Contrôles Antidopage
(News reprise de ma contribution au Tricycle no.20)
DING DONG
Il est 6h34 du matin, un vendredi d’octobre, et toute la maison Besse est encore dans un sommeil profond lorsque la sonnerie de la porte retentit. Je me réveille, me demande si c’était chez les voisins ou si j’ai … DING DONG ! Non je ne rêve pas, on sonne bien à notre porte. Qui ça peut bien être ? Je me lève et voit Daniel descendre, alors je retourne dans ma chambre pour me coucher DING DONG ! Quoique qui pourrait être si insistant ? Et si Daniel avait besoin d’aide ? Je ressors et Daniel m’appelle alors : « c’est pour toi ». « Bonjour Monsieur, contrôleur anti-dopage », dit-il en me tendant une carte. Ah je comprends maintenant. « Je vous réveille ? ». Ça je ne vous le fait pas dire…
Les yeux encore tout engourdis de la sortie de lit brutale, je l’invite à table pour remplir le formulaire. « Vous avez déjà été soumis à un contrôle ? ». « Oui ». C’était à Nyon, après me 3e place U23 aux Championnats Suisses, et il
m’avait fallu bien 2l d’eau et 1h30 pour arriver à remplir un gobelet. Heureusement le matin ce sera plus simple. « Avec une prise de sang ? ». Non ça c’est une première.
« On va faire les deux vous préférez commencer par quoi ? ». Peu m’importe, mais je propose l’urine. Je peux choisir le gobelet et les flacons parmi un set de 3, et puis direction les toilettes, suivi comme mon ombre par le contrôleur. Le matin c’est une formalité, il faut ensuite transvaser dans les échantillons A et B, les sceller, recopier les numéros d’anonymisation pour le laboratoire d’analyse, vérifier la dosimétrie, etc.
Et puis on peut passer sur la prise de sang. Aucun problème, deux tubes (A et B) et puis un 3e en bonus : le triathlon se met aussi au passeport biologique, pour voir l’évolution entre deux contrôles et plus uniquement les valeurs brutes. Ben j’ai pas le choix de toute façon… Un formulaire de plus à remplir pour ceci, avec des questions du genre : « Vous êtes-vous entraîné ce matin ? » (certains
disent que la récupération c’est partie intégrante de l’entraînement, non ?), « Etes-vous debout/assis depuis plus de 10min ? » (en l’occurrence j’ai dû répondre oui puisqu’on était assis à table depuis un quart d’heure), « Avez-vous pris des médicaments cette semaine ? » (non), « Avez-vous séjourné à plus de 1000m ces trois dernières semaines ? » (euh laissez-moi sortir un calendrier) ou encore « Avez-vous perdu du sang dans les derniers 3 mois ? » (septembre, août, juillet, c’est un peu dur le matin, mais non). Et si vous répondez faux au mieux on va savoir que vous nous mentez et au pire on va trouver vos valeurs louches…
Reste plus qu’à vérifier toutes les données, signer au fond et attendre 4 semaines pour les résultats via email. Le contrôleur s’excusera encore de m’avoir réveillé, il a sonné 5 fois apparemment… A mon tour de lui demander ce qui se passerait si personne ne répond : « Comme vous n’êtes pas assigné à donner votre localisation, on serait repassé une autre fois. C’est ce qui m’est arrivé chez les quatre derniers athlètes ! ».