Deux semaines aux Grandes Canaries
Avec Daniel, nous avons décidé de profiter aux maximum de nos deux semaines de pause entre la fin des examens et le début du semestre pour donner un coup de boost à notre préparation de la saison de triathlon en rejoignant l’équipe nationale pour deux semaines de camp à Playa del Inglés, Gran Canaria. On quitte donc le froid qui arrive progressivement en Suisse (-9°C à notre départ mais il paraît que c’est descendu jusqu’à -19°C !) pour se retrouver au bord de la mer avec des températures flirtant avec les 20 degrés (voire même 25 au moment de partir).
Vélo
Les premiers jours, Iwan (coach national) nous retient en peu sur le vélo, il ne faut pas se griller tout de suite et les pros ont déjà un bon mois de vélo intensif derrière eux alors qu’on arrive joyeusement avec nos (petits en comparaison mais déjà bien pour nous) 250km de janvier. Après un premier jour en jambières, on les rangera tout de suite dans la valise pour le retour mais les manches et le coupe-vent sont quand même de rigueur lorsqu’on monte un peu. L’île est assez montagneuse, quelques très beaux paysages volcaniques (quasi-désertiques suivant où). A vélo, on à le choix entre un bord de mer direction sud vers Mogán sur les bords de falaises/criques ressemblant un peu à Tossa – San-Féliu en plus large (et avec plus de circulation). Sur le côté est, un beau faux-plat en ligne droite direction l’aéroport. Un champ à éoliennes plantées le long de la route, avec un vent du nord tous les jours : ça vaut un 72km/h dans le retour et 18km/h si on le prend au départ (et malgré les apparences ce n’est pas vraiment la pente qui est le facteur déterminant !). Au nord, on part directement en altitude : on atteint 600m après 25km de route. Nous sommes montés jusque vers 1700m au maximum. Les routes sont en général en très bon état et les descentes donnent bien du plaisir !
Photo de groupe dans la descente finale du grand tour le dernier vendredi (Roonie, Ives (team BMC), Daniel, Sven, Iwan, Marc-Ivan, Adrian, Ruedi, Jean-Claude, Marc, Mike et Julien (team BMC)).
Un petite boucle de 30km contenant environ 250m de déniv permet de faire un échauffement avant les séries dures à pied (on y reviendra). Petit à petit on rejoint le groupe de distance olympique (celui à Sven et Ruedi qui préparent les JO) on est parmi les plus faibles. Pas de problèmes pour suivre le rythme pour autant sur les parties « standards » (càd sauf sur les montées où ils décident de s’attaquer mutuellement dans ce que Mike appellera une crise d’égo et pour Daniel le lundi où il coupera pour rentrer ne se sentant pas au mieux). Ça varie entre 80km peinard, un petit clm et le dernier jour une boucle de 150km à presque 3’000m positifs où la deuxième bosse nous a bien fait mal à tous les deux (montée depuis le bord de mer jusqu’à 1600m d’altitude sans aucun bout de pause, sur « au pif » une vingtaine de kilomètres – de quoi se rappeler des souvenirs de Tour des Alpes…).
Natation
Quoi de mieux pour effacer les marques de bronzage cycliste que de nager tous les jours en piscine extérieure ? La température est parfois limite le matin, mais on ne va pas se plaindre (bien que certains enfilent rapidement leur néo pour la première moitié de l’entraînement quand le soleil ne pointe pas encore dans le bassin…). La natation est certainement la discipline où notre niveau est le plus proche de celui des pros, on est capable de tenir toutes les séries et temps de départ sans trop de problèmes. L’objectif est souvent de tourner avec un rythme relativement élevé mais de faibles pauses entre les distances (avec des départs entre 1’20’’ et 1’35’’ au 100m par exemple). Je tourne un 1500m en fin d’entraînement la deuxième semaine en 19’18’’, ce qui me satisfait pleinement.
Natation à la piscine extérieure de 25m (salée). Daniel et Jean-Claude en ligne 2.
Presque pas d’exercices techniques et de correction de style, c’est vraiment un camp de fédé où les athlètes viennent profiter de la motivation du groupe pour faire des entraînements de volume (motto : mehr ist mehr) plutôt que des corrections techniques (bien qu’on aurait pu se faire filmer si on le demandait expressément). Entre 4 et 5km par jours de natations donc le matin (sauf le dimanche, jour de repos). Les bras deviennent logiquement courbaturés après quelques temps mais aucun réel problème à signaler lors des séances natations. La plus longue qu’on ait faite (et certainement l’entraînement le plus rapide que j’ai jamais fait aussi) consiste en 60x100m sur le principe suivant : 5x départ 1’35’’, 5x 1’30’’, 5x 1’25’’, 5x 1’20’’ puis 4x 1’35’’, 4x 1’30’’ etc. jusqu’au dernier 1x 1’20’’. Je dois dire que ça fait plutôt peur quand on vous l’annonce, mais finalement c’est extrêmement plaisant de voir que j’arrive à tourner (en gérant) les 100m les plus lents autour des 1’25’’ (ce qui laisse entre 5 et 10s de pause) et que mentalement je les prends pour de la récup par rapport aux départs 1’25’’-1’20’’ qu’il faut tourner vers 1’15’’ !
Course à pied
Peut-être bien la discipline où l’écart avec l’élite est le plus marqué. En dehors des jours avec des grosse séances càp, nous avons fait soit des enchaînements après le vélo, soit des footings d’une heure environ. La majorité juste entre nous deux, car après la natation et le vélo beaucoup s’organisent de leur côté pour courir à leur rythme (il y avait déjà différents groupes à vélo notamment où selon le envies le programme s’adapte assez vite. A nouveau une conséquence d’un camp où chaque athlète arrive avec ses propres habitudes et chacun ne désire pas s’intégrer avec le reste du groupe…). De belles dunes sur le bord de mer nous donnent envie d’aller courir à travers la première fois, mais c’est assez vite épuisant et on n’avance pas beaucoup dans le sable. On courra donc les prochaines fois sur le bitume le long de la plage, d’un canal ou à travers la ville.
Trois grosses séances à pied sont prévues sur les deux semaines : 20x300m sur piste le mercredi, 7x1’000m en nature le samedi et enfin 25x300m le dernier jeudi. A chaque fois on a le droit à une boucle de 30-40km de vélo auparavant tous ensemble pour l’échauffement (même si le dernier jour se sera 58km à 30km/h de moyenne, merci les Iron !), un deuxième échauffement càp, la série et enfin une vingtaine de kilomètres en décrassage à vélo.
La première série de piste sera très dure pour ma part : c’est la première séance sur piste de l’année et j’essaie de suivre le groupe devant lors des deux-trois premiers 300m. Résultats je commence en 53’’ avant de caler progressivement jusqu’à 1’01’’ au 300m. Le vent me fait alors souffrir sur les lignes droites, les jambes peinent et les récups deviennent de plus en plus courtes (les premiers trottinent sur 100m et nous on coupe dans le virage pour les rattraper). Ça ira heureusement mieux à partir du 14-15e, mais je suis ensuite à la limite de la fringale sur le petit décrassage vélo (où l’aller-retour en faux-plat dans la vallée me paraît plus pentu que jamais).
Série de 20x300m sur piste, on s’accroche comme on peut aux meilleurs… (Daniel en liquette noir-orange et moi gris-rouge)
Retour du moral et des bonnes sensations sur les 1’000m que je commence cette fois plus prudemment en 3’20’’ avant de progresser petit à petit avec Marc-Yvan en point de mire pour terminer le 7e en 3’08’’. Tactiquement beaucoup mieux, ça me rappelle la différence entre un 10km à Lausanne en octobre dernier ou à Payerne il y a une année…
Principe similaire pour les 25x300m (qu’on ne sera que 4 à terminer : Ruedi, Adrian, Daniel et moi-même !) : départ en facilité sur du 58’’ environ pour les premiers. Cela permet d’accélérer progressivement l’allure (malgré l’arrivée de la fatigue) et de terminer autour de 52-53’’, encore relativement loin des premiers qui passent régulièrement en 48-49’’.
Voilà en ce qui concerne un résumé de nos activités ces deux dernières semaines, vous pouvez trouver des photos sur le site de SwissTriathlon (les photos de cet article sont des coachs Iwan, Marco et/ou Pierre).