CS de triathlon à Nyon
Hier avaient lieu les Championnats Suisses de triathlon à Nyon. Une compétitions de haute importance donc avec tous les meilleurs Suisses (et même plusieurs étrangers) présents. A noter que nos supporters sont également nombreux (merci à eux).
Nous arrivons sur place vers 10h15, soit une heure et demi avant notre course. Leandro nous dit qu'il y a un briefing à 10h30 mais ne sachant pas où il est donné, nous n'y allons pas. On fait donc le check-in, il pleut encore un peu mais ça se calmera pour notre course. Nikos nous raconte alors les détails du briefing : drafting autorisé... comme prévu, néoprène interdite... pas une grosse surprise et il finit par "2 tours natation, 2 tours vélo, 2 tours course" !?! On n'était pas venu pour un double-sprint ? Après vérification, Nyon a effectivement une vision assez spéciale du double-sprint puisqu'il s'agit simplement d'un triathlon normal avec 2 tours dans chaque discipline !
Mais bon, pas question de se laisser déstabilisé par ça maintenant. L'échauffement se passe comme normal et départ au bord de l'eau. Elle paraît fraîche en entrant mais elle est excellente pour nager. On ressort quelques minutes avant le départ, puis le speaker veut faire un appel des juniors : " numéro 61 Otto Tim, numéro 53 Dallenbach Alexandre, numéro 51 Bühler Jürg" il s'arrête alors, regarde ses feuilles d'un air bizarre puis ajoute "et puis les autres, vous pouvez rentrer".
La course en elle-même
Sortie à l'autralienne entre les deux tours natation
Je me place sur la ligne de départ assez à gauche. Au bout de quelques secondes je remarque que je suis le dernier à être encore derrière la ligne. Je passe donc dessous et le starter annoncera plus tard : "Veuillez juste tenir d'une main la ligne avant le départ". Drôle de façon de donner un départ, mais avec une vingtaine de juniors alignés, chacun arrive à trouver une place et tenir la ligne. De mon côté, on est plus avancé que les autres (on peut tirer la ligne alors qu'à droite le ponton empêche de la déplacer). J'entends juste un "Eh mais ils avancent là-bas" lancé par un autre concurrent, le départ est malgré tout donné.
Je pars fort et je me dis que je dois tenir Tim qui est juste à ma droite le plus longtemps possible. Il s'échappe toutefois avant la première bouée déjà et tout un groupe part avec lui. Il me semble être seul ou tout du moins en tête d'un deuxième groupe s'il y en a un. Sortie de l'eau à l'australienne à fond pour moi (j'ai encore des doutes d'être bien placé). La ligne droite vers la première bouée me semble moins droite cette fois-ci que lors du premier tour et un concurrent en rouge me rattrape par la droite. Il prend toutefois les bouée assez large se qui me permet de rester à ses côtés jusqu'à rattraper une trifonction noire. Les deux sont alignés devant et je fais la dernière ligne droite dans le pieds. Dans la montée, il faut se dépêcher pour pouvoir fair le vélo avec eux (je sais alors qu'il s'agit du mexicain Cervantes et de Nicola Bochtler).
Au départ vélo, Nicola est une dizaine de mètres devant et je suis avec le mexicain. La jonction est faite très rapidement et un belge nous a également rejoint (De Bolster, que l'on avait déjà rencontré au Luxembourg). J'avais un peu peur pour la monté qui n'est pas trop mon fort, mais Nicola mouline comme à son habitude et je fais pareil. Le belge a quelques mètres d'avance, heureusement vite comblés. On rattrape également Nikos qui semble à l'arrêt dans le plat. Il regarde souvent derrière, visiblement en train d'attendre que notre groupe le rejoigne. On est donc cinq à prendre des relais. De Bolster semble un peu plus fort que les autres à vélo (ou en tous cas, plus nerveux et plus volontaire). Il prend donc un peu plus de relais mais chacun y met du sien.
A la fin du premier tour, Pierre-André nous gueule que les autres "attendent" et ne sont plus très loin. Je me dis pourtant que ce n'est pas mon rôle que d'aller les rechercher, et tout le groupe continue comme auparavant. A la montée, je mouline à nouveau et me place plutôt aux avants-postes. On reste tous tranquille pour ne pas perdre trop de forces et la montée ne se fait donc pas à fond, mais au rythme. Les relais reprennent dès le sommet et on aperçoit le groupe de devant, avec Tim très reconnaissable à sa position assez assise sur sa selle (était-ce parce qu'ils n'étaient pas à fond ? c'était en tous cas l'impression qu'il donnait). Le rythme s'accélère encore un peu et le relai fait que je suis en tête dans l'entrée du faux plat sur Eysins. Nous ne sommes alors plus qu'à une vingtaine de mètres du groupe et De Bolster met une attaque pour les rejoindre. Je n'ai pas les forces pour réagir immédiatement et n'ai pas envie de tirer mon groupe sans arriver à rejoindre celui de devant. Je continue donc au même rythme qu'avant et personne d'autre n'attaque. Après le virage et le rond-point, Nikos remet un coup d'accélération, et je reste coincé derrière le mexicain (qui freine dans ces virages pourtant faciles). Il nous prend donc deux mètres avec Nicola dans sa roue. Je reste dans celle de Cervantes car il a l'air décidé à les rejoindre. Un fois chose faite, nous avons repris du terrain sur l'autre groupe grâce à ces accélérations et je me décide à tirer un bon coup pour combler les cinq mètres restants. Je me mets alors plutôt aux avants-postes. Je suis alors troisième du groupe derrière Jürg et Dallenbach. Ils se titillent un peu dans la descente et une ou deux personnes me passent à la relance. Rien de bien grave, j'arrive à me replacer très facilement en quatrième position (étonnemment Jürg, Nicola ou encore Tim ne semblaient pas vouloir descendre du vélo en tête). A la descente du vélo, je perds une chaussure, heureusement il ne s'agit pas d'un "vrai" double-sprint et je n'ai pas besoin de revenir la chercher.
Arrivée du vélo en excellente position
Au départ de la course à pied, je suis 6e, mais disons plutôt dans le groupe des 2 à 9. Devant, ça part très vite et j'ai de la peine à me mettre dans le rythme. Seul Nicola a autant de peine que moi. A la montée sur le pont, je force un peu pour reprendre un bon rythme, le jambes reviennent très légèrement mais c'est le souffle qui prend un coup. Au retour, Robin, un autre belge et la première femme (partie 2 minutes plus tard) me passent à une vitesse folle. La deuxième me passe également et Jasmin Läderach me dépasse au début du deuxième tour (elle en était à son premier). Je bois au ravitaillement, il fait chaud. M'étant calmé pendant tout un demi-tour, le souffle revient maintenant et j'accélère gentiment mon rythme. Jasmin reste un bon moment vingt mètres devant sans creuser l'écart. A partir du demi-tour, je m'intéresse plutôt à quelqu'un d'autre : Nicola n'est plus qu'à dix mètres. Je suis dans ses pieds à la fin de la descente. Il mène le rythme et donne plusieurs légères accélérations qui me font mal. Il me semble alors qu'il finira devant moi, mais je me force à rester au contact. Il ne prend jamais plus d'un mètre d'avance, mais je n'arrive pas à passer devant avant le dernier virage (comme le voudrait toute la famille postée dans ce virage). Le chemin est un peu serré après et je lance le sprint à cinquainte mètres de la ligne. Ouf ! il ne réagit pas.
A l'arrivée le speaker que nous connaissons bien annonce à propos de mon sprint : "On voit qu'ils [en parlant de Jean-Claude et moi] ont été entraînés par un spécialiste de course à pied. On les a vu souvent sur le stade du Croset à Ecublens avec Jean-Gilles Talin faire des petits sprints, il les a faits souffrir, mais ces efforts ont payés aujourd'hui !". Et il a certainement raison, même si toute ma course n'a pas été un exemple, ce sprint et la résistance aux accélérations précédentes sont le fruit de nos entraînements. Merci Jean-Gilles donc !
10e de la course mais 6e Suisse junior et 1er Suisse de 1992, je suis très content de ma course. Pour une fois le vélo s'est très bien passé. Je l'ai peut-être un peu payé au premier tour de course, mais ces efforts étaient nécessaires et je n'en ai pas fait plus que les autres de mon groupe. C'est par ailleurs une bonne place par rapport aux autres compétitions de cette année.
Les triathlons s'enchaînent maintenant avec Genève la semaine prochaine, Lausanne celle d'après et Uster pour terminer en beauté.
Daniel