Daniel & Jean-Claude Besse

Natation Vélo Course

Camp Porrentruy

Bien reposés pour une fringale

Porrentruy 2017: Ferrette
Montée sur Ferrette lors du trajet aller pour Porrentruy.

Partis à Barcelone pour un week-end de visite et repos avec les copains la semaine d'avant, nous partons à Porrentruy avec un niveau de repos rarement atteint depuis quelques temps avec Jean-Claude (les initiés du PMC diront que notre TSB a sky-rocket sur le milkyway 3record). Pas de quoi s'effrayer pour autant, 4-5 jours de camps suffiront sans aucun doute à le faire redescendre à des valeurs normales voire même bien négatives. Et on commence bien fort avec un aller à vélo comme l'année dernière. Zürich-Porrentry, 140km au programme et la couleur qui est annoncée dès le début: beau vent de face en sortant du bureau sur le coup de midi et celui-ci va nous accompagner sur tout le trajet d'après le prognostic meteosuisse. Prognostic qui malgré tous nos espoirs ne se trompera pas. Il fait beau, au moins cela, mais le traffic entre Zürich et Bâle nous use à la longue. Arrivés en Alsace les forces nous manquent déjà la moindre, Jean-Claude me laisse faire une plus grande part devant et chaque colline se transforme en montagne qu'il faut vaincre. Je mange comme je peux, fais goûter à Jean-Claude une barre isostar reçue quelques jours avant, et finis par m'arrêter à une fontaine marquée non-potable pour avoir une petite pause. La montée sur Ferrette qui s'en suit passera contre toute attente plutôt bien en offrant un peu de changement, tout comme Jean-Claude qui me semble reprendre un peu plus de vie. De retour en Suisse, à Miécourt, la fin est proche... mais la fringale aussi. Je ne suis plus très frais mais Jean-Claude l'est encore moins; lui qui vient de manger un farmer, me quémande une barre et finira à la coop pronto acheter du thé froid et des biscuits ovomaltine pendant que je m'arrête au postomat sortir du cash pour le week-end.

Porrentruy 2017: ovo fringale
La fringale est proche quand les biscuits ovo dépassent de la poche. Mais au moins la couleur passe bien avec le maillot Rushteam !

Seuls à la ferme, on entre et se douche comme des habitués des lieux (ce qu'on est depuis le temps). Mais l'ambiance n'est pas très détendue et la gorge presque serrée: nous qui partons sur un ironman sommes pourtant assommés par un 140km à deux en début de camps. Goups, ça va être dur.

Quand Matthieu et Carine arrivent, voir du monde que l'on connaît nous fait l'effet d'une claque. Ni une ni deux, on trimbale les stocks de nourriture du coffre jusque dans la cuisine et ne résiste pas à la proposition d'une petite course à pied "pour détendre les jambes". C'est ça les triathlètes, ils sont mauvais dans tous les sports, mais ils ne s'arrêtent jamais.

Les bosses pour bien commencer

Le vendredi matin, on commence une fois n'est pas coutume par la natation (Matthieu et moi ayant changé l'ordre du programme en espérant profiter du beau de l'après-midi pour rouler au sec). Encore frais, la pyramide 100-200-400-200-100 passe plutôt bien pour la majorité. Je tourne moi en 1'13/100m avec une bonne régularité et la satisfaction de gagner quelques secondes par rapport au bassin de 50m de Oerlikon et ses dépassements inévitables. Les faiblesses de la veille sont déjà oubliées et je suis prêt à remettre l'ouvrage sur le métier (ou les fesses sur la selle) pour un tour dans les bosses jurassiennes.

Programme: Rangiers - Delémont - Moutier - Glovelier - Rangiers; plus de 100km avec quatre belles bosses, on commence fort ! Et en plus ça s’excite au moindre petit bout de dénivellation. Dans les Rangiers, on donne le rythme avec Jean-Claude au début avant que David et Philip ne viennent nous titiller. Finish au sprint avec Jean-Claude. Philip et Jean-Claude remettent ça sur la deuxième bosse pour passer dans la vallée de Moutier, et j'ai toute la peine du monde à tenir la roue. La pression ne se relâche pas dans la vallée où le groupe roule de plus en plus fort. Encore et toujours le même Philip qui essaie de nous poser dans la troisième montée et moi qui relance avec Jean-Claude dans la roue. Pour finir, les Rangiers auraient presque pu se faire au train en discutant la moindre si Philip n'avait pas lancé une attaque sanglante au deux-tiers. Bref, une belle sortie comme on les aime, qui plus est suivie de 6km rythmés à pied. Une chose est sûre, la deuxième nuit a mieux passé que la première.

Porrentruy 2017: groupe Rushteam
Groupe Rushteam au départ vélo.

Coureurs que nous sommes

Après ce bon début rallongé sur le vélo pour profiter du beau temps, nous décidons le samedi de miser plutôt sur la course à pied avec un vélo plus facile et un long enchaînement; la longueur dépendant des envies et idées de chacun mais nous y reviendrons plus tard, car d'abord c'est piscine. Programme simple: pyramide inversée par rapport au samedi et rallongée à la place de raccourcir les temps de départ. Ca nous donne 500-250-100-250-500. Encore une fois, très bien passé pour moi en tournant autour des 1'13-1'14/100m. Pourtant, deux fois 5km en deux jours, ça faisait un moment que ça ne m'était plus arrivé.

Pas grand chose à dire sur le tour vélo. 75km environ à un bon rythme régulier mis à part les panneaux de Porrentruy où la tradition doit être perpétrée. L'objectif du jour est de tester une longue transition à pied. Si certains voient par là 2h et 25km (oui je pense à David et Matthieu), moi je pensais faire 20km proche de l'allure marathon, ie. liquidé en moins d'une heure et demie. Pas beaucoup plus de motivés que Jean-Claude, sans surprise, mais ça me fait déjà plaisir qu'il soit là sachant comment sa cuisse lui pose toujours problème; espérons qu'il tienne jusqu'au bout. But: 4'15/km (pour 3h au marathon). Easy? à voir. Faisable? sans doute. Pas le temps de dire un mot que nous voilà lancés le long de la rivière, le rythme rentre gentiment et la montre indique plutôt 4'05 que 4'15. Ca me va aussi, même si je vois Jean-Claude regarder le temps relativement souvent. Après 5 à 6 kilomètres, le tempo est plus difficile à tenir et Jean-Claude est bien loin dans son monde quand je lui dis de faire attention à un automobiliste qui va visiblement couper le trottoir sans prendre garde à deux fusées. Frayeur passée, mais c'est pas bon signe pour les 15km restants me dis-je à ce moment-là. Néanmoins, c'est le contraire qui se produira, Jean-Claude reprend du poil de la bête après la patinoire le long de l'autoroute tout comme moi qui arrive soudainement à respirer plus calmement. Une petite pause de 10s pour rattacher un lacet ne parviendra pas non plus à couper notre rythme et c'est sur notre lancée que nous voyons Alle défiler et le retour sur Porrentruy s'approcher bien plus vite que prévu. Un petit détour dans la ville plus tard, nous sommes à 4'00/km de moyenne et à 16km déjà. Mon seul soucis et une petite irritation à l'entre-jambe à droite parce que j'ai eu la mauvaise idée de ne pas mettre de sous-vêtement. Tenir le tempo me semble presque facile à l'instant et je pourrais le faire encore plus longtemps aux sensations. Petite accélération sur le dernier kilomètre juste pour la forme et un gros sentiment de rassuré qui me traverse. Si je ne suis pas rouleur dans mon esprit, le rythme marathon qu'il faudra tenir cet été ne me fais pas peur. Tous ces longs entraînement des 12 mois passés avec le TV Oerlikon et les préparations semi-iron avec le Rushteam ont fait de nous des coureurs d'endurance (ce qu'on était déjà plutôt taillés pour mais pas autant habitués au long).

Eviter la pluie

Principale motivation pour le changement de programme: éviter la pluie. Dimanche matin, il pleut justement mais nous sommes à la piscine à ce moment-là. L'enchaînement des jours a laissé des traces, tout comme le "footing" de la veille. J'ai l'impression que les forces me manquent pour les sprints de cet entraînement pourtant bien plus court que les deux précédents. Pas l'envie non plus de me donner au water-polo qui conclut nos sessions à la magnifique piscine des Tilleuls de Porrentruy. J'ai juste envie de tourner les bras tranquille avec très peu de battements mais une bonne traction. L'occasion de demander à David de regarder le style et faire des commentaires (que j'apprécie toujours énormément, et essaie d'appliquer du mieux que je peux).

Malheureusement, la pluie n'a pas vraiment cessé à notre sortie du bassin. La proposition vient alors de faire une sieste après le dîner et repousser d'une heure le départ à vélo. Si en partant, l'impression dominante est celle dormir encore, la route a presque séché et plus aucune goutte ne tombe. Et puisque ces derniers jours se sont bien déroulés, on prend les mêmes (plus Josué qui a récupéré de sa crève) et on recommence pour tirer les montées, relais à plat ou encore panneau Porrentruy. Pas un très grand jour pour moi niveau sensations mais pas un trop mauvais non plus. On saute malgré tout unanimement la transition course à la fin du vélo; je ne suis à priori pas le seul à être fatigué.

Rushteam vs GS Ajoie

Finalement, le lundi matin a lieu la rencontre Rushteam - GS Ajoie, ou "choc des titans" comme j'aime bien l'appeler. Sortie toujours très plaisante mais avec une tension certaine. Une vingtaine d'orange se déplacent de la ferme sous la direction de Gaby et Stéphanie en maillots verts GSA vers le rendez-vous au centre de Porrentruy où certains nous attendent déjà tandis que d'autres cyclistes sortent de chaque coin de rue à notre passage; comme si toute personne ayant un vélo de route dans le village ne manquerait pour rien au monde l'occasion de gommer mentalement les remords de tout ce chocolat ingurgité à Pâques. Quarante cyclistes qui s'élancent finalement en direction de Rocourt et St-Hyppolyte pour rejoindre le Doubs avec pour difficile tâche de montrer qu'on est là mais ne pas trop tirer pour ne pas faire exploser l'arrière du peloton, rester avec la tête aussi souvent que possible mais ne pas esseulés ceux qui pourraient avoir plus de peine ou des problèmes techniques à l'arrière, tirer fort devant pour ne pas être celui qui fait baisser la moyenne mais simultanément se réserver pour la montée finale sur Montvoie. Quand on dit que rouler en peloton est une question de technique... Celle-ci a très bien été gérée par nos collègues jurassiens je dois l'avouer jusqu'à Rocourt et même jusqu'au Doubs (même si j'ai fait la descente en tirant derrière après avoir aidé Gianna à recoller le groupe).

Porrentruy 2017: Rushteam-GSA
Rassemblement Rushteam-GSA: ça en fait des cyclistes pour un lundi matin.

Les esprits échauffés finiront toutefois par l'emporter en sortie de St-Hyppolyte. Petite remontée, des replacements stratégiques dans le peloton et une tentative d'échappée créeront une cassure qui ne se refermera plus jusqu'à la fin; et les dés sont alors jetés, plus de raisons pour personne d'attendre, il faut juste montrer qu'on a les cuisses pour appuyer ses relais. L'effort augmente sensiblement et les pulses aussi sur cette partie qui était sensée être plate et facile avant la montée. Tirer devant demande de gros sacrifices et se remettre dans les roues après son relais est parfois encore plus pénible. Peut-être la raison pour laquelle les cyclistes conseillent de ne pas rouler jusqu'à épuisement devant? mais elle est où leur fierté à ces cyclistes? La nôtre en tout cas a offert un KOM de groupe sur le segment entre St-Hyppolyte et Glère, où la montée pour Montvoie débute. Juste le temps pour moi d'ouvrir la grosse veste d'hiver avant de s'attaquer gentiment aux choses sérieeuuu... BAM! Le temps de relever la tête, un Ajoulot est déjà parti loin devant avec Jean-Claude en chasse. Je monte un peu les watts quand un autre jurassien me passe, bien qu'il coupera l'effort assez vite avec un hochement de tête digne de quelqu'un qui regarde désespérément s'envoler Cancellara sur les pavés de Paris-Roubaix. Oui mais voilà, moi qui avait presque laché, il me faut maintenant rejoindre la tête relativement vite. Notre fusée du départ se retourne déjà bien souvent mais est-ce parce que les forces manquent ou pour nous attendre? Jean-Claude le rattrape gentiment et j'aimerais bien être avec au moment de la jonction s'il s'agit du deuxième cas de figure et qu'ils se mettaient à rouler ensemble. Un kilomètre plus loin, c'est tout bon avec une jonction à trois et je peux ainsi me remettre dans un rythme soutenable. Je mène alors souvent, régulier, sans être facile (ie. 340-350W au compteur); mais je ne suis pas là pour faire des attaques. Jean-Claude s'y amusera pour nous tous au désespoir de notre compagnon qui finira par lâcher prise. L'occasion pour Jean-Claude aussi de prendre la victoire au sommet en restant dans ma roue depuis le village. J'ai juste envie de me plaindre en arrivant en haut avant de me rappeler que je lui avais dit que c'était le jeu lorsque la situation inverse lui était arrivée à un sprint de panneau. Très content de ma montée donc, et de ce week-end avec le Rushteam dans l'ensemble.



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