Ma dernière course de la saison avait lieu ce samedi à Morat, sur distance olympique. Etant arrivé déjà maintes fois à la « place en chocolat » (i.e. premier sans prize-money), je me disais qu’il y avait une chance cette fois-ci si je tenais la même forme qu’à Yverdon le week-end précédent. Malheureusement ce n’a pas été le cas, et ironiquement je me retrouve 7e alors qu’il y a 6 prize-money distribués…
Au départ toutefois je suis assez confiant : mis à part ma cloque sur le pied droit, rien ne m’embête vraiment et tout devrait bien se dérouler. Je choisis de partir sur le côté droit, assez éloigné des autres mais plus court à mon avis. Au final ça ne changera rien je pense puisque je me retrouve après une centaine de mètres à côté de Valentin et Sylvain. Pas eu de coups et un poil plus court, mais pas pu prendre de bulles non plus sur le départ. Kif-kif. Ensuite je suis une partie Valentin, mais ai l’impression de devoir corriger souvent ma trajectoire, comme si je dévie toujours à droite. Pareil sur le retour. Sylvain accélère un peu, il sortira devant, avec Valentin juste derrière et moi ensuite avec Julian, Arnaud et Jacques.
Quelques problèmes à sortir les chevilles de la néoprène à la transition, et je m’élance ensuite à vélo. Je distance assez vite mes compagnons de natation et prends un rythme rapide derrière Valentin et Sylvain qui roulent bien ensemble. Jonas me dépasse à 10km comme une fusée, alors que mes cuisses me tirent déjà. Sylvain s’accroche dans la montée, Valentin perd les roues mais me distance tout de même. Je suis à la limite des crampes, et ne me sens pas vraiment très bien. J’essaie de conserver un bon rythme toutefois (même s’il me faut presque m’arrêter derrière un tracteur dans la descente).
Sur les faux-plats derrière, ça devient long, mais au guidon on tire comme on peut. Un concurrent à la roue pleine me dépasse juste avant la 2e montée, vers 25km... et puis je me rends compte rapidement que c’est un groupe de 10 personnes en drafting qui me rattrapent (dont Lars, Arnaud et David). Un gros coup au moral. Une moto est bien là au 30e km, et ça s’écarte un poil, mais la moyenne doit être de 3m plutôt que 10, et je roule 1-2km/h plus vite qu’avant avec le même effort (bien que je me sois mis en dernier avec un écart raisonnable – trop honnête peut-être). Toutefois je ne me sens pas vraiment à l’aise non plus, toujours mal aux cuisses.
Le départ à pied est très pénible pour ma cloque. Et puis une fois qu’elle est ouverte et saigne bien (vers 3km), c’est les périostes et mollets qui s’y mettent (à y repenser les périostes me tiraient déjà à l’entraînement sur piste). Impossible de prendre un rythme convenable, à la limite de marcher au ravito. Et souvent l’envie d’abandonner. Mais je finis tout de même, parce qu’abandonner à 3km il faut quand même rentrer, et ensuite on peut bien faire la 2e boucle au même petit rythme, et c’est aussi du respect pour ceux comme Lars ou Colin qui font une bonne course et finissent devant ce jour-là (moi qui me plains quand je me retrouve dernier parce que les autres derrière abandonnent plutôt que de finir à une mauvaise place – chapeau aussi à Patrick qui a fini bien derrière malgré une crevaison à vélo).
A l’analyse je dirais que c’était sûrement la course de trop. Plus de fraîcheur, des jambes déjà bien lourdes (cuisses) et à la limite de l’inflammation (périostes), la tête aussi n’a plus voulu se battre à 200% contre ceux qui me rattrapent en draftant allégrement. Maintenant je suis parti pour Zurich, les études recommencent lundi. Quelques semaines de pause feront le plus grand bien (avec un peu de natation pour se maintenir). Ensuite on avisera comment je pourrai m’entraîner, mais il y aura à coup sûr quelques changements pour la saison prochaine (ne serait-ce que forcés par mon déménagement).
Retour sur un sprint pour une fois au triathlon d'Yverdon, auquel je n'avais plus participé depuis bien des années. Il est à nouveau sur le circuit en 2013, et avec du beau monde. Mais derrière un podium quasi joué d'avance (entre Sven Riederer et deux frères Salvisberg), il y a de quoi faire.
Départ en natation assez bien, avant de me faire un peu coincé par Andrea parti un peu en retrait mais plus rapide que moi (je lui monte un peu sur le dos au passage pour lui faire comprendre...). Ensuite je me retrouve dans les bulles de Jacques Louw, un des deux juniors invités (avec Sylvain). Je sais pas trop où j'en suis, mais je suis les bulles du mieux que je peux. Je décroche un poil vers la deuxième bouée, mais reste proche et sors de l'eau en 8e position. Après une transition assez rapide, je pars à vélo juste derrière Valentin et Jacques, avec Sylvain quelques 50m devant.
A vélo le rythme est assez rapide, mais je me sens vraiment bien. Dans la première montée vers Cheseaux-Noréaz je dépasse les trois concurrents, à l'aise, mais remarque assez vite que je n'arriverai pas à les décrocher. Ainsi je les laisse passer, me câle sur leur rythme. Valentin roule une bonne majorité devant, Sylvain très proche de lui. Jacques se tient à 5m de Sylvain, moi je laisse un bon 10-15m pour être sûr. De toute façon il me semble moins tirer les relances, mais mieux passer les petits virages en ville et donc suivre le rythme à 15m me convient bien (mieux que d'essayer de jouer les passes-passes à 3m). Ma tactique est la bonne je crois puisque Sylvain se fait siffler deux fois et prendra un carton (mérité à mon avis). Moi je suis trop près uniquement dans la montée sur Cheseaux-Noréaz, puisqu'à chaque tour je mouline mieux que les autres (étonnamment d'habitude c'est plutôt ma difficulté, mais là la pente était juste la bonne). Comme quoi les 300km effectués en une semaine et demie à la fin de mon travail valent la peine. Je suis sûr qu'avec moins de contraintes et plus d'entraînements je tiendrais une meilleure forme tout au long de la saison !
Finalement je me décide à faire un petit effort pour passer en tête dans la zone de change, que je quitte dans les pieds de Valentin. On courra un bon kilomètre et demi ensemble, mais comme à Lausanne son rythme est trop élevé et je dois le laisser partir. Ensuite je me bats contre un point de côté pour essayer de rattraper un australien qui est juste une dizaine de secondes devant, mais on a tourné au même rythme les 5km càp. Sylvain me reprend moins de 20s, et ça me laisse un bonne marge avec sa minute de pénalité. Jacques perd beaucoup de temps à pied. Je finis donc 6e, vraiment satisfait de ma performance. Pour une fois j'avais les jambes à vélo qui me permettaient de tirer au même rythme que les autres en étant confortable, et partir à pied sur une cadence très rapide sans problèmes de transition.
J'ai juste une grosse cloque à vif sur le talon droit, je devrais pourtant savoir qu'il faut rôder des nouvelles chaussures avant une course...
Ça faisait longtemps que je n'avais pas donné de nouvelles depuis l'Allemagne. En effet, j'ai jusqu'à maintenant toujours utilisé les compétitions pour relater mes aventures et là, les choses se sont passées autrement que prévu... avec ma toute première aujourd'hui. Mais revenons un peu en arrière pour tout comprendre.
Ma dernière news date de mon weekend en Suisse pour le triathlon de Zug et le recrutement à Lausanne. Le samedi suivant, je participe avec le RVN Freising à la RTF Berglern. Pour les inhabitué des abbréviations allemandes, en gros un club de vélo qui se rend à une "journée lausannoise du vélo". 160km au programme, mais on va en faire 190km puisque l'on fait bien évidemment le trajet Freising-Berglern à vélo. Je suis en super forme et j'emmène assez régulièrement notre petit groupe sur ce joli parcours avec des ravitaillement organisé tous les 30-40km. Au point même de recevoir un ou deux commentaires après avoir prétendu le jeudi soir que le vélo n'était pas mon point fort en triathlon. Bref tout va bien et lorsqu'un des membres sur le retour dit de revenir le lendemain (les rdv traditionnels étant les mardis soir, jeudis soir et dimanches matin), je ne comprend pas l'humour et me rend véritablement au point de rencontre de Marzling. Aucune des petites chochottes ne sera présente (non, je rigole, ça roule plutôt bien en général avec même régulièrement des 30-32km/h de moyenne), mais nous sommes malgré tout 6 à partir pour un tour. Après quelques kilomètres, nous avons évité l'aller-retour sur Berglern et suivons le parcours de la veille... et bis repetita placent.
Sauf qu'après environ 60km, pour moi c'est l'accident. Au fond d'une descente, nous devons tourner à gauche sur la route prioritaire. Le première passe sans soucis mais nous dit de faire attention à une voiture venant de la droite. Petit coup d'oeil et je me dis alors qu'il y a le temps de passer. Le deuxième du groupe que je suis me donne également l'impression de s'élancer et je ne freine donc pas. Malheureusement, il a eu l'idée - très drôle à mon avis - de freiner et rester sur le côté gauche de la chaussée pour laisser passer la voiture à droite. Du temps que je remarque cela et freine comme je peux, je me fait coincer pas lui à l'intérieur et fini par tomber sur le côté droit. Heureusement je ne tombe pas très vite et suis encore sur le côté gauche de la route (et de toute façon la voiture à eu la place de s'arrêter avant le carrefour). Je me relève et dis bien évidemment que tout va bien quand on me le demande même si j'ai très visiblement l'air déboussolé. Le bras droite me fait tout de suite soucis mais je peux le bouger sans problème. Après avoir écarté le frein et le compteur avant pour laisser un peu de place a une roue clairement voilée, me voilà à nouveau en selle pour retourner sur Freising. La suite se fait malgré tout un peu en serrant les dents, le plus dur étant surtout de freiner avec un bras droit qui tire et le frein gauche complétement ouvert. Un des membres me raccompagne gentiment jusque presque chez moi, mais je suis par contre seul avec mon dilemme de savoir si c'est grave ou non. Je me douche donc pour commencer et prends ensuite la seule décision de la situation: allô maman, bobo! Et oui, je sors trouver internet et appeler la maison par Skype (car c'est aussi la période où internet ne fonctionnait pas à la maison, raison de plus, ou excuse bidon, de ne pas poster plus souvent). Bref, après quelques heures, le coude me fait de plus en plus mal et je me rends donc à l'hôpital malgré aucune trace extérieure si ce n'est un peu râpé et la moindre rouge. Le verdict est par contre assez direct après la radio. La tête du radius est fracturée et il faut immobiliser. Je me retrouve donc avec une sorte de mi-attelle mi-plâtre que l'on me changera pour un vrai plâtre après une semaine (et beaucoup de complications pour faire une radio avec une carte d'assuré suisse). Et ainsi passe juillet. Quant à août, il s'agit de reprendre les entraînements, avec pas mal de vélo (toujours avec le RVN Freising qui a un bon groupe), principalement des footings en càp et plusieurs 3km de natation (avec pendant plusieurs semaines l'impression de ne pas savoir nager à force de ne pas pouvoir tendre complétement le bras, mais les progrès vont vite); le tout aggrémenté de quelques séances de physiothérapie. Arrive septembre et le tout est oublié comme j'ai envie de le dire même si des marques restent indéniablement.
Premièrement, mon coude craque plus fréquemment, mais voilà trois semaines environ que je n'ai plus du tout de mal en faisant tout et n'importe quoi comme mouvement. Plutôt positif donc. La course d'aujourd'hui, composée à la manière d'une corrida de 5 petits tours en ville avec un peu de sections pavées, m'a par contre rappelée que la vitesse me fait encore défaut. Je n'avais pas véritablement d'objectif très précis, mais comme je disais jeudi encore à un collègue de TI, "34' c'est mon record, 36-37' je devrais valoir maintenant et en-dessous de 38' j'ai toujours réussi depuis plusieurs années maintenant". Enfin, ça c'était avant, car après un premier kilomètre trop rapide pour la forme du moment (je nomme 5e du peloton en 3'20 et déjà bien largué par la tête), je perds rapidement du rythme et finis constant mais sans force, ni style, ni légerté, ni dynamisme, ni satisfaction personnelle en regardant passer les concurrents au fur et à mesure (et même 2 concurrentes) pour terminer très déçu en presque 39'. Ma foi, il ne fallait peut-être pas s'attendre à un miracle... même si je continue à penser que j'aurai pu espérer mieux.
Je ne m'attendais pas à grand chose pour le triathlon de Lausanne, après quelques déceptions à Genève et Nyon, ainsi que trois semaines de travail bien chargées m'ayant laissé que peu de temps pour l'entraînement (je crois tourner autour des 7-8h hebdomadaires). Durant les week-ends, une sortie à Munich avec Matthieu et Daniel et une via ferrata avec les amis du boulot à Moléson. Quasi pas touché le vélo, si ce n'est pour notre belle ballade dans les Alpes avec Gianna, Pierre-André et Grégoire (le parrain à Daniel): Nufenen, Gotthard et Furka pour un 100km avec plus de 3000m de déniv +.
Il y a deux courses PRO au circuit le même jour avec Uster, belle aberration lorsqu'il y a 8 participants à Lausanne et 3 à Uster !
Le lac Léman s'est un peu agité le dimanche du triathlon, et ce sera donc avec quelques vagues qu'il faudra compter pour la partie natation. Un départ un peu surprise (une sirène tout à coup sans avertissement) et c'est parti pour 1500m. Je n'aime pas vraiment ces vagues de front qui cassent le rythme en continu et perd donc un peu de terrain (j'ai l'habitude de nager en glisse avec des mouvements longs et lents). Dès le demi-tour ça va mieux avec les vagues dans le dos et je reviens sur Valentin avec qui je sors de l'eau. Transition assez bien réussie (sauf pour une cheville ne voulant pas sortir de la néoprène. J'aurais préféré nager sans d'ailleurs), et départ pour notre parcours vélo bien exigeant avec 6 boucles et une petite.
Valentin part très fort sur la première montée d'Ouchy et je prends alors mon rythme perso: Montée d'Ouchy en danseuse au départ, moulinant ensuite le sommet, relancer un peu jusquà la place Milan et rattaquer Marc-Dufour en petite plaque, bien tirer l'avenue de Provence, pas trop de risques dans la descente de la Vallée de la Jeunesse et puis enfin retour guidon de tri vers la Place de la Navigation. Le vent souffle alors et tout seul c'est pas facile à emmener du braquet. Sur le deuxième tour les montées passent bien aussi, mais un peu de peine sur le plat de retour, je me dis que ce sera long 40km.
Et petit à petit je remonte des Age-Group qui sont partis 5min après moi. Du monde sur le parcours ça fait du bien ! Etonnament d'habitude on se plaint de la surcharge à Lausanne et là j'étais content d'avoir du monde. Et tant que l'on ne force pas la descente pas de problèmes. J'ai juste du une fois mettre la main sur la hanche d'un concurrent pour éviter qu'il ne me pousse dans les barrières. Mentalement je me dis aller rattrape celui-là en blanc devant, puis le petit groupe ici, etc. Beaucoup de monde encourage aussi le départ de la montée d'Ouchy, ça fait du bien d'arriver à ce fameux virage.
Et puis perdu dans mes dépassements de populaires, j'entends sur la 7e et dernière montée de l'avenue d'Ouchy Philip qui me lance "t'es bien, Valentin est à 25 secondes". Après coup, j'apprends qu'il m'a pris 25s sur le premier tour et plus rien ensuite. Chouette ! Je le reprends même à l'entrée de la zone de change en train de tirer une crampe à la cuisse.
Départ juste devant Valentin donc, assez fort pour essayer de la lâcher lorsqu'il ressent encore sa cuisse. Malheureusement il s'accroche fort. Une deuxième tentative après presque 2km d'accélérer un peu le rythme, un peu trop élevé pour 10km par ailleurs. Rien à faire, et il passe devant sur le 2e des 4 tours. Je m'accroche jusque vers 4km500 avant de décrocher et perdre petit à petit du terrain. Mon rythme diminue un peu, alors que lui accélère et retrouve gentiment des forces. A la fin de ma troisième boucle, Manuel Küng me prend un tour (mais j'ai l'impression qu'il me remontait que très gentiment). Et j'ai tourné les 7 premiers kilomètres environ au rythme de Nicola Spirig, avant qu'elle ne me remonte gentiment avec un joli coup d'accélérateur. J'arrive pour 50m à passer la ligne avant elle tout de même (mais elle était partie 2 minutes derrière).
Un peu mal aux articulations des genous et chevilles, c'est vraiment le moment de changer de chaussures (elles étaient déjà commandées mais pas encore arrivées).
Au final vu mes conditions d'entraînements récemment je pense que c'est la meilleure performance que je pouvais espérer. Une semaine de plus de travail (que je viens de finir au moment d'écrire la news), et puis le reste s'enchaînera très vite: deux semaines de vacances qui incluent un déménagement à Zurich, et le début des études de master à l'ETH tout bientôt. Reste encore au niveau sportif Yverdon le 8 et Morat le 14 septembre.
Quelques photos sont en lignes (lien de côté).