Magnifique doublé au tri de Lausanne!
2016 est pour l'instant une saison presque parfaite pour moi. Les victoires s'enchaînent sur tous les triathlons de cette saison et ma préparation de chacun est bien gérée et sans blessure. Si Jean-Claude n'aura cessé de me baratiner tout l'hiver que nous ne nageons pas assez et perdons du terrain sur cette discipline, j'ai bien l'impression que mes retours à lui dire que nos progrès à vélo et en course à pied seraient plus bénéfique sur le résultat final ne se vérifient. Mes victoires sur circuit à Zug et à Nyon avaient démontré cette capacité actuelle, avec l'entraînement pour la longue distance à mon avis, à ne plus subir la distance olympique mais pouvoir attaquer celle-ci de bout en bout. Malgré tout, il aura fallu attendre Lausanne pour obtenir ce dont j'avais rêvé après ces courses: un doublé sur un olympique du circuit!
Personne de présent
A lire l'article sur le site de swisstriathlon la veille, il semblerait que personne ne soit présent sur la distance olympique. Les pros sont de toute façon à Rio ou ailleurs et les jeunes sont sur les championnats suisses du samedi soir. A nous donc de faire la course et prouver le contraire. Les préparatifs sont légers pour moi, rentré de cours de répét le samedi soir realitvement tard. Mais après une bonne nuit de sommeil, je me sens prêt à attaquer les fameuses montées de Lausanne, et avec le contre-la-montre cette année, comme quoi nous sommes enfin prêt mentalement également.
Au départ, nous sommes tout proche avec Jean-Claude, mais aussi David et Leandro. Pan! grosse poussée sur le ponton, j'ai déjà de l'eau plein les lunettes, zut! Bref, Jean-Claude est à ma droite plus ou moins et je nage dans ce qui me semble être une ligne droite mais sans lever la tête pour l'instant. Le courant me porte toutefois contre la berge et je passe par conséquence du côté gauche des bouées indicatrices de l'aller alors que la ligne droite voudrait les contourner par la droite. Je suis seul et nage pour moi, en me demandant toutefois si le bateau tout à droite suit quelqu'un qui a mieux géré que moi la trajectoire ou s'il est là pour moi de loin. Bref, je continue sur ce qui semble être un bon rythme mais des zigs-zags car chaque fois que je lève la tête la bouée est trop à droite. Je sais en y arrivant être le premier malgré tout. Le retour est plus difficile avec le courant de face cette fois-ci et des vagues un peu cassantes. Je regarde plus souvent devant pour ne pas refaire les erreurs de l'aller et pense déjà au vélo.
Tenir la tête à vélo
A la transition, j'ôte ma combinaison avec un peu de peine quand on m'annonce 50 secondes d'avance sur le duo Jean-Claude - Leandro. En poussant mon vélo je remarque que la chaussure gauche sur laquelle je m'appuie d'habitude pour monter n'est plus tenue par son élastique (Estelle me dira après que je l'ai faite tomber avec ma néoprène) et suis donc un peu perturbé pour ma montée que je fais à l'arrêt en deux-temps... oups, et tout ça sous l'oeil de la moto-caméra. Bref, c'est pas grave, maintenant il suffit d'appuyer sur les pédales. Le premier tour est en plus si agréable avec la moto ouvreuse et personne sur la route pour boucher le chemin. Je ne regarde pas trop le chrono ou les watts, si ce n'est pour me forcer à tirer l'avenue de Provence en faux-plat descendant. Au deuxième tour je commence à dépasser du monde et à partir du troisième je fais cela avec un autre concurrent qui a le même rythme que moi jusqu'à la fin. Je le passe dans la montée, soit l'avenue d'Ouchy soit Marc-Dufour, et il me reprend soit à l'avenue de Provence soit à la Vallée de la Jeunesse et fait le plat devant Bellerive devant. Mon avance est constante à entendre dire les spectateurs au bord du parcours, même si tous ne semble pas être tout à fait d'accord.
Premier tour à vélo, encore seul sur le parcours.
Gérer la course
Course à pied en tâchant de rester relâché.
Un petit gel dans la descente de Denantou, et une dernière ligne droite face au vent sur les quais et la course à pied est déjà là. Ouch, les cuisses sont dures sur les premiers hectomètres. Les montées en danseuse se font quand même sentir. Pas le temps de réfléchir toutefois, il faut prendre un bon rythme et le tenir; il devrait y avoir de la marge pour gérer si je cours à mon rythme. Au demi-tour, je vois Leandro et Jean-Claude, mon avance est relativement importante mais je ne saurais la juger à l'oeil. Garde ton rythme et cours, me dis-je. Le détour sur la place de la navigation est plus long que d'habitude, Lausanne aurait-il enfin 10km pour de vrai? C'est ce qu'il semble au passage du premier tour: 2.5km à la montre, 1'45 sur Leandro et 2'09 sur Jean-Claude à l'autre bout selon le speaker, sans soucis c'est joué pour moi. Je conserve donc mon rythme et les cuisses se sont relâchées gentiment. Il me semble même être plus relax mais je n'ai pas envie d'accélérer, ce serait tenté le diable. Ainsi les tours s'enchaînent et je vois à chaque demi-tours de Bellerive mon avance gentiment augmenter et Jean-Claude revenir puis dépasser Leandro.
Et profiter
Passer la ligne une deuxième fois avec Jean-Claude, quel plaisir!
A l'arrivée je suis fou de joie. Quand l'année passée, je souffrais pour un 36'20 sur un parcours un poil plus court, cette année je me sens bien après un 34'30, qui, sans être "facile", ne semble pas avoir épuisé toutes mes réserves. Mais des fois, c'est mieux comme ça; les compétitions avec les meilleurs chrono sont celles qui ont été gérées et pas celles où l'on est parti vite pour exploser ensuite. Bref, pas le temps de penser à cela, je tombe dans les bras de maman et Nadine sur la barrière et refais encore une fois la ligne lorsque Jean-Claude arrive. Je suis aux anges!
Et quel plaisir aussi tous ces mots et messages aussi bien pendant qu'après la course de ces gens qu'on connaît du triathlon ou d'ailleurs pour nous féliciter. Mention aussi pour Vincent Péclet, journaliste au 24heures, qui a pensé à cet article qu'il avait fait sur nous il y a tout juste dix ans... le temps passe vite, mais que de bons souvenirs sur toutes ces années de triathlon!
Podium avec Leandro.
par PA the 22-08-2016 at 17:49