Management de la performance (3e partie)
Note : ceci est la troisième et dernière partie de la news, il peut être utile de lire avant cela la première et la deuxième partie.
Ma saison 2016 en exemple
Voilà le graphique de ma saison 2016 (version large), du 1er janvier au 13 octobre. Les barres grises représentent le TSS journalier (échelle de droite), les courbes sont en bleu l’ATL, en vert le CTL et en rouge le TSB (échelle à gauche). Enfin les petites étoiles en bas de graphique dénotent les compétitions effectuées.
Prenons l’année dans l’ordre chronologique et observons les différentes valeurs évoluer.
Janvier
Je débute l’année par une première série le jour de l’an (un 3x(5'+2') à Zouhair dans le Val de Bagnes), avec un CTL proche de 55 et pour objectif le 70.3 de Rapperswil début juin. Il s’agit de mettre gentiment en route la saison, en faisant monter la forme après l’hiver. Deux semaines de charge à la maison où le TSB descend de manière contrôlée vers les -30. Quelques jours de repos vers la mi-janvier pour dissiper un peu la fatigue avant d’attaquer le deuxième bloc de 3 semaines.
Février
Début février je débute mon travail de doctorant en physique à l’ETH par un conférence à Arosa. Une semaine de quasi-repos où comme attendu le TSB repasse en positif. Notons qu’en un mois mon CTL a gagné 25pts déjà. Vers le 15 février, après quelques temps à prendre mes marques à Zürich, mon TSB repasse négatif pour ce qui était prévu comme un bloc similaire à ceux de janvier. Seulement le 21 en route pour Steinenbühl Climb je chute de mon vélo et le bloc est un peu coupé en deux. Les aléas d’une saison. C’est encore tôt, on peut faire avec.
Mars
J’ai le temps de placer encore une bonne charge sur une semaine avant le tapering qui m’amène à la ligne de départ des 10km de Payerne le 6 mars (TSB +5). Premier test de la saison. Mon journal indique : “assez content de mes 10km”, bien que je serais volontiers aller chercher mon record sur la distance. Kerzers le 19 arrive assez vite ensuite, une petite charge entre deux et je remonte à +8 en approche de la compétition. Ici je note : “Parti trop vite, souffert dans le deuxième tiers, retrouvé le contrôle sur la fin”. Mon CTL est alors à 77, avec le potentiel de monter en puissance, mais les jambes se sentent bien au départ, la preuve que je commence à gérer mon tapering.
Porrentruy marque ensuite mon seul camp de la saison, avec le Rushteam. Je me rappelle discuter (entre autre avec David) de comment je souffre de la comparaison avec Daniel, qui est plus en forme et à plus de fond que moi à l’approche de la saison. Et ben c’est ma grosse erreur : je force sur le week-end prolongé beaucoup plus que je ne devrais (TSB jusqu’à -87 !) et logiquement le corps dit stop. Blessé au genou, avec une cuisse gauche contracturée qui tire sur la rotule.
Avril
S’en suivent deux semaines très réduites à pied, et la première à vélo également. Tout ce que j’ai voulu gagner en forçant se retrouve perdu sur le long terme. Mi-avril je peux reprendre. Mais les 20km de Lausanne arrivent très vite ensuite le 24. TSB +16, un peu plus haut qu’escompté. Les sensations ne sont pas au top (peut-être un poil trop reposé), mais je fais la course en 1h12 plus ou moins comme l’année précédente. Le CTL est à 90, les jambes tiennent mieux la distance. Fin du mois en tranquille car le TDFO suivra tout de suite. En avril le CTL a décru un peu, on prévoit rarement de se blesser.
Mai
À cheval entre avril et mai se déroule le TDFO, qu’on enchaîne avec Daniel sur des entraînements intensifs à vélo comprenant aussi des transitions rapides. Vers l’Ascension le TSB retombe à -25, suivis de quelques jours un poil plus relax afin de récupérer entre deux. Encore un peu de difficile à Pentecôte, avant d’alléger la charge. Dernier test à la SOLA où je cours deux fois, ensuite il s’agit de conserver les sensations sur une semaine et le taper sur la dernière avant Rappi.
Juin
Début juin l’objectif de la saison, 70.3 Switzerland, avec un TSB de +27. Un poil trop haut après coup je pense, et les jambes ont un poil de peine à se mettre en route à vélo. Une bonne course dans l’ensemble tout de même. Derrière un peu de récup, Zug en forme (à +7) en quasi train-through, et enfin Dijon en semi iron à la fin du mois (TSB +16). Là beaucoup plus de peine, aussi bien physiquement que mentalement il faut un petit break.
Juillet
En juillet au début un petit break et changement d’idées avec un test de SwimRun et des vacances en Engadine où la météo nous force à marcher plus que faire du vélo dans les belles montagnes environnantes. L’entraînement habituel reprend ensuite, culminant avec le tour du lac de Neuchâtel le 1er août, majoritairement sur les barres et avec bien peu de temps pour échanger nos pensées avec David, Matthieu et Colin nous accompagnant.
Août
N’empêche que ça marche, nous menant droit sur les championnats suisses à Nyon (TSB +9). Daniel et moi-même démontrons une superbe forme à vélo, ce qui lui permet de remporter le titre, en chipant le record du parcours à un certain Mike Aigroz. Je finis à la 4e place.
Derrière un nouveau bloc avec passablement de course à pied, qui aboutit sur le triathlon de Lausanne où l’on réussit le doublé qui nous tenait tellement à coeur. À Uster la semaine suivante les compétitions s’enchaînant rendent les jambes lourdes. Daniel arrive de justesse à remporter l’épreuve. Je chute quant à moi sur le parcours cycliste.
Septembre
Derrière Uster il me faut un peu de repos. Aussi bien pour les muscles que pour les larges éraflures de la chute. Le week-end suivant je remets un peu la charge, ainsi que le lundi où j’ai pris congé. Enfin même plan qu’à Nyon puisque ça a bien marché : du dur environ 5-7 jours avant la compétition, un tapering amenant proche de +10 en TSB et hop sur la ligne de départ à Morat.
La météo ne joue pas vraiment en ma faveur et malheureusement je ne satisfais pas mes espérances à vélo. C’est à cause d’une grande crispation due à la pluie et au vent, et la peur de répéter la mésaventure d’Uster. Les jambes y étaient malgré tout, la preuve étant mon 1h16 pour les 20km finaux à pied.
Fin de saison oblige, derrière les entraînements se font rares et je laisse le CTL retomber bien bas. Si c’est le cas sur plus d’un mois pour la natation et le vélo, on s’est décidé d’aller s’essayer sur marathon avec notre club de course (le TV Oerlikon), donc ceux-ci ont repris beaucoup plus vite qu’initialement prévu.
Conclusion
Si je suis capable de vous faire un résumé quasi jour le jour de ma saison, me remémorant mes sensations chaque semaine, c’est parce que 1) je tiens un journal d’entraînement régulier et 2) les valeurs retournées par 3record matchent mes sensations presque parfaitement. Je ne peux que vous conseiller d’en faire de même.
Petite question : comment fait-on pour calculer/estimer/mesurer sa FTP ?
par Hervé the 19-10-2016 at 19:49
En général c'est la puissance maintenue sur une heure en compétition, voir aussi http://home.trainingpeaks.com/blog/article/functional-threshold-power-the-most-important-power-metric
Si ça te dit pas grand chose, des bon ordres de grandeur sont :
- en natation la vitesse sur compétition longue (genre ton rythme entre olympique ou half)
- en course à pied l'allure sur un 15km à fond bien géré.
- à vélo la puissance sur 40km de contre-la-montre, ou 95% de la puissance sur 20min (typicalement testé en montée pas trop raide comme le Mollendruz pour enlever les facteurs vent, roue libre, etc). Si t'as pas de puissance c'est un peu plus dur, mais sur des montées comme le Mollendruz des estimateurs poids/pente donnent d'assez bons résultats.
par Jean-Claude the 19-10-2016 at 20:29
A+
par Didier the 19-10-2016 at 22:34
Ça sera peut-être pour une série suivante un peu plus poussée...
par Jean-Claude the 19-10-2016 at 23:02
Super outil et surtout tutorial vraiment interessant sur ces pages.
Bravo et a+
par Matteo P the 26-10-2016 at 11:26
Couplé avec le plan d'entraînement de Philip, je vais arriver à finir l'Iron de Franckfort !
par Dom the 30-01-2017 at 11:44