3e jour : Embrun - St-Jean-de-Maurienne
Allez, on a déjà fait la moitié... reste plus que le retour ! Bon, tant qu'on y est, autant faire l'Izoard (qui est à l'Embrunman, raison pour laquelle on est venu jusque là). Le soir, le tenancier de l'hôtel nous promet du beau pour le lendemain... enfin ! En discutant un peu plus avec lui, nous lui racontons notre tour et il nous répond : "Le Télégraphe et le Galibier, ça va... mais l'Izoard", il secoue sa main, "l'Izoard... il est vraiment dur". Même régime au déjeuner où Philip coach déjà les deux conducteurs de la journée pour récupérer "les morts" de la fin d'étape. Le but est donc de passer l'Izoard vraiment tranquillement pour qu'il y en ait le moins possible, de morts, au Galibier.
Début de journée. La bonne humeur est toujours là... surtout avec le soleil de retour !
Le départ est à 8h30 pour laisser le temps de faire cette longue étape. Dans la vallée de la Maurienne, nous sommes tout du long à l'ombre et un peu trop légèrement vêtu (les habits de la montée). Les pieds sont congelé à l'attaque de la vallée précédent l'Izoard. Ça monte un petit peu mais sans exagérer puis ça redescend dans une très belle gorge avec un barrage au bout, vraiment magnifique. On attaque alors un léger, mais long faux plat. Priska et Gilbert prennent de l'avance, Pierre-André un peu de retard. Au bout d'un assez long moment vient une petite partie plus raide où Gilbert s'est arrêté pour une pause pipi. Il s'échappe à nouveau du groupe avec Jean-Claude cette fois-ci. Je monte jusqu'à un petit village avec Céline et Alex (Philip également, mais il fait un peu le petit chien avec une pause pipi et une autre pour se déshabiller). Un grand promontoire s'élève alors devant nous et la route le grimpe visiblement assez directement. Philip et moi accélérons légèrement alors que P-A a quasiment rattrappé Céline et Alex ; Priska n'est plus très loin devant. A l'attaque de la partie raide, Philip perd ses lunettes de sa poche et je redescends les 5m avec lui pour continuer notre ascension. La pente est forte (8-9% avec un passage à 11%) mais nous gardons un rythme régulier et passons assez rapidement Priska. Après un bon moment, nous arrivons à un point de vue avec pas mal de voitures garées sur le côté, une petite descente nous permet alors de récupérer. Selon l'analyse de la carte à Philip, elle doit faire 100m de dénivellation. Elle s'avérera en fait bien plus courte... trop courte même pour Philip qui improvise une deuxième pause "lunettes" à peine les pourcentages positifs reviennent. Il ne reste alors plus que quelques lacets pour atteindre le sommet et nous voyons Jean-Claude et Gilbert juste au-dessus de nous.
Au sommet du col, nous nous habillons bien chaudement, prenons un petit ravitaillement et repartons tous ensemble pour la longue descente. Beaucoup la trouvent très belle, je suis un peu plus mitigé. Elle était belle en effet mais les bouts droits étaient un peu trop longs à mon gout et les virages trop fermés, très souvent en épingle... je pinaille bien sûr mais j'ai nettement préféré celle du Lautaret (en longue ligne droite, mais avec très peu de virages) ou celle du Galibier (beaucoup de virages, mais assez larges et plus proches les uns des autres, ce qui ne laisse pas le temps de prendre trop de vitesse et d'avoir à freiner dans le virage suivant).
Une fois à Briançon, on peut se mettre en court pour passer le Lautaret et le Galibier. A la descente déjà, je m'étais dit que le Lautaret serait ennuyant à faire à la montée. Je ne me suis pas trompé : il n'est pas raide, mais très régulier et sans aucun virage, ni changement du décor. Nous le montons en groupe (sauf P-A qui a lâché dans les bosses d'approche juste après Briançon). Vers 3km du sommet, Alex demande de ralentir... et heureusement, car je ne suis pas très en forme. Le ventre gargouille et surtout l'envie et la motivation n'y sont pas vraiment. Une fois en haut et après un passage aux toilettes, nous avons le droit à la pause midi. Cette pause me fera le plus grand bien et nous repartons sur le Galibier : 8km d'ascension assez raide. Je prends dès le départ un petit rythme. Gilbert, Philip et Xavier partent loin devant. Vers la moitié je rejoins Jean-Claude et nous continuons ensemble cette ascension. Nous profitons ensuite d'un problème de Céline avec notre appareil photo pour faire une petite pause... mais il faut continuer. Le sommet arrive ensuite assez rapidement et nous pouvons nous rhabiller pour la descente (il souffle malgré tout au sommet de ces cols). Mais aussi, profiter du beau temps pour la photo de groupe.
Au Galibier pour la deuxième fois... mais cette fois, on voit le panneau !
La descente est à nouveau belle et longue et on y dépasse même des voitures. Le Télégraphe (dernier col de la journée) n'est plus vraiment un col de ce côté là. Les 5km de ce "contrefort du Galibier" (dixit P-A) sont rapidement avalés par tout le groupe, tout comme les 12km de descente où l'on essaie de faire du blocking à Céline pour rester le plus longtemps possible devant la voiture. Les derniers 15km, en faux-plat descendant, se font en bon rythme... même si rapidement que l'accordéon en queue de peloton devient trop important dans les giratoires à l'entrée de St-Jean-de-Maurienne ! Au grand étonnement de tout le monde, la journée a très bien passé pour tout le groupe et la voiture n'a dû ramener personne jusqu'à l'arrivée.
4e et dernier jour : St-Jean-de-Maurienne - Ecublens
Le dernier jour... plus aucun col mais le plus long de tous. Au départ de l'étape, je ne suis pas sûr de terminer l'étape, ni très motivé de faire plus de 200km d'un coup. Peu importe, il y a la voiture qui suit et la possibilité du train à partir de Genève.
Sur la première partie, il nous faut revenir sur nos pas en direction d'Albertville et d'Ugine. Nous décidons toutefois de ne pas prendre la départementale comme à l'aller mais de faire tous les petits villages avoisinants. Arrivés à Aiton, nous n'avons pas fait un long détour (2 ou 3km sur 40km) mais surtout de la dénivellation en plus. Alex doit malheureusement arrêter à cet endroit-là suite à un mal de genou. Nous repartons en direction d'Ugine puis prenons une piste cyclable séparée de la route. Cette piste est très belle mais des barrières gênent le passage à chaque fois qu'une route la traverse. Les relances sont donc nombreuses mais le rythme est malgré tout très rapide. Nous arrivons même à Duingt avant la voiture (bon Alex a dû retourner jusqu'à St-Jean-de-Maurienne chercher le porte-monnaie de Xavier). Nous trouvons alors une belle place au bord du lac d'Annecy pour faire le pic-nic.
Il nous reste alors à traverser la ville d'Annecy, puis monter sur Cruseilles le tout dans une forte circulation. Nous passons toutefois par le vieux pont de la Caille qui surplombe de hautes gorges (alors qu'on ne s'y attend pas vraiment à voir des gorges là). Un petit détour et une petit montée plus tard et nous sommes à Annemasse. Nous faisons alors un dernier remplissage des gourdes avant la grande traversée (de la ville) et donnons rendez-vous à Alex au stade de Colovray à Nyon. La traversée de la ville se passe bien, nous passons la douane et traversons également Genève par le pont du Mont Blanc.
Retour rapide... mais marre de l'isostar (BD Le Chat)
Un fois sorti de Genève, le rythme s'accélère fortement. J'ai un bout de moins bien à partir de là et ce jusqu'à Nyon, mais je m'accroche dans les roues et appuie fortement mes relais pour concurrencer les autres devant. Une fois à Nyon, nous cherchons la voiture dans le parking, mais Alex s'est retrouvé coincé dans les bouchons et il vient de quitter Genève ! Comme quoi le vélo est parfois plus rapide que la voiture même sur de relativement longs trajets (30km env.).
Il nous faut donc continuer jusqu'à Gland pour profiter du dernier ravitaillement. A 1h du but personne n'ose s'arrêter (ou personne n'a envie de s'arrêter) et les relais reprennent de plus belle jusqu'à Morges. Xavier nous quitte alors pour prendre le train et les autres continuent jusqu'à notre maison à Ecublens. Un petit sprint s'impose toutefois au panneau d'entrée de village de Préverenges. Il est aisément remporté par Gilbert qui est vraisemblablement le plus en forme de tous (normal il doit préparer Hawaii lui !), même si Philip se plaint que nous (Jean-Claude et moi) ne l'avons pas suffisamment bien amené pour disputer ce sprint.
Voilà pour le récit de ces quatre longs jours de vélo. Il nous faut après cela reprendre nos forces et nettoyer le vélo. Le lendemain commence effectivement l'EPFL et nous reprenons gentiment nos horaires d'entraînement pour la période d'hiver.
Daniel