Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

News

Uster triathlon, CS PRO & U23

Dernière course du circuit PRO avec les championnats suisses de ma catégorie à Uster. Long voyage en voiture pour y aller avec une autoroute surchargée par le retour des vacanciers et la street parade de Zürich. On arrive à temps malgré tout grâce à la marge prise en partant.

Je passe les détails de l'échauffement qui est devenu une routine depuis le temps pour arriver directement au briefing et à la natation. Le parcours est un peu compliqué avec un tour extérieur à faire d'abord puis une sortie de l'eau et 50m de course à pied pour replonger et faire un tour en ne prenant que les deux bouées intérieures. Tout ça pour 500m de natation. Enfin, bref il me semble avoir bien compris et je suis fixé sur la première bouée à prendre au départ. À ma droite Sylvain et le groupe partent beaucoup à droite mais sûr de moi je fonce droit sur la première bouée, jusqu'à ce que le type à ma gauche me passe complet dessus... Je décide de suivre quand même du coup et apprandrai par la suite que celle-là ne servait à rien. Merde! Moi qui avais pris un bon départ et me sentais très bien niveau sensations, me voilà à pousser toute la fin du parcours pour accrocher un groupe. Je sors finalement avec les autres avec qui je suis d'habitude mais je me sentais capable de faire mieux.

Uster 2015 - T1
Motivé à block en T1 après cette erreur en natation

À vélo, je me sens bien également, mais personne n'arrive à faire rouler le groupe. C'est toujours le même sénario: quelqu'un va devant tirer un bout et dès qu'il se décale la personne derrière lui essaie de refuser le relai le plus longtemps possible, ce qui finit par casser notre rythme. Je me retrouve même au premier demi-tour du parcours à prendre une dizaine de mètres d'avance sur notre petit peloton parce que personne ne semble vouloir suivre. Je dois malheureusement attendre les autres comme cela ne vaut pas la peine de se fatiguer sur 2 tours et demi encore sans gagner de temps sur le groupe. Notre rythme est si cassé que c'est finalement un anglais accompagné de Colin qui vont nous rattraper au début du troisième et dernier tour vélo et l'anglais va tirer quasiment à lui seul ce dernier tour pour presque rejoindre le groupe de devant où l'entente ne semble pas très bonne non plus.

Uster 2015 - vélo
Relance après le demi-tour

Je fais une realtivement bonne transition ensuite puis un départ course qui me semble OK sur 300m. Puis voilà, la crispation niveau respiration (et peut-être aussi ce tendon gauche toujours qui me impacte négativement sur ma technique de course) me reprend comme à Lausanne. La fin sera très dur et je ne peux que regarder de loin tout le groupe partir. Dur, dur donc et manqué aussi en conséquence mon objectif de 3e U23 puisque Colin a nettement mieux couru que moi. Quelques regrets pour la natation, mais comme le vélo n'a pas bien marché pour tout le monde, je ne serais parti qu'à peine plus devant à pied et pas possible de faire le résultat éspéré avec une course pareille. Et avec des si...


Grosse grimace à l'arrivée d'une càp plus que difficile

Pour la fin de cette saison, je ne planifie plus que le triathlon de Morat où je ferai le "Medium" soit 1.9-84-20 avant une pause et la planification de quelques courses sur route cet hiver et des triathlons de la saison prochaines.



Copy the text from the picture

Edit style basic | advanced

Santa Barbara Triathlon

Une fois n'est pas coutume, le récit ne se trouve pas sur ce site, mais dans le Tricycle du Rustheam Ecublens (pdf)


Voici une copie (la version publiée dans le Tricycle contient des images supplémentaires, ainsi que d'autres articles intéressant sur les activités du Rushteam) :

Home Run – 2015 Edition

Une saison de triathlon est souvent (toujours ?) marquée par une course à la maison – traditionnellement Lausanne, et 2015 étant une saison particulière, il lui fallait un Home Run particulier, le week-end de Lausanne.

2015 pas comme les autres

Mais revenons quelque peu en arrière tout d’abord, à 2015 qui commence sous les drapeaux de la caserne de Dübendorf (ou dübi pour les intimes). Après un hiver chargé en ski de fond, ma première course se fait à Payerne, sur 10km. Et les sensations sont terribles : je m’attendais à un chrono pas exceptionnel, mais dans la tête j’ai craqué bien avant mes prévisions, et ne suis jamais rentré dans la course. Un changement de mentalité s’impose, oublier la montre et prendre plus de plaisir, pour moi-même. Changement payant puisqu’à Kerzers je réussis une course presque parfaite, battant au passage quelques PRO (enfin en tout cas un – oui je veux dire Daniel ;)).

Enfin libéré de mes obligations, je passe un week-end magnifique comme d’habitude à Porrentruy, mais aussi plus difficile que la saison passée, ah les kilomètres me manquent. On me refuse la participation à Wallisellen, puisque partant pour les US peu après je n’ai pas pris de licence PRO. Je serai donc spectateur avec les jambes qui me titillent malgré tout. Les 20km de Lausanne seront l’occasion de se défouler, encore une belle réussite, et satisfaisant pleinement l’objectif de l’année passée (où j’étais un peu à côté malgré une bonne – meilleure ? – préparation).

Le grand départ s’ensuit pour la Californie, son soleil brûlant, ses plages, la visite des parcs nationaux avec Nadine, l’accommodation au laboratoire et à la ville si grande qu’il me faut 45km pour rejoindre l’océan ! Peu de sport le mois de mai, en voilà une nouveauté ! Et quand je lis les premiers récits de courses sur le forum du Rushteam, me revoit-là l’envie de courir. Il m’en faut donc peu pour m’inscrire à un semi-iron réputé difficile à une semaine de la course, début juillet. June Lake, me voilà !! Le cadre est splendide, la natation et le vélo se déroulent bien, mais la préparation un peu aléatoire se paie cash dans un parcours càp très vallonné.

Après tant de particularité, il faudrait bien justement une course que je puisse préparer sur plusieurs semaines, et Santa Barbara fin août semble opportun. Juste le temps de placer une semaine de récup, un bloc d’entraînement, quelques bonnes intensités à J-15 puis 7 jours et un taper pour me présenter en pleine forme. En réalité ça se modifie un poil en fonction de la charge de travail au labo, de douleurs au mollet droit, et de la canicule apportant 42°C à une semaine de la course, mais ça c’est tout le travail d’adaptation.

Santa Barbara

Vendredi donc prise des dossards avec mon coloc qui court le sprint du dimanche, et une bonne nuit de sommeil à Isla Vista, chez un ami Suisse étudiant à UCSB (enfin c’est le plan, mais quand il faut se lever à 4h35 je pars au lit à 20h, et je découvre qu’Isla Vista est une ville-campus étudiantine à part entière à environ 20km de Santa Barbara, c’est donc bercé par la musique des voisins de gauche et le beer-pong de ceux de droite que je somnole allongé).

Samedi matin départ de bonne heure sur le lieu de la course (alors que mes voisins sont à peine couchés). Je serai dans la 5e vague, drôle d’idée (les PRO partent premiers, suivis par les AG en ordre décroissant). L’océan est de température agréable avec néo, mais ça irait aussi sans, salé évidemment (je remarque avoir une drôle de tendance d’avoir toujours de l’eau dans la bouche en nageant), et sans requin (enfin je crois, paraît qu’un kayak c’est fait attaquer deux jours plus tôt. Peut-être que toute cette agitation l’a juste effrayé ?). Rapidement je me retrouve 2e de ma vague, et après la première bouée et quelques 300m on se prend à zigzaguer entre les vagues précédentes. Avec la houle et les dépassements, dur de suivre dans les pieds, mais je me repère quand même plus ou moins. La fin de la nat (1600m) se passe sans histoire et je sors 3e (4?) de ma vague, juste derrière un relai. Transition rapide et départ pour le vélo le long de la côte. Pas trop de vent aujourd’hui, c’est parfait (parce que rapide mais aussi et surtout parce que l’humidité de l’océan mettra du temps à se dissiper, et on se retrouve donc avec des conditions fraîches).

Commence donc pour moi une chasse au contre-la-montre : je suis un des rares sur vélo de course traditionnel avec petit guidon de tri draft-legal, et pourtant je rattrape beaucoup de vélos bien plus « aéros », qui parfois se mettent à former un train de cyclistes derrière ma roue. Peu importe, je fais ma course, me dis-je sur le premier tronçon. Avant de me rappeler que le profil présente 3 côtes. Parfait : une attaque sur la première en danseuse et paf le groupe explose (mis à part un autre cycliste qui m’accompagnera plus ou moins sur la moitié du parcours). Scénario idem jusqu’à la 2e bosse : quelques faux-plats ou je rattrape du monde (qui parfois se prennent l’idée de me dépasser en faux-plat descendant) et boum tout le monde (sauf le même à nouveau) disparait dès la montée. La descente est un peu mauvaise, je reste très prudent. Sur le retour un arbitre nous force à freiner (quelle idée lui a-t-il prise de respecter les panneaux 20mph ?). La troisième montée arrive, là plus grand monde avec moi, et les deux clm qui m’accompagnent me lâchent dans la descente puis les derniers 5 kilomètres vers la transition. Je gère tranquille, ravitaillant comme il faut – redoutant un peu le mollet sur la càp.

Rassuré dès les premiers pas, je peux pas dire autrement. Je me sens vraiment bien, le ravito a bien passé aussi (mélange de powershots solide et de 2/3 iso 1/3 coca dégazéifié liquide), je vole le long de la plage, et reprend mes deux cyclistes en un rien de temps. Un coup d’œil à la montre : après un départ en 3’20 sur 500m, je stabilise à 3’45 les premiers kilomètres pour passer à 5k en 18’30. Un peu de ballonnement dans le ventre, mais ça passe vite. Une petite montée m’attend, et elle passe presque sans efforts. Juste un peu d’eau aux ravitos alors que le soleil pointe son nez. Je croise une fusée en tête puis plus personne. Enfin des concurrents en face alors que j’approche du demi-tour. Un seul de ma catégorie, et avec 8km à parcourir il compte 600m d’avance. Aller on se motive, c’est maintenant qu’il faut essayer ! Passage aux 10km en 38’09, et puis attaque de la descente à vive allure : je le vois en point de mire, accélère la cadence à 3’25 en profitant de la descente et le passe après un peu plus de 12km (il se met à marcher peu avant, je lui tape alors sur l’épaule et lui lance un « keep going » pour le motiver un peu). Me reste 4km, dont les deux derniers seront plus pénibles parce que la cheville gauche montre des signes de fatigue mais aussi les pieds forment de nombreuses cloques avec le sable et l’humidité (pas de chaussettes – évidemment). A un mile, l’encouragement opportun : “Home Run boy, way to go! Go get it!” Je passe au-dessus de l’heure pour les 16km à quelques secondes près, hyper-content de ma course.

Une préparation qui a été payante, et une gestion de course qui a permis un càp dont je suis fier. Première place de la catégorie 20-24ans, 6e overall derrière 5 PRO (en 3h02, à 7min du 2e mais 21 du 1er !), qui sont partis malheureusement bien plus tôt donc aucune comparaison possible pendant la course.

En spectateur

Je passe ma journée de samedi à flâner à travers Santa Barbara et Isla Vista pour regarder la course sprint du dimanche, l’occasion de voir aussi certains détails qu’on n’apprécie pas forcément en tant que coureur :

  • Le rituel d’un départ américain : tout le monde s’échauffe dans l’eau bien avant le départ, parce que 10 minutes avant on appelle les participants à sortir. Les lifeguards (qui portent de nos jours un espèce de skinfit manches longues blanc en plus du traditionnel short/bikini rouge – je suppose pour limiter le nombre de noyades simulées) font une démo où ils partent tous en courant dans l’eau avec leur surfboard, puis on chante l’hymne national, la main sur le cœur, tourné vers le drapeau, avant de se battre pour la première ligne.
  • Les bénévoles : comme cette dame du tri-club local qui nous guidait dans la zone de change le jour précédant, chante l’hymne national a cappella le matin même à quelques minutes du départ, et participe ensuite à son triathlon sprint. Elle me reconnait sur la plage, et me demande comment mes cloques ont guéri pendant la nuit !!
  • Mon coloc, qui en bon Américain, la cinquantaine, est convaincu qu’il est capable de faire un triathlon. Après June Lake, il se décide donc de s’inscrire (il était semi-PRO en football américain – j’apprendrai plus tard que par semi-PRO il veut dire membre du team de son gymnase). De multiples achats (2 néos, tuba, pull-boy, vélo, casque, compteur, chaussures, abo fitness et piscine, etc) et moindres entraînements (max 15km vélo, 5km pied et 80m nat sans s’arrêter) plus tard il semble confiant – un peu trop d’ailleurs : 4min30, c’est le temps qu’il estime pour 500m de natation (en ayant compté sur 25m dans sa tête). Evidemment les doutes arrivent avec l’approche de la course (« J’aime me pousser au fond pour me reposer, je pourrais faire ça dans l’océan ? », « Pourquoi ils mettent 4 grosses bouées oranges, plutôt que plein de petites, il y aurait plus de place pour que des gens se reposent ? » et j’en passe). Après 50m, il perd l’orientation, et se fait ramener à bout de souffle par un lifeguard sur la plage (moi j’aurai choisi une lifeguard m’enfin on se noie pas toujours là où on veut). Alors qu’on lui dit de retourner vers la zone de transition prendre ses affaires et rendre la puce, il choisit d’enfourcher son vélo et de partir sans gêne sur la fin du parcours ! En passant la ligne, ses commentaires seront : “I could’ve done it if I really wanted to!” et “I’m surprised the average population is in such good shape!”.
  • Le matériel ne fait pas tout : la course des enfants est particulièrement flagrante. C’est l’occasion de voir deux jeunes filles de 15 et 16 ans poser leur contre-la-montre carbone en trifonction club et avaler un gel en T2 en même temps qu’une jeune nageuse en maillot de bain et city-bike !
  • Enfin, et je m’arrêterai là : un unijambiste qui m’a impressionné de volonté. Le voilà qui arrive avec des béquilles sur la ligne de départ, les refile à un ami, sautille sur une jambe jusque dans l’eau, enfile une prothèse en T1, effectue le parcours vélo, change de prothèse en T2, et part à pied dans le top20 du sprint !! Il a pris son temps en boitillant sur les 5km, mais mille fois mérité l’ovation en passant la ligne d’arrivée !

La suite…

… est encore bien incertaine, mais peut-être bien que je retenterai ma chance sur un semi-marathon vers la fin octobre (pour essayer, comme aux 20km où 2015 a effacé une perf de 2014 malade, d’effacer un chrono pourtant potable d’Amsterdam blessé au genou). Mais pour cela on verra d’abord d’ici une bonne semaine comment mon mollet récupère de mes efforts. Et ce sera ensuite l’écriture de ma thèse de master, le retour en Suisse, et – je l’espère – la préparation d’une saison 2016 beaucoup plus traditionnelle. Enjoy and be safe ! comme ils disent par ici.



Copy the text from the picture

Edit style basic | advanced

Triathlon de Lausanne

Après le longue distance de Belfort et les sprints du circuit PRO suisse, Lausanne est mon premier (et peut-être bien unique) triathlon distance olympique de la saison. Un peu étrange, mais bon je dois bien avoué que ça m'a bien plu de faire le grand-écart sur ces deux distances cette année. Lausanne est toutefois la course locale, et même si ce n'est pas un objectif, je tiens à y participer et à bien faire pour confirmer la bonne performance de Nyon.

En natation, je pars bien même si je peine un peu à faire la différence par rapport aux autres concurrents à côté de moi. Il faut dire que je suis parti en plein milieu avec le groupe le plus rapide. Je finis donc dans ce qui me semble être un groupe à 3 puis à 4 avec quelqu'un qui nous rejoint depuis la droite. Je suis calé dans les pieds d'un des deux de devant et le rythme me semble ralentir un peu au bout d'un moment avec un des deux qui s'excite beaucoup et tape de gros battements parfois irréguliers. Je reste malgré tout derrière presque jusqu'à la fin, en me glissant juste entre les deux sur les derniers mètres pour être officiellement deuxième en sortie de l'eau (mais dans un mouchoir de poche). Bonne natation en 19' soit mieux encore que l'année passée.

La transition n'est pas des plus réussie ensuite avec mon porte-dossard qui a été déplacé sur mon casque probablement par un officiel et qui m'a perturbé. Je suis tout de même crédité du meilleur temps de transition par datasport, à se demander si la puce n'a pas déclenché plus tôt car ma place est juste à côté du tapis pour monter sur le vélo. La première montée de l'avenue d'Ouchy est ensuite très dure pour les cuisses qui se plaignent déjà. La suite du vélo se fera en chat et souris avec Barfuss. Je ne suis pas trop mécontent pendant le vélo même si Koutny comme Arnaud Zbinden me prenne rapidement beaucoup de terrain. L'impression d'être à l'aise n'y est pas non plus et entre les changements de rythme très fréquents, les relances et le monde à dépasser, ça ne m'étonne pas tant que ça après coup de ne pas avoir fait un si bon temps (car même en enlevant un peu qui manquerait hypothétiquement à la première transition, mon temps de vélo est moins d'une minute meilleur à celui de l'année passée alors que je pense m'être amélioré plus que cela).

La vraie déconvenue viendra par contre de la course à pied. Dès les premiers hectomètres j'ai de la peine à respirer et ai le souffle coupé dès que j'essaie d'allonger la foulée. Le pied gauche me tire aussi sur un bon kilomètre au début. Rien ne va et j'ai plus l'envie de continuer. Je m'accroche malgré tout en pensant que cela passera mais pas vraiment. Le pied se remet mais je n'arrive pas à retrouver ni mon souffle ni ma technique. Je boucle donc le parcours en 36', soit plus de 4' derrière les meilleurs temps et bien 1'30 de moins bien que l'an dernier. La déception est grande sur mon visage à l'arrivée et encore pendant plusieurs jours ensuite à me demander les raisons de toutes ces difficultés (la distance olympique? une certaine fatigue, notamment avec le pied en course? le parcours vélo de Lausanne?). Rien ne sert toutefois de trop analyser avant Uster ce samedi, la dernière course PRO de la saison et championnat suisse dans ma catégorie U23. 



Copy the text from the picture

Edit style basic | advanced

Tri Nyon

Entraînements de juillet

Pas beaucoup de nouvelles de ma part sur ce blog dernièrement, et c'est parce que j'avais décidé d'opter pour une stratégie un peu différente des dernières années pour le mois de juillet. Aucune course à mon programme en faisant notamment l'impasse sur Zurich ou Genève (où je n'étais de toute façon pas qualifié cette année vu que c'était Championnats d'Europe), ce qui m'a permis de me focaliser sur les entraînements.

Le début du programme a dû être légèrement revu à cause de mon tendon d'Achille gauche qui me rappelle toujours à l'ordre depuis Sempach et j'ai par conséquent réduit la chage sur la première semaine après cette course. Mais par la suite, j'ai pu faire beaucoup de vélo et pas mal de course à pied également, tandis que le nombre d'entraînements natation est resté très restreint puisque mon but était de pousser sur les autres disciplines.

Mon gros bloc a notamment été conclus par un tour de trois jours avec Philip dans les cols des Alpes (cols de Romme, de la Colombière, des Aravis, des Saisies, Cormet de Roselend, Petit-Saint-Bernard et Grand-Saint-Bernard) suivi deux jours après par un enchaînement Col de l'Aiguillon - 5x1000 sur piste. La fatigue s'est faite ressentir quelques jours plus tard, principalement au niveau sensations lors des entraînements, mais je me sens malgré tout bien lorsque ma "reprise" pointe le bout de son nez à Nyon.

Premier test à Nyon

La deuxième partie de la saison commence en effet pour moi à Nyon avec la quatrième course de la PRO league. L'objectif est clairement de marquer des points pour enfin figurer dans ce classement PRO mais aussi voir si la stratégie choisie cette année a été payante. Avant la course, mes principaux points de doute sont: 1) mon tendon qui va mieux qu'en fin juin - début juillet mais qui n'est pas totalement guéri 2) mon niveau natation suffit-il pour prendre un bon groupe chez les pros? et 3) moi qui n'aime pas la canicule, j'ai eu le droit à la pluie à Nyon et je me réjouis des températures un peu plus fraîches; j'espère par contre que personne ne lancera d'attaque dans la descente car je ne suis pas fan du virage à droite en bas au fond sur route sèche et encore moins sur route mouillée voire détrempée.

2015 Nyon natation
Sortie de l'eau.

Suite au peu de participants annoncés en pro, notre course a finalement été mélangée avec la catégorie junior. Dès le départ j'ai l'impression de me battre sans arrêt en natation: avec Valentin à ma gauche, Pio-Loco à ma droite et moi-même qui tape l'eau plutôt que de glisser. J'essaie d'accrocher le rythme malgré tout et de rester dans des bulles pour ne pas sortir seul. Après la bouée (où j'ai dû me battre une fois de plus), Je dépasse un australien avec qui j'ai fait causette à l'échauffement pour essayer de suivre les pieds car il me semble qu'il laisse partir un groupe. À la sortie de l'eau, un groupe de 5-6 coureurs n'a pas l'air très loin effectivement, et c'est donc plein gaz que je me fait la montée en direction de la zone de change. Je n 'arrive pas à raccrocher malgré mes efforts et mon souffle presque à bout me force à ralentir un peu dans la petite redescente sous le tunnel. Transition express ensuite et montée sur le vélo avec un seul objectif: être dans le pack avant la montée si possible et au pire dans la première montée à vélo pour rouler avec eux. Pas de risques par contre sur le stade où je me méfies des petits virages sans doute glissants... et avec raison, puisque j'entends un autre tomber juste derrière moi. Mais une fois sur la ligne droite, je ne prends pas la peine d'enfiler les chaussures mais fonce sur le groupe. Juste au moment où je les rejoins, ils ralentissent encore un peu pour descendre du trottoir et je peux m'occuper à mettre mes chaussures (en refusant un premier relais vu qu'ils commençaient à les mettre en place). La montée se passe bien ensuite et nous revenons même sur Sven Riederer esseulé (et qui semble nous attendre) avant que lui et Van Berkel ne mettent du rythme dans le peloton. Il ne reste plus que Max Studer devant mais il est en point de mire et il ne fait presque aucun doute que la jonction va se faire. Au virage suivant, je me retrouve en tête et bien qu'il me semble le prendre gentiment, un trou s'est fait derrière moi. Personne ne veut prendre de risque et ça freine très fort dans les virages. Tant mieux, voilà qui me rassure pour la descente. De toute façon, mieux vaut attendre le groupe que partir seul à ce moment-là. La suite serait dynamisée par Van Berkel principalement qui tente de réduire la taille du groupe et Riederer qui essaiera un forcing également, entre temps le groupe roule relativement bien mais sans trop forcer et se regarde parfois comme lorsque nous passons devant les supporters à l'entame du deuxième tour. La montée est relativement facile et le rythme peut élevé et je me retrouve même en tête prêt à répondre à une attaque. Elle viendra seulement à la fin de la montée et sur la première partie plate après le virage à droite. 3 ou 4 sont partis avec Van Berkel, Riedere et Haller notamment. Je tire pour crocher mais parvient tout juste à limiter l'écart à 5m sans pouvoir revenir dans la roue et malgré mon signe du coude personne ne veut m'aider à crocher. Je force un peu la main en me décalant alors et quelqu'un passe heureusement prendre un relais pour refaire la jonction. Le peloton a un peu souffert bien que quelques-uns reviendront dans les virages suivants me semble-t-il. La fin est plus tranquille malgré une descente un peu plus tendue qu'au premier tour où je me retrouve dernier à prendre le dernier virage et à remonter sur le trottoir pour accéder à la zone de change. J'aurais pu forcer un peu pour poser le vélo plus devant du groupe mais j'ai préféré me préparer à la partie course à pied en buvant un dernier coup et ouvrant ma trifonction.

2015 Nyon fin du vélo
Fin du parcours vélo, prêt pour la transition.

Encore une fois, je ne prends pas de risques sur le tartan et freine passablement pour descendre du vélo. Mais à partir de là, je fonce pour refaire une transition express et bien partir dans le groupe (ce qui est plutôt réussi par ailleurs puisque j'ai le meilleur temps T2). D'entrée de jeu, je me sens bien et vais me caler sur Van Berkel en partant fort. Après coup, je suis peut-être parti un peu vite, puisque la montée puis surtout la descente sur le pont me forcent à réduire un peu le rythme. L'aller-retour suivant est plus difficile pour moi avec Pio-Loco puis Grosheny qui me dépassent. Après la deuxième montée, j'arrive à remettre plus de rythme dans ma foulée et revenir sur Grosheny pour le passer finalement à quelques centaines de mètres de la ligne (après m'être calé 100m dans sa foulée) et éviter par la même occasion de justesse le retour de Bäckström.

2015 Nyon càp
Sprint final pour l'arrivée.

Premiers points PRO et premier prize-money

En général, je suis très content de ma course. La natation aurait pu un peu mieux passer mais sinon j'étais pas mal à vélo, et surtout pour la saison PRO, j'ai fait une nettement meilleure partie course à pied que d'habitude. Certes mon rythme n'a pas été constant tout du long, mais je n'ai pas eu de gros coup de mou comme chaque fois sur le début  (aussi bien à Wallisellen, qu'à Zug ou qu'à Sempach). Cela me permet de finir 6e overall et 4e pro puisque deux juniors m'ont battu. Je marque ainsi mes premiers points pro (10 premiers uniquement) et obtiens aussi mon tout premier prize-money dans cette PRO league (tout comme Jean-Claude avait obtenu un prize-money l'année passée à Nyon).

2015 Nyon podium
Content de la 6e place, dans les points et le prize-money.

Prochaine course dans deux semaines à Lausanne avec certainement mon seul olympique de la saison et ensuite la semaine suivante à Uster avec les championnats suisses U23 où il faudra confirmer la bonne performance de ce week-end.



Copy the text from the picture

Edit style basic | advanced

June Lake Triathlon

En road trip le weekend du 4 juillet aux US direction Lake Tahoe, j'apprends l'existence d'un triathlon dans les montagnes de l'Eastern Sierra, sur distance semi-ironman. Il en faut peu pour me convaincre de m'inscrire, d'autant que les compétitions me manquent depuis mon départ pour la Californie, en visite à Caltech. Durant la semaine passée je règle donc l'inscription, trouve un hôtel, prend congé pour vendredi, achète une licence de triathlon américaine, quelques Powershots et Cliff bars, du talc (pour les chaussures), scotch (pour coller les gels) et m'arrange pour trouver une voiture (finalement mon coloc me proposera très gentiment de m'y accompagner). Tout ça se passe très vite, et j'ai peu de temps pour réaliser que je me suis lancé dans un parcours annoncé très difficile, à plus de 2400m d'altitude.

Arrivé sur place le jour avant la course, la météo est plutôt chaude au soleil, mais on annonce frais le matin ("vous avez pris un coupe-vent pour les premiers 20km principalement descendant?" - euh non, moi j'avais plutôt peur de souffrir de la chaleur en Californie...). Peu importe, je prends mon dossard sous "late registration" et assiste au briefing, qui est plus confus qu'autre chose mais avec quelques infos importantes dont: "il n'y aura pas de vélo ouvreur car la pente du trail est trop forte pour passer en vtt" !!

Natation

Le matin de la course il fait froid, environ 10°. Le soleil se lève gentiment sur un paysage magnifique. L'eau est annoncée à 18° mais elle me paraît chaude. Je prépare ma zone de transition et m'échauffe, mais peut-être pas assez longtemps. La sécheresse de la région fait qu'on aura pied sur une bonne partie de la natation, mais interdiction d'utiliser le sol comme propulsion. Dès le départ je prends le large par rapport aux gens situés autour de moi et passe la première bouée en deuxième position. Je me sens un peu comprimé dans ma combi, sûrement un manque d'échauffement sérieux. Je perds quelques mètres sur le leader et serait tout du long en deuxième position à une petite dizaine de mètres maximum. Après une petite boucle on repasse vers le départ pour une grande boucle, là mes sensations redeviennent meilleures et j'ai l'impression de glisser un peu mieux. Sur la toute fin de parcours j'arrive même à revenir dans les pieds du premier, et à le passer en sortant sur la plage. Le speaker annonce alors le premier du longue distance (moi) avec le leader de l'aquabike (il y avait une catégorie de ceux qui ne courent pas), qui se trouve être un excellent nageur, qui est déjà sorti 3x meilleur AG de l'eau sur un Ironman. Mon coloc me repère grâce aux bandes rouge de ma Vanquish.

Vélo

Après une bonne transition sur les encouragements des participants du sprint et olympique qui placent leurs affaires, départ pour 83km de vélo annoncés difficiles. J'enfile mes chaussures en route comme d'habitude, et c'est parti pour le bord du lac un peu vallonné, la traversée du village où il faut faire attention car la vitesse est limitée à 25mph (40km/h). La police est là pour surveiller, mais au briefing ils annoncent que "de toute façon vous dépasserez cette limite de max 2mph". Un coup d'oeil à la garmin indique 49km/h...

Ne connaissant pas la descente derrière je ne prends pas trop de risques, mais à part un virage serré elle est très facile. Sur les faux-plats j'essaie de régler un bon tempo sans trop forcer au départ. Dur de gérer à la vitesse toutefois car c'est que des légères pentes, mais jamais vraiment plat. Il fait un poil frais mais rapidement le soleil chauffe la route et mis à part quelques bouts d'ombre je suis bien dans ma trifonction. J'atteins le point le plus bas après une bonne vingtaine de kilomètres, et bifurque donc sur la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute pour la remontée vers le départ. La moto de tête fait des bouts à 55km/h et m'attends plus ou moins à chaque carrefour.

Une grosse secousse dans la route, j'entends un bruit métallique et regarde si j'ai perdu quelque chose. Me semble pas, je poursuit ma route avant de réaliser quelques centaines de mètres plus loin que c'était une cartouche de CO2 dans ma gourde scotchée derrière la selle pour libérer mon deuxième porte-bidon. J'en ai une deuxième, ça devrait aller. La montée se passe bien, je peux me relever de mes prolongateurs super-courts, mais elle est roulant quand même (ah si mon clm n'était pas resté en Suisse!). Je me retrouve ensuite vers le départ pour entamer la deuxième boucle. Mon plan est de passer la descente en décontraction et ravitaillant, avant de mettre un peu de puissance sur le plat, récupérer sur la dernière descente vers le ravito, faire la montée à un bon rythme et ensuite tourner les jambes avant la course.

Rien de spécial à signaler, je fais toujours ma course en absolu solitaire, même la moto a décidé de ne pas faire le second tour. Je croise gentiment quelques cyclistes de l'olympique qui partagent un bout de parcours. Puis une bosse sur la route et de nouveau un bruit. Cette fois je m'arrête et récolte ma cartouche (la prochaine fois je vérifierai sur plus de 10km que ça tienne, mais j'ai pas eu beaucoup de préparation spécifique à cette course). Au ravito je me relève un poil, prend un bouteille de Gatorade en passant, récolte ma première cartouche perdue, et attaque la montée juste derrière un cycliste de l'olympique qui me paraît rapide.

Au sommet de la montée un autre cycliste me dépasse, je sais pas bien quelle catégorie (il fait notre parcours mais a un dossard blanc plutôt que bleu - aquabike? relais?). Je le suis à environ 50m de distance, sur le dernier petit tour de lac avant de poser le vélo, plus vallonné que prévu, difficile de tourner les jambes dans ces conditions. Il perce quelques kilomètres plus tard et je poserai donc le vélo en tête, toutes catégories confondues.

Course à pied

La course est l'élément le plus difficile sur ce tri. Je foire un poil ma transition (c'est pas mes chaussures de tri habituelles, et donc les lacets élastiques sont pas 100% bien adaptés), mais pas bien important. Une casquette sur la tête et c'est parti. Sortie de transition: "Sharp right, sharp left, down 1.5m in the rocks". En réalité sharp right et bam dans un spectateur qui ne savait pas qu'il était derrière un virage en plein milieu du chemin. Je repars et hop direct un chemin sablonneux dans la végétation. Après même pas 1km la première montée, je cours tout du long, et dépasse ainsi plusieurs athlètes du short et olympique. Le parcours nous emmène ensuite à l'envers du vélo, ça ondule déjà bien. La puce me fait mal à la cheville, je m'arrête donc vite la desserrer, mais sinon cours sans arrêt jusqu'au km 2.5 environ, où on s'engage dans une forte pente. Un verre d'eau au ravito, je recours 50m environ voyant la route à jeep s'aplatissant avant de voir le panneau "runners follow the trail". Quel trail, le mur là à gauche? Un bon kilomètre de marche pour ma part. Les mollets sont en feu, et je suis hors de souffle rien qu'à marcher (l'altitude n'aidant sûrement pas). Après ce passage difficile je peux reprendre la course, passer l'Angel Aid Station et replonger en direction du lac.

Km 6.5, un coureur me reprend à un rythme élevé. Je m'accroche comme je peux mais ça va être dur. Sur le plat ça va encore, mais les bosses me font perdre du terrain. Je le tiens en ligne de mire jusque vers le km 14, avant de craquer gentiment. Je réalise alors que dans ma tentative de poursuite j'ai un peu délaissé mes ravitos et les forces viennent à manquer. On est sur un aller-retour et la distance avec le premier s'agrandit, derrière j'ai en tout cas 2km de marge. Je me permets donc de marcher au ravito, d'échanger quelques mots avec les bénévoles. Dans la tête ça devient dur de me forcer sur la fin, il commence à faire chaud, je suis gentiment à bout. Je marche la dernière montée et rejoins la plage pour passer la ligne en 2ème position overall.

La course n'était pas parfaite, en particulier à pied, mais je suis satisfait du résultat malgré tout. En chrono ça donne environ 25min pour les 1900m de natation (1'18/100m), 2h20 pour les 83km de vélo (35.5km/h), et 1h50 pour les 20.5km à pied (5'20/km). En tenant compte de la difficulté c'est tout à fait honnête.



Copy the text from the picture

Edit style basic | advanced