confondent bizarrement ...

Dès l'ouverture d'un compte, vous recevez une carte de débit et un accès online. Un swipe et inscrire ses initiales (pas de signature) suffisent à payer, un mot de passe sans double authentification à transférer de l'argent online ! Mais pas de soucis, toute erreur signalée en 30j sera remboursée par la banque, votre garantie sécurité...



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Victoire au triathlon LD de Belfort

Trajets en voiture et stress de la veille

Depuis que le Rushteam s'est décidé, sur l'impulsion de P-A en décembre dernier, à faire une sortie club sur distance semi-ironman à Belfort, ce triathlon trotte dans ma tête comme objectif. L'expérience de l'année passée à Troyes a été très bonne et, avec bien deux fois plus d'entraînement cette année, je sais que je peux encore mieux faire (notamment en gérant mieux le vélo pour pouvoir courir et non pas marcher après). Ma hanche m'avait un peu mis en doute en hiver mais depuis le début de 2015 je me sens bien et ai l'impression d'avoir énormément gagné en endurance (peut-être légèrement au détriment de la vitesse pure). Les 20km de Lausanne l'avaient également démontré avec l'ambition maintenant de viser les 4:00-4:15/km sur la partie course à pied.

Le jour J est annoncé pour un samedi 30 mai. Départ d'Ecublens le vendredi avec papa, maman et Cendrine pour un trajet somme toute assez rapide et une arrivée sur place pour déjeuner ou dîner selon que vous soyez Français ou Valaisans; l’instinct de P-A ressort. Bref, l'important est qu'on a reçu notre ration de pâtes. L'après-midi, je pars faire une petite mise en jambe à vélo tandis que les autres partent voir la vieille ville de Belfort. Je me retrouve sur une petite route assez vallonnée, et en profite pour tester les barres sur une vingtaine de kilomètres. Il souffle mais mis à part ça le lendemain s'annonce plutôt bien. De retour à l'hôtel je me rends compte que j'ai perdu ma gourde avec le boyau et les affaires de rechange si jamais je perce. Malgré toute la partie en ville refaite à pied et le reste en voiture avec Gianna, impossible de les retrouver. Pas de quoi en racheter non plus au village expo qui se trouve être plus petit que mes attentes et j'aurais donc le droit à encore quelques aller-retour de plus en voiture pour finalement trouver un magasin capable de me vendre les outils pour partir rassuré le lendemain. Mon compagnon de chambre Bernard fait des trajets en voiture de son côté quant à lui, devant chercher un médecin car son certificat médical ne contient pas la formulation "en compétition"... bienvenue en France! Beaucoup de péripéties pour cette journée d'avant course, mais tout le Rushteam se retrouve soulagé le soir à une pizzeria où j'engloutis avec faim ma portion de lasagnes.

Le plan: faire le trou en natation, c'est mon point fort

Pour la compétition, le plan que j'ai en tête et inspiré en partie de discussion avec Phil est simple: partir vite en natation pour faire l'écart sur d'éventuelles fusées à vélo. Bien tirer au début du vélo ensuite pour garder l'écart si possible. Pas trop forcer les derniers kilomètres avant le Ballon pour pouvoir passer cette bosse rapidement, quitte à être bien entamé en haut car la descente est là pour récupérer. La fin est sensée être facile. Ensuite à pied, gérer selon la forme mais 4:15/km est un bon point de départ.

Le stress n'est pas trop visible. J'essaie de rester calme, chantonne dans ma tête la musique des hauts-parleurs, discute avec qui veut bien; enfin, jusqu'à une demi-heure avant la course à partir de quand j'ai plus dû dire un mot, le regard fixe et les pensées focalisées sur ma course. Le coup de pistolet arrive rapidement et même s'il ne se fait pas vraiment entendre, la course est lancée. Après quelques coups de bras, je suis déjà seul. Bien, j'y vais, me dis-je. Tout va bien durant cette partie natation, même si je sais que c'est la plus facile pour moi. Un peu de peine à voir la deuxième bouée mais le canoë de tête remarque mes hésitations fréquentes et se remet droit devant, il ne reste plus qu'à suivre et garder un bon rythme pour faire le trou comme prévu. À la sortie à l'australienne, je ne vois déjà plus personne et nage pour moi le deuxième tour également. Juste en dessous des 25 minutes annonce alors le speaker qui commente toute ma transition pour expliquer le déroulement d'un triathlon aux spéctateurs. J'ai de la peine à enlever les pieds de ma néoprène mais sur un long comme ça, je suis malgré tout parmi les plus rapide comme je ne change aucun habit et ne mets même pas mes chaussures de vélo dans la zone.

Belfort 2015 - T1
Sortie de l'eau en tête avec une bonne minute d'avance, content de ma natation et de ma nouvelle Zone3 Vanquish pour sa première compétition.
2015 Belfort - T1
Transition rapide pour un départ à vélo pour 87km.

À vélo, tenir autant que faire se peut

Dès le départ vélo, mon chemin est guidé par deux motos de gendarmerie dont une fait un peu le petit chien avec une voiture de secours routier loin devant mais l'autre reste à distance constante d'une centaine de mètres. Le parcours est plus vallonné que je ne l'imaginais par les descriptions de P-A qui avait fait un repérage. Je reste sur les barres bien souvent malgré tout et me mets dans mon rythme. Je ne vois personne pour l'instant donc c'est à moi de gérer, la moto ayant un rythme un peu trop irrégulier; enfin je veux dire une vitesse trop régulière, me lâchant plusieurs fois dans les montées où elle reste quelques hectomètres à la même vitesse que dans le faux-plat précédent. Je profite de ces moments géniaux, avec les encouragements de quelques spectateurs et la route toute pour moi. Après 10km, je prends mon premier Powergel et tâche de bien boire. Dans un petit village, je dois freiner un peu à cause d'une voiture, mais sinon le parcours est superbe et avec des bénévoles à tous les croisements; avec en plus les gyrophares des gendarmes dans les virages un peu serrés, j'ai l'impression d'être sur route fermée.

Petit à petit, je me dit que quelqu'un va bien finir par me rejoindre et quand j'entends une moto derrière moi, je me dis que mon heure de gloire est arrivée; selon le rythme, il me faudra tenir ou laisser partir. Mais non, cette moto est le speaker qui donne les commentaires pour les accompagnants restés sur site et qui me dit que j'avais 2'30 d'avance au 10e kilomètre. Un petit merci de la main mais rien de plus de mon côté; je ne quitte pas la position aérodynamique. Les kilomètres défilent ainsi rapidement. Je commence à me mettre un peu en danseuse dans les montées, mais je me sens encore bien et prends mon premier gel. Arrive alors l'approche du Ballon où selon un deuxième passage de la moto, mon écart est resté constant sur la boucle initiale. Le vent est alors de face et m'empêche bien malgré moi de m'économiser pour la montée; un mélange avec l'euphorie aussi sans doute qui me fais attaqué les lacets initiaux après Sewen la fleur au fusil. Zoup, zoup, quelques virolets et c'est déjà plus facile à nouveau. Les panneaux sur le bord de route me rappellent par contre que la "bosse" fait la distance d'un Mollendruz. Je peine dans la partie dans la forêt et pense alors au TDFO puis à la montée de l'Alpe l'année passée que j'avais également faite en contre-la-montre. Allez, ça n'a rien à voir et en plus il paraît que ça redescend après. Bon, il me faut quand même aller sur ma plus petite vitesse et ça m'a l'air gros encore. Je fais quoi à passer des cols en clm sur du 39-25?
Km 1 selon le panneau, et ça devient un peu moins raide. Aller grosse plaque et c'est reparti mon kiki. Enfin, pour un petit bout; il me faut remettre la petite pour la dernière partie montante mais c'est effectivement sur les barres et en mangeant une barre fruitée à maman que je passe le sommet. Remplissage de ma gourde avant avec celle de derrière au début de la descente (qui m'a valu de passer la deuxième épingle avec une gourde entre les dents, c'est peut-être mieux qu'entre les fesses... une histoire à souper de la veille).

Dans la descente, je ne prends pas de risque car la route n'est pas très bonne et je ne suis pas un spécialiste; d'autant plus que j'aime moins prendre les virages avec mon clm que mon vélo de route et que j'ai perdu mon, puis mes, verre(s)-de-contact dans le vent. Mais on est malgré tout vite au fond. Première rebosse, je tire en haut ce petit béquet gros plateau. Mal m'en a pris, car lorsque la moto me redépasse pour dire que j'avais toujours la même avance au sommet, je suis à nouveau petit plateau à cause de deux crampes simultanées dans les cuisses. Aïe! mouline, mouline! Tiens ça passe plus ou moins. Faut pas partir trop fort après la descente car le réveil fait mal. Un dernier Powershot pour la course, bien boire et pas trop forcer. 10km ça passe vite malgré tout. Et quelle magnifique image que celle de rentrer dans un parc à vélo entièrement vide.


Surpris d'être toujours en tête à la fin du vélo. Parc de transition vide! Maintenant y'a plus qu'à mener ça au bout.

Maintenant il est pour moi

Je crains avoir perdu un peu de temps avec toutes ces histoires et c'est donc au taquet que je me lance sur la partie càp. Il faut remettre une couche sur le premier tour; ça me fera du bien à moi en me donnant une petite marge mais surtout ça va scier le moral de mon poursuivant. Les cuisses se plaignent un peu dans la montée mais je cours comme une gazelle sur les trois premiers kilomètres. Les forces me rappellent ensuite à ma raison et mon état de fraîcheur. Contrairement à Troyes, j'ai décidé de ne pas m'arrêter par contre et c'est juste un peu d'eau que je me verse en courant aux ravitaillements jusqu'au 9e kilomètre. Là, je me dis qu'il vaut mieux commencer à gérer un peu et prends alors le temps de marcher une dizaine de mètres à tous les ravitos pour un verre de coca en plus de l'eau. Le rythme ralentit un peu mais je tiens bon. Au passage vers 11km, je croise Cendrine et je me dis qu'elle a dû avoir un problème en la voyant spectatrice et mon seul mot de la course sera pour lui demander ce qui lui est arrivé. Sinon, je reste inconscient du monde extérieur et avec en plus ma vue très limitée par la perte des verres-de-contact, je suis fixé à 10m et cours sans me poser de question. Au deux tours suivant, j'ai un peu peur en faisant la boucle vers le départ car je vois du monde mais me rassure au sommet de la bosse me disant que mon avance est assez grande; dur de me rendre compte de la marge exacte mais gentiment je me dis que c'est bon.

2015 Belfort - càp
Fin de premier tour en càp, ça devient dur mais il faut tenir.
2015 Belfort - arrivée
Quelle bonheur de passer l'arrivée en tête au milieu de la foule!

Je profite de la foule sur les derniers 100m en tapant la main de tout le monde à droite (enfin, sauf à maman et Cendrine collées à la banderole d'arrivée mais que je n'ai pas vues). Soulever la banderole est juste magnifique. Épuisé, je me couche par terre avant que le speaker ne me rappelle pour un tour d'honneur. J'enlève les chaussures par habitude mais ne me fais pas prié pour taper les mains de l'autre côté du couloir d'arrivée. Quand je reviens du premier côté, le deuxième concurrent arrive et j'arrête mon tour pour passer la ligne avec lui; au grand dam de maman, qui n'aura pas le droit à sa tape encore une fois.


Le soulever de banderole, juste magique! (© photo: Facebook du triathlon de Belfort)

Petit passage chez un journaliste de l'Est républicain ensuite et ravitaillement bienvenu. Je n'ai pas beaucoup mangé de la course mais ça ne m'a pas dérangé. Les crampes des cuisses ressortent à nouveau par contre et le massage est plus qu'apprécié même s'il ne suffira pas. Douches, encouragements des autres rushtistes et discussion avec quelques personnes pour finir; même si encore un peu dans le flou, je ne réalise pas trop qui est qui et ne fait pas trop de commentaires. Première marche du podium quand même! WOUHOU! Joli trophée et un bouquet de fleurs pour maman. Pas de prize-money, ce qui explique peut-être une concurrence probablement un peu moins importante que l'année passée à Troyes; mais ma course personnelle a aussi été nettement meilleure que l'année dernière.

2015 Belfort - Rushteam
Tous les concurrents du Rushteam. Dommage que Cendrine n'ait pas pu finir, très belle sortie club sinon.

Retour en groupe avec le Rushteam. Merci à tous les accompagnants d'ailleurs pour le soutien et les encouragements. Je me sens encore relativement en forme, capable de conduire sans autre. Les cuisses restent très dures par contre et rien que rester assis pendant le temps du souper est presque trop long. La nuque et le dos tirent eux aussi. Et moi qui pensais dormir comme un bébé après avoir passé le volant à P-A, je dors effectivement mais très mal; trop excité de cette folle journée.

Le lendemain, j'ai un peu mal partout mais rien d'anormal pour un effort comme celui-là. Et je vois mal comment je pourrais me plaindre d'ailleurs; avec la satisfaction, mon esprit peut vaguer à autre chose de toute façon!

1 comment
bravo beau récit et félicitation pour ta victoire
par PA the 06-06-2015 at 12:28


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Strava: CicLAvia followed by a loop around Pasadena

CicLAvia followed by a loop around Pasadena

Vélo sur Strava par Jean-Claude: https://www.strava.com/activities/315847398

35.9km - 1h26' - 279.2m D+



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Strava: Griffith park: the observatory, the Hills, the sign, the fame...

Griffith park: the observatory, the Hills, the sign, the fame...

Vélo sur Strava par Jean-Claude: https://www.strava.com/activities/315161412

60.9km - 2h29' - 744.2m D+



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