Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

Uster triathlon

Après les douleurs au tendon d'Achille qui m'avaient gêné au triathlon de Nyon, j'avais décidé de faire l'impasse sur le triathlon de Lausanne du week-end dernier pour lui préférer celui d'Uster ce dimanche. Une semaine de plus pour récupérer mais également un parcours plus adapté pour rouler sur les barres comme j'essaie de le faire souvent dans ma préparation ironman. Avec moins d'entraînements course à pied c'est un peu incertain sur la tenue de ce tendon que je me prépare à cette compétition, même si la forme est plutôt là sinon.

T'es là pour gagner ?

Comme d'habitude je croise beaucoup de tête connue avant le départ et on me pose, plus qu'à l'usuel il me semble, le fameux : « premier, cette fois ? ». Que répondre d'autre que, oui, je vais tout faire pour, mais une place ne dépend pas que de moi malheureusement. On me dit d'ailleurs que la concurrence sera rude avec Ronnie Schildknecht au départ ; effectivement ça risque de rouler vite… Mais il me faudra essayer de faire ma propre course et voir ce que ça donne au final.

Avec des torpilles…

Au départ par intervalle je me place sur la deuxième rangée. Schildknecht est avec Giacomo sur la première et j'aurais donc déjà 15 secondes de gagnées quand je les dépasserai en nageant. Avec moi j'ai un Français en tri-fonction bleu ciel qui a l'air bien rapide mais je ne fais pas trop attention à lui. Un beep, beep, beep, BEEP remplace le traditionnel coup de pistolet et, quelques marches d'escalier plus bas, nous voici dans l'eau. Mon impression se confirme tout de suite sur le Français qui me pousse en sur-régime dans ses pieds jusqu'à dépasser rapidement le groupe de devant. Il s'enfuit alors avec un junior de la première vague tandis que moi je me retrouve seul depuis là pour finir la natation. Je ne nage pas si mal mais les deux finissent quand même hors de vue lorsque je lève la tête. Au deuxième tour, les dépassements sont nombreux bien que souvent aisés et je sors ainsi troisième de l'eau.

Tri Uster 2017: T1
3e position en T1.

… des avions …

Sans néoprène, la transition est rapidement liquidée et me voilà sur deux boucles de 20km chacune autours du Greifensee. Au début, je me laisse emballer quelque peu, sachant qu'il y en a deux devant, probablement assez loin même, et pensant à repousser le retour de Ronnie le plus possible. Après 5  kilomètres, je trouve enfin un rythme qui est le mien, soit un peu plus convenable. La vitesse est bonne mais les sensations jamais excellentes ; dès que les watts augmentent, les cuisses tirent un peu. Ce n'est pas grave car j'ai malgré tout une bonne moyenne mais il faudra faire avec toute la course.

Après 10km, j'ai mon junior en vue et l'écart diminue ; très lentement mais il diminue. « Continue ainsi » me dis-je. « L'année passée tu te faisais reprendre à ¾ de tour sans pro, cette année tu tiendras probablement autant sur Ronnie, c'est pas si mal, non ? » Dans Fällanden, les réflexions sont oubliées pour se concentrer sur tous ces petits virages qu'ils nous font faire dans les champs et sur bien relancer derrière. Passé cette partie un peu plus technique que j'entends vrombir derrière moi. Vooom, voom, voom, on me dépasse. Ah, bonjour Ronnie, 14km sera la distance magique donc. Les deux devons sortir des barres à cause d'une voiture et je tiens encore la petite remontée au même rythme que lui en me remettant en position alors que lui la passe aux cocottes. Une fois revenu sur la partie plate, mes chances de suivre s'envoleront par contre bien vite. Au passage du premier tour, si je ne vois plus Ronnie, j'ai enfin rejoint mon junior. Commence alors le balai des dépassements, en continu sur la file de gauche à reprendre du monde. Petit passage difficile à un giratoire où un groupe de 6 que je venais de dépasser me double en passant par la piste cyclable tandis que moi j'avais pris à gauche. Je fais un kilomètre un peu plus tranquille derrière du coup avant de redépasser. Au même moment, c'est Giacomo qui double également. La différence de vitesse est moins importante mais je dois malgré tout me faire mal pour réussir à suivre. Je finirais d'ailleurs par laisser partir un peu plus loin et finir le tour à nouveau seul à donner mon rythme (mais combien dans ma roue ?, ça je ne sais pas).

Uster triathlon 2017: T2
Entrée en T2.

… et une gazelle

Uster triathlon 2017: run
Départ course à pied.

Enlever les chaussures, poser le vélo et prendre les autres chaussures et la visière, et c'est maintenant que viens le moment fatidique de savoir si le tendon tient ou pas. Sur les premiers pas, ça a l'air de bien aller et Jean-Claude me donne un écart de 45" sur Giacommo. Je pars donc sur un bon rythme et me convaincs intérieurement en quelques hectomètres qu'il passera nettement mieux qu'à Nyon. L'écart fond et je continue à fixer loin devant toujours dans mon tempo, content que ça aille si bien. Peu avant de rejoindre Giacommo, j'entends des pas qui se rapprochent, puis un « Allez David ! », suivi par la même trifonction bleue qui court d'une facilité déconcertante. J'essaie tant bien que mal de m'accrocher mais le Hauss marqué sur les fesses se fait de plus en plus petit. Je comprends qu'il allait vite, ne sais pas trop pourquoi il est derrière moi, mais me dit que si l'écart n'augmente pas trop vite, c'est que les sensations ne trompent pas : je cours toujours bien.

Uster triathlon 2017: run
Fin de la course à pied.

La deuxième moitié de ce tour, ainsi que le deuxième tour s'enchaineront ainsi sans trop de soucis. Pas de possibilité d'accélérer, mais pas de coup de moins bien et un rythme qui reste bien constant aux sensations. Et si le tendon se réveille gentiment sur la toute fin, cela n'a rien à voir avec deux semaines auparavant.

Uster triathlon 2017: podium
Podium: 2e de la catégorie et 3e overall.

J'ai passé donc toute la course à tirer derrière des bêtes d'un autre monde. J'ai donné le meilleur de moi-même et aujourd'hui, malgré ce que l'on me prédisait au départ, la troisième place n'est pas décevante, loin de là. Il reste un nombre certains de points à améliorer mais contre Ronnie Schildknecht (9x vainqueur IM Zürich) et David Hauss (4e au JO de Londres, en échauffement pour la course pro) je ne pouvais pas concurrencer et j'ai fait une très bonne course à mon goût. La prochaine course à réussir est Hawaii, dont le compte à rebours approche gentiment. D'ici là, il me faudra encore décider si je veux faire Morat en semi ou non, car mon plus grand adversaire risque d'être moi-même si j'ai des douleurs comme celles récentes au tendon. 



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