Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

Management de la performance (2e partie)

Note : ceci est la deuxième partie d'une news à trois volets, pour lire la première partie, voir http://www.besse.info/news/259-Management-de-la-performance. La troisième se trouve sous http://www.besse.info/news/261-Management-de-la-performance-3e-partie.

Que faire de tout ça ?

Une fois le stress sur le corps généré par un entraînement quantifié par un seul nombre, le TSS, ainsi que sa distribution journalière répartie en forme (CTL) et fatigue (ATL), reste à savoir comment utiliser au mieux ces paramètres pour arriver avec les meilleures prédispositions possible un jour de course. Entre en jeu le Performance Management (en anglais ça fait mieux).
 
Quel est mon but lors d’un objectif ? Arriver sur la ligne de départ avec la meilleure forme possible, mais en étant frais et non fatigué. Comment atteindre cela ? Répartir les entraînements longs/durs quelques semaines avant le jour J, puis réduire la charge à l’approche de la compétition pour obtenir l’effet de surcompensation. Le CTL reste haut puisqu’il tient compte fortement des entraînements plus vieux alors que l’ATL retombe beaucoup plus rapidement (ainsi TSB>0). On a simplement reformulé le principe du tapering dans notre langage.
Quel intérêt donc ? Il est multiple : premièrement mettre des grandeurs quantitatives permet de comparer objectivement différentes périodes de tapering, et de voir quelle variante nous correspond le mieux. Deuxièmement la formulation ATL, CTL, TSB peut se généraliser non seulement pour observer le tapering mais planifier tous les stages de la préparation d’une saison (l’augmentation du volume après la reprise, les blocs 3 semaines intensifs 1 semaine de repos, le risque de blessures pris en augmentant la charge subitement, etc.).
 

Quelques guidelines

Notons tout d’abord que les valeurs absolues extraites du modèle peuvent dépendre assez fortement de la précision à laquelle la FTP est déterminée, ainsi que de la justesse des mesures de données prises durant les entraînements. Toutefois de manière générale les tendances sont indicatrices d’un réel changement dans la charge. Ainsi les valeurs chiffrées citées ci-dessous peuvent varier en absolu mais leurs signaux restent importants.
 
Le premier indicateur que je regarde est le TSB, mon niveau actuel de fraîcheur. Un TSB proche de zéro indique une charge constante par rapport à l’habitude. Un TSB supérieur à +10 indique un repos (aussi appelé “detraining”, mais ne signifie pas forcément qu’il faut absolument s’entraîner plus). Un TSB inférieur à -20 indique une fatigue marquée. Si entrer dans cette zone n’est pas à prescrire, il faut faire attention au risque accru de blessures et permettre au corps de se reposer ensuite pour assimiler les charges subites. Avant une compétition j’essaie de me retrouver légèrement positif, de l’ordre de +10.
 
La deuxième valeur sous constante observation est le CTL, mon niveau de forme actuel. Il est souvent admis qu’un niveau de forme démontrant d’une bonne préparation se situe autour des 90 à 150 en fonction des personnes (pour ma part autour des 100 durant les peak de la saison 2016). Un CTL plus bas indique d’une charge moins grande, qui peut permettre de bons résultats isolés mais pas une performance élevée constante sur une longue saison, un CTL plus haut devrait mener à une augmentation de la FTP par l’entraînement et donc réduire le nombre de TSS obtenus pour chaque séance, par là même réduisant ensuite le CTL.
Il peut être contraignant (mentalement et physiquement) toutefois de conserver le CTL si haut toute la saison, il n’est pas rare de le voir retomber vers 50 lors de la pause hivernale. Le faire remonter très vite n’est pas recommandé non plus, car il mènerait à un TSB fortement négatif (ainsi certains préfèrent regarder la pente du CTL plutôt que le TSB que nous surveillons).
 
Enfin les entraînements individuels donnant un score de TSS, il est intéressant de comparer ces valeurs à nos sentiments pour voir si les impressions correspondent aux valeurs calculées par le modèle. Pour ma part un entraînement plus petit que 75 est souvent facile, un entraînement entre 75 et 125 est modéré. Les entraînements durs se situent autour des 125-150. Seuls les entraînements longs ou les compétitions dépassent ces valeurs en général. (Pour quelqu’un débutant il peut être intéressant de rapporter ces valeurs en ratio TSS/CTL, avec des seuils à 75%, 125%, 150%.)



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