Rev3 Knoxville
Froid, froid, froid, et encore froid
Dernier triathlon pour moi aux USA. Après une semaine de grisaille et de pluie, départ à 2h du matin de la maison pour 3h30 de route environ en direction de Knoxville, Tennessee. Nous sommes parmi les seuls à faire le check-in le matin-même comme il était normalement obligatoire la veille au soir mais la fête de fin de bachelor de Georgia Tech à laquelle mes copains allaient en a voulu autrement (et moi j’ai pas pu y aller comme je ne reçois pas le diplôme de Georgia Tech mais de l’EPFL… bon, je m’étais rattrapé en avance le jour avant pour être honnête). Dans la nuit et la pluie, nous retrouvons donc notre chère organisatrice sur une herbe boueuse où se trouve la zone d’arrivée et elle nous remet nos dossards et autres tatouages. Nous nous dirigeons ensuite vers la zone de change sous les commentaires de certains autres jaloux de nous voir arriver le matin uniquement (« they must be pros… or have a special authorization »). La zone de change est un kilomètre plus au sud environ dans le parking du stade de football et, bien que très spécial, il a au moins l’avantage d’être couvert. Nos affaires resteront donc au sec pour un petit moment. Il fait par contre froid et la pluie semble bien installée pour toute la journée. Par manque de place dans la zone de change, nous retournons poser nos sacs dans la voiture où la femme de Joël tente de récupérer un peu de sommeil. A ce moment, j’ai vraiment froid et tout le monde a cette envie de dire « mais qu’est-ce que je fais là ». Malgré tout le temps restant avant le départ, nous enfilons la neoprène pour rester au chaud et pour une fois je la boucle jusqu’en haut. Température de l’eau annoncée à 58, soit dans les 15-16°C et l’air est aux alentours des 13 à 15°C. Avec la pluie, ça fait pas chaud… Je sais, je me répète mais c’est un peu la seule chose à laquelle je pensais à ce moment-là : il ne va pas faire chaud en natation et le pire sera le vélo.
Natation en rivière
Bref, on marche jusqu’au départ et après avoir vu les pros partir, nous nous mettons dans la file pour rejoindre la jetée par les petits escaliers et il faut bien se jeter à l’eau. Petite natation jusqu’au départ 20m plus loin et pipi obligatoire. Mes deux amis le font aussi d’après mon « conseil de pro » comme ils l’appelleront, mais au final on n’est de loin pas les seuls et quelques blagues sur « si on s’y met tous ensemble, elle finira par être bonne » fusent même dans le peloton. Heureusement les organisateurs ne tardent pas trop à donner le départ et je me lance assez devant. Un autre vient se frotter un peu à moi (ou moi à lui car il me semble que je suis parti tout à gauche mais dévie un peu sur la droite), mais finira par me laisser partir lorsque les frottements deviennent un rien plus importants. Le parcours natation consiste à remonter la rivière sur un 400m environ puis un petit bout de travers et ensuite un long bout avec le courant. Les américains diront tous que le courant est impressionnant comme il aide et s’il est vrai qu’on peut le ressentir, il n’est de loin pas comparable à celui d’Oberaargau après une période de pluie. Bref, je suis un peu seul sur le retour avec deux ou trois athlètes devant mais personne autour de moi. J’ai les mains un peu engourdies mais finalement pas vraiment froid. Quoiqu’au final j’ai besoin de pisser une deuxième fois et c’est la première fois que ça m’arrive en course. Sortie de l’eau sur un ponton, les bénévoles sont aux aguets avec des « are you OK ? » presque inquiets. Pas de soucis pour moi et je cours le quart de mile pour aller à la transition.
Vélo vallonné pour une fois
Le vélo est ensuite assez vallonné (même beaucoup comparé aux autres que j’ai faits aux USA). Je fais très attention dans les descentes et virages et essaie de tirer comme je peux sur les longs bouts droits. J’ai l’impression que pas mal de monde me passe malgré tout. Tous en vélo de clm encore une fois. J’entends un bruit un peu bizarre à un moment et il me semble que c’est plutôt la pluie, mais vous verrez à la fin que j’ai peut-être bien cassé un rayon à ce moment-là. Un bon nombre d’athlètes sont sur le bord de la route pour des crevaisons également avec toutes les pierres et gravillons amenés par la pluie, mais pas moi heureusement. Fin de vélo, assez content. Peut-être pas une top performance (même certainement pas d’après les résultats) mais pas eu froid, un rythme OK (sans plus) et pas de chute ou de tour en trop ( ;-)). Place maintenant à la course.
Bonne course tiré par une locomotive
J’arrive plus ou moins avec deux autres dans la zone de change et change mieux qu’eux il me semble. Un concurrent me rejoint toutefois après 500m de course et je me mets dans ses pieds. On croise rapidement les premiers pros déjà au retour et vers un mile, mon ami me lâche presque. Je me force à boucher les 2-3 mètres d’écart et revient me placer dans sa foulée au plus près possible. Il vérifie souvent sa garmin alors que je me contente de suivre sans même prendre la peine d’éviter les grosses flaques (parfois impossibles à éviter d’ailleurs). Les miles s’enchaînent et se ressemble. Le rythme est excellent pour moi et nous finissons même par dépasser quelques femmes pro (parties 7 minutes avant nous). Au demi-tour, mon meneur d’allure privé continue son job sans broncher. Je prends un relai pour faire le quatrième mile devant avant qu’il ne repasse devant vers le cinquième. Sur la toute fin, un autre concurrent nous passe tous deux comme un bolide et j’accélère un peu pour lâcher mon ami mais suis incapable de suivre l’autre. Très heureux d’être à l’arrivée malgré tout et j’enfile le T-shirt manches longues de finisher de suite. Je n’ai presque pas eu froid de toute la course, mais peu après, je commence à greloter en attendant l’arrivée de mes copains avec la femme d’un des deux qui est sortie prendre des photos de nous malgré le temps exécrable. Ensuite de cela, nous allons prendre notre « sandwich bbq » avec des chips et cookies. Encore une fois, très bon, mais très américains comme after-race food. A cet instant j’ai sur moi encore un linge qu’on nous a offert mais malgré tout la femme doit pousser les deux autres à rejoindre la voiture rapidement car je grelotte et j’ai les lèvres violettes paraît-il.
Mécanique quand tu nous tiens…
Au niveau résultat, j’ai fait 3e de la catégorie d’âge en 2h07. Bonne natation et très bonne càp en 37’ mais vélo qui laisse un peu à désirer surtout en comparaison avec les pros et autres. Le premier me met presque 20’ quand même. Sinon, j’ai eu quelques surprises avec mon vélo ensuite. Pendant la course, les vitesses ne passaient pas très bien car j’avais cassé la visse d’ajustement du dérailleur arrière en retour des championnats universitaires et le magasin où je suis allé m’a fait une réparation provisoire car ils n’en avaient pas en rechange. De retour dans la zone de change, mon vélo était couché par terre, mais semblait en bon état sauf le frein arrière qui touchait la jante. Après le voyage du retour chez Joël (qui m’a très gentiment invité à souper en plus de m’avoir conduit), ma roue avant était presque à plat avec une crevaison lente. Et finalement, en arrivant chez moi, j’ai remarqué un rayon cassé à la roue arrière. Je ne peux pas dire pour autant que ça m’a vraiment gêné pendant la course car, mis à part les vitesses, je n’ai rien remarqué. Je crois que c’est plutôt la force de tirer qui m’a manqué un peu mais tout ça d’un coup, c’est quand même bizarre. J’ai tout fait réparé lundi au magasin pour être prêt pour le TDFO malgré tout (qui commence à peine après que je ne sois rentré). Espérons que le vélo tienne le voyage en avion sans soucis.
Jo & Co
Finalement, j’aimerais remercier tout particulièrement Joël, sa femme, et son ami David avec sa fiancée. Déjà la semaine passée se sont eux qui m’ont amenés au triathlon et invité à dîner sur le retour et cette semaine, ils m’ont encore une fois amené jusqu’en Tennessee, avant de dîner ensemble sur place et de souper chez eux. Finalement avec Joël et sa femme, nous avons encore soupé ensemble aux abords du campus le lundi soir. Je regrette un peu de ne pas être allé avec eux plus tôt je dois dire car ils forment un groupe d’amis juste fantastique et grâce à eux j’ai énormément apprécié ce weekend dans le froid et la pluie… c’est comme ça que devrait être le triathlon et peut-être que certaines choses font changer un peu l’année prochaine pour le club de Georgia Tech avec Joël et Caleb fraîchement nommés dans le comité pour la saison prochaine.
par PA the 08-05-2013 at 17:01